Médoc

Bégadan

- Vincent P.


 

Le port de By


By est un toponyme médoquin énigmatique : il ne peut s’agir du gascon vin "vin", car le n final se serait conservé. Il y a de fortes chances que le lieu-dit nous soit parvenu sous une forme déformée, voire apocopée.


 

Grans de sau

  • Curieusement, il y a à Bégadan deux autres noms monosyllabiques qui se terminent par y : le Try et Pey de Gry.
    D’accord avec Vincent pour exclure un nom en in. Il faut peut-être regarder si des noms en ie sont possibles dans ces trois cas : Bie, Trie, Grie ?
    Bie est possible (via, pour voie ou route).
    By, c’est d’abord un hameau un peu à l’intérieur des terres. Il ne faut donc pas chercher spécialement un nom en rapport avec une activité portuaire.

  • Via, pourquoi pas. Cela rappelle le cas du lieu-dit VIOLLE, à Loupiac, qui correspondait -paraît-il- à l’endroit où une voie gallo-romaine rejoignait la Garonne. Cela rappelle également le fameux port de TREGEY à la Bastide.

    LE TRY est assez obscur.

    PEY DU GRY (et pas DE GRY) est curieusement proche de PEYGRY (situé à Duras). Dans le cas de Duras, il s’agit visiblement d’un p(u)ei "tertre", cependant c’était PEYRY au XVIIIe s. donc on ne peut pas exclure un dérivé de pèira. Pour revenir à PEY DU GRY, il faudrait voir le cadastre napoléonien, en tout cas rien sur Cassini. On ne voit pas de tertre mais c’est sans doute une légère élévation de terrain, puisque sur la lande un légère bosse suffit à parler de sarròc, pei/pi/piòu, tucòu... Quant à GRY , on peut penser à une déformation de gric ou encore d’un mot à rapprocher de grès, gresa, gresèra indiquant un terrain caillouteux.

    A noter aussi : -Y pourrait très bien transcrire [-ij], autrement dit -ilh. Ainsi Laterrade, dans le lexique gascon de sa Flore bordelaise, cite-t-il le "gerry", qui s’est avéré être gerrilh (j’étais tombé dessus dans le FEW alors que ce mot était obscur pour moi).

  • Le Cadastre napoléonien indique bien "Pey du Gry", mais je remarque que c’est à côté du lieu-dit Le Gaey. Je me demande si ce "Pey du Gry" ne serait pas le "Pey du Gaey", par une cacographie.
    Gaey que j’analyse en Gahèir sans comprendre la signification...

  • Et si c’était Gaey la cacographie ?

    Autres pistes :
     Gry : grilh
     Gaey : gai "geai" ( cf graphie de Meste Verdié)

  • Ah oui d’accord. Avec, je pense, à l’origine un sens ’’caillouteux’’ qui aurait rapidement été réinterprété en ’’grillon’’ (comme les Cantelause, Cantegrit...).

  • Cet été, une de mes grandes balades le cul sur la moto. Tout le triangle médoquin jusqu’au Verdon où j’ai observé Royan depuis la pointe de Grave.
    Aller par le littoral et retour par les vignes. Juste avant le port de By, il y a aussi le phare de Richard et bien d’autres endroits hors du temps. Le Médoc c’est vraiment l’autre Gascogne.
    Je vous le conseille, encore plus si vous êtes motard comme moi. Les sensations sont très différentes de celles d’un automobiliste et le sentiment de liberté dont on parle souvent n’est pas du tout un excès de langage ni une vue de l’esprit. La bagnole ne procure pas ça.


Un gran de sau ?

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