Un colloque tenu hier à Bordeaux sur l’œuvre de Jacques Ellul a fait remonter l’appellation de personnalisme gascon donnée il y a quelques décennies à un groupe basé à Bordeaux et rayonnant dans nos pays gascons.
Cette appellation, rappelée par son biographe Patrick Chastenet, est connue quasi mondialement (cf ci-dessous un journal de Toronto dans deux versions anglaise et française, en lien).
Vieille tradition gasconne (voir Montaigne et La Boétie) que cette proximité de deux esprits s’aidant l’un l’autre à progresser dans leur œuvre respective.
Ici il s’agissait de l’aventure du personnalisme dans l’entre-deux-guerres. A côté de la grande figure d’Emmanuel Mounier, fondateur du mouvement et de la revue Esprit encore existante, émergeait donc un « personnalisme gascon » : il entourait les grandes figures de Charbonneau (naissance à Bordeaux, vie à Bayonne, Lescar et Saint Pé de Leren où il est enterré) et Ellul (ancêtres cosmopolites mais enracinement volontaire sa vie durant à Bordeaux, sa ville natale où il anima sa communauté protestante sans être pasteur lui-même, et Pessac où il enseigna et créa une association d’aide aux jeunes déscolarisés et pré-délinquants).
Ellul et Charbonneau sont considérés comme les pères de l’écologie politique tout en ayant fui toute inféodation politique à un parti quelconque.
Ellul fut le premier à avoir nourri une pensée exigeante autour du système tehnicien et de la propagande, en sus d’une œuvre théologique non négligeable.