La création révolutionnaire des départements, analysée par Mona Ozouf Tederic M.

- Tederic Merger

"Le nom même adopté pour la nouvelle circonscription administrative dit assez que chacune d’elles, dépourvue d’une identité particulière, était pensée comme une simple fraction de l’espace national. Le but du découpage avait été très clairement formulé : il s’agissait de "fondre l’esprit local et particulier en un esprit national et public". Ceux, dit un témoin perspicace, qui n’avaient été jusque là "que des Provençaux, des Normands, des Parisiens, des Lorrains" - individus inférieurs par conséquent -, allaient désormais devenir français. Et Burke, tout révulsé qu’il était à ce qui lui paraissait un dépeçage barbare, a bien aperçu la finalité de la réforme : "Le peuple ne serait plus connu sous le nom de Gascons, de Picards, de Bretons, de Normands ; il n’y aurait plus qu’une seule dénomination, qu’un seul coeur, qu’une seule patrie et qu’une seule assemblée".

["Composition française", Mona Ozouf, chez Folio p.193-194]

On remarquera qu’Edmund Burke, qui écrivait en 1791, citait les Gascons au même niveau que les Picards, les Bretons, les Normands, les Lorrains, les Provençaux, les Parisiens...
Hélas, parmi tous ceux-ci, les Gascons sont les seuls à ne pas avoir retrouvé une structure régionale à leur nom grâce à la régionalisation de la fin du 20e siècle.

Après avoir été dissoute par la création des départements, la Gascogne n’a même pas retrouvé un semblant d’existence administrative par un regroupement de départements.
Nous qui la défendons avons intérêt à soutenir toute réforme territoriale qui tend à diminuer le poids des départements, en particulier au profit des métropoles régionales et des communautés d’agglomération qui tendent à constituer des structures administratives de pays.

Un gran de sau ?

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