Anneau gascon

Agen TGV : à Layrac sur la ligne d’Auch ! Et pas à "l’Agropole", sans connexion avec le réseau TER et grandes lignes

- Tederic Merger

Carte du COLLECTIF DE COORDINATION POUR LA DÉFENSE DE LA LIGNE SNCF AGEN-PÉRIGUEUX-PARIS

Carte du
COLLECTIF DE COORDINATION POUR LA DÉFENSE DE LA LIGNE SNCF AGEN-PÉRIGUEUX-PARIS.

Une décision doit se prendre bientôt sur l’emplacement de la gare des TGV de la nouvelle ligne qui devrait desservir vers 2020 Bordeaux-Toulouse.

L’idéal serait que les TGV s’arrêtent à la gare d’Agen, pour faciliter au maximum les correspondances avec les TER, TEOZ, et autres Intercités...

Il semble que ce ne soit pas possible : trop cher, trop difficile d’aménager une bretelle de la LGV vers la gare actuelle ? Perte de temps pour les TGV ?

Cet article se place donc dans le cas où on cherche un emplacement autre pour la gare TGV d’Agen, et donc sur la rive gauche, où passera très probablement la LGV.

Un danger nous guette : qu’on choisisse de faire la nouvelle gare à "l’Agropole", zone d’activité sur la rive gauche d’Agen.
Ce serait faire une fois de plus une gare TGV non connectée au réseau de chemin de fer existant.

Or, une autre possibilité existe sur la rive gauche et près d’Agen : faire la gare à Layrac, sur la ligne Agen-Auch qui serait alors rouverte aux voyageurs.
Cette gare d’Agen-Layrac pourrait même devenir le terminus des lignes Bordeaux-Agen ou Limoges-Agen.

La connexion LGV-Lignes classiques aurait comme partout l’avantage de réduire l’utilisation de l’automobile : le voyage en train pourrait commencer et se terminer dans toute gare connectée, à commencer par la gare d’Agen centre. Mais aussi, par exemple, toutes les gares de la ligne Agen-Auch.

Si il faut faire 40 km en voiture, ou en bus, avant ou après le TGV, c’est déjà moins intéressant, et certains automobilistes peuvent même décider de prendre leur auto de bout en bout, donc de ne pas prendre le train du tout.
Il y a aussi le coût et l’inconvénient de ces grands parkings qui sont indispensables aux "gares des betteraves" (gare en plein champ, sans connexion avec le réseau ferré existant).

Ces gares se placent dans une logique d’habitat dispersé hors des centres urbains, où l’automobile est reine.
Ce modèle d’étalement urbain n’est pas considéré comme durable.
Or, une gare TGV se construit au moins pour un demi-siècle.

Il faut donc faire le choix de la gare dans une logique de recentrage sur Agen-Centre et de concentration de l’habitat nouveau le long des voies ferrées.

D’un point de vue gascon, rouvrir la ligne Auche-Agen, c’est relier Auch, et une grande partie du département du Gers, à la fois au réseau ferré classique et au réseau LGV, par une deuxième porte (la première porte existe déjà : Toulouse).
Cette deuxième porte, agenaise, donnerait à Auch et au "Gers" un accès direct à la moyenne Garonne, à Bordeaux, donc à toute une portion de l’anneau gascon, et aussi à Paris, au Pays basque, à Madrid...

La ligne Agen-Auch en intersection avec la LGV Bordeaux-Toulouse

Gardons enfin en mémoire que la population du "Sud-Ouest", donc de la Gascogne, donc du secteur Agen-Auch, est supposée croître fortement dans les décennies qui viennent, et que le trafic TER est supposé se multiplier par 4 dans les 20 ans qui viennent, avec une généralisation du cadencement qui le rend plus compétitif face à l’automobile.

Un obstacle politique :
Auch est en "Midi-Pyrénées", Agen en "Aquitaine". Deux régions différentes qui auront du mal à se coordonner. Vivement qu’elles fusionnent !
Au sujet de cet obstacle aux lignes interrégionales, lire l’exposé d’un géographe, Michel Vrac :
Entre Europe, nations et régions, quel avenir pour les liaisons interrégionales en France ?

Grans de sau

  • La gare TGV de Layrac serait impossible pour cause de zone inondable.

    Dionis du Séjour, maire d’Agen, privilégie maintenant l’emplacement de Sainte-Colombe du Bruilhois.
    Donc une gare en rase campagne, à 7 km du centre d’Agen, et non reliée au réseau ferré existant.

    C’est un véritable nouveau quartier d’activités et d’habitation qu’on nous promet là, à rebours des discours sur le développement durable et la lutte contre l’étalement urbain !

    Dionis du Séjour Iaisse ouvert le choix de la gare TGV en gare actuelle d’Agen centre. Pour lui, c’est un pis-aller.
    Si Layrac, est mis hors jeu, c’est ce choix qu’il faut faire, dans le cadre d’un recentrage de l’habitat et de l’activité commerciale et économique sur le centre historique !


    Le débat sur cette question est capital pour le développement de l’Agenais, voire plus. Nous en reparlerons bientôt !

    • Mâcon est une ville de même importance qu’Agen : selon Wikipédia, 36 068 habitants (2007) pour la commune de Macon, 63 500 habitants (1999) pour la communauté de communes, 88 534 habitants pour l’aire urbaine (103 715 habitants pour Agen).

      Une gare TGV existe à Mâcon-Loché, à environ 4 km, à vol d’oiseau, du centre ville de Mâcon, et de la gare "classique".
      Cette gare TGV n’est pas relié au réseau ferré classique. Elle est située "au bord de la route nationale 79, une 2×2 voies vers Mâcon et Moulins".

      Une recherche d’horaires pour le 07/12/09 montre 6 TGV directs depuis Mâcon-Loché vers Paris-Lyon, échelonnés entre 6h26 et 20h28. Le trajet dure environ 1h30.
      A peu près pareil en sens inverse.
      Vers Lyon Part-Dieu, apparemment un seul aller direct (23 mn) dans la journée, le matin à 09h01. Apparemment, Mâcon TGV n’est pas compétitive avec Mâcon Ville pour cette liaison.

      Selon un document de la CCI de Reims qui fait le point sur l’effet TGV :

      "des zones d’activités ont été aménagées autour des gares nouvelles de Le Creusot-Montceau et Mâcon-Loché. Le résultat s’avère globalement décevant, et à tout le moins lent à se dessiner.
      A Mâcon-Loché par exemple, l’espace d’entreprises a commencé seulement à décoller une quinzaine d’années après sa mise en service. Un retard à l’allumage qui s’explique au moins de trois façons : le contexte de crise économique dans lequel le TGV Sud-Est a vu le jour, le mauvais ciblage de la zone (un pôle de recherche scientifique et technique), et l’éloignement (7 km) de la gare par rapport au centre ville de Mâcon."

      A bon entendeur salut !