La Voie ferrée du Médoc Un privilègi ignorat

- Tederic Merger

Le mousquetaire Vincenç a récemment découvert, à l’occasion d’un voyage Bordeaux-Lesparre, le charme du chemin de fer du Médoc.
Mais il était seul dans son "wagon" !
Il faut donc partager, surtout que :
C’est une chance historique pour le Médoc d’avoir gardé ce chemin de fer !

Or, la seule institution à l’échelle du Médoc, Le PNR (Parc Naturel Régional), en a peu parlé jusqu’à présent.

Les raisons de la sous-utilisation :

 Cadencement lâche : au mieux toutes les deux heures, trou de plusieurs heures l’après-midi.

 Amplitude horaire insuffisante, surtout le soir :
Après 19 h, plus de train pour revenir de Bordeaux en Médoc, ni en semaine ni le week-end ! Pas davantage pour revenir du Médoc à Bordeaux !

 Les correspondances entre les gares de la ligne et les stations du littoral comme Carcans, Hourtin, Montalivet ne semblent exister - au mieux - que l’été.

 Il y a des lignes de bus qui paraissent concurrentes, mais il est vrai que la voie ferrée ne dessert ni Castelnau de Médoc ni Saint Laurent...

Début 2022 : la ligne de bus 703 dessert aussi Lesparre...
... mais par un chemin différent du chemin de fer du Médoc : plus à l’ouest que lui, elle dessert le Pian, Castelnau, Saint Laurent...

 Transportrail ("le webmagazine des idées ferroviaires"), qui retrace l’histoire et étudie les perspectives de la ligne (Bordeaux - Le Verdon : soigner le Médoc), pointe aussi ses faiblesses techniques, surtout
« l’obsolescence de la caténaire [qui] impose des restrictions à 100 km/h pour limiter les risques d’arrachement ».
La question de la vitesse n’est peut-être pas centrale, mais celle d’éviter les pannes peut prendre de l’importance...

Transportrail

Comparaison avec une autre ligne, à l’autre bout de la Gascogne : la ligne Toulouse - Auch

(L’Isle-Jourdain / L’Isla En Jordan)
L’Isle Jourdain, 4 heures d’arrêt !

 De même que la ligne du Médoc fait le tour de Bordeaux (ligne de ceinture) avant de se lancer vers la Pointe de Grave, la Toulouse-Auch fait le tour de Toulouse par le sud avant de "foncer" vers l’ouest.
 Les deux lignes sont largement à voie unique : un train doit se garer en gare pour laisser passer un train roulant en sens inverse.
 Les deux lignes ont plusieurs arrêts dans leur zone métropolitaine :
la gare de Saint-Cyprien-Arènes communique avec le métro toulousain ;
à Blanquefort, Bruges, au Bouscat, à Mérignac, la ligne du Médoc communique avec le tram bordelais.

Un examen rapide des horaires début 2022 semble montrer pour la desserte d’Auch un cadencement et une amplitude un peu meilleurs que pour la desserte du Médoc.

Pistes pour mieux utiliser la Voie ferrée du Médoc :

 d’abord, traiter les raisons de sous-utilisation listées plus haut (trous dans le cadencement, arrêt de la desserte vers 19h, concurrence avec des lignes de bus au lieu d’une complémentarité...).

 concevoir l’aménagement - parfois l’urbanisation - du territoire traversé par cette ligne en la prenant en considération (ça parait aller de soi...) :

Justement, deux gares de la ligne desservent des villes considérées en difficulté : Pauillac et Lesparre.
Les plans de revitalisation de ces deux villes misent-ils sur leur desserte ferroviaire ? Un chic... pas prou (pas assez) !)

 revitalisation de Pauillac (extrait d’un document d’urbanisme) :
« Le Pôle Gare : Développement du pôle gare comme porte d’entrée sur le territoire. Enjeux associés :
Pauillac

travail sur l’étoffement d’une offre de services renforcée et son lien avec le centre ville par son positionnement en limite nord, travail sur l’agréabilité des parcours » (2019)

 revitalisation de Lesparre :
« Le développement de la « plaine de la gare » » (on aimerait en savoir plus !)

Lesparre et Pauillac pourraient grâce à leurs gares fixer des résidents qui voudraient fonctionner sans voiture !

 Autres gares (par exemple celle de Moulis-Listrac qui peut desservir Moulis, Listrac, mais aussi Cussac-Fort-Médoc, Lamarque, Arcins) :
penser à l’intermodalité avec le vélo, donc sécuriser les routes menant à la gare.

 Accès à la Pointe de Grave et son bac, accès aux stations atlantiques (Vincenç aime Soulac !) : (Le Verdon-sur-Mer)
La Pointe de Grave
(Soulac-sur-Mer)
Yiem haribats

Transportrail :

La consistance de la desserte pourrait être organisée autour de 2 missions cadencées à l’heure : l’une pour Le Verdon, voire la Pointe de Grave de sorte à proposer une correspondance avec les bacs traversant l’estuaire de la Gironde depuis Royan, l’autre pourrait être limitée à Lesparre pour étoffer le service, notamment en pointe.
Vu le caractère assez saisonnier du trafic, un allègement aux 2 heures pourrait être justifiable en direction du Verdon, mais il faudrait tout de même proposer la cadence horaire dès le mois de juin et naturellement, travailler l’offre des week-ends pour que les citadins puissent aller à la mer.

 Le développement du télétravail permet un usage professionnel non quotidien, et donc de sortir d’une logique banalement banlieusarde ; on peut d’ailleurs télétravailler dans le train !

 Et le fret ?
On l’oublierait presque dans un contexte général défavorable au fret ferroviaire, mais le chemin de fer peut servir aussi au transport de marchandises ! d’ailleurs, c’est peut-être pour lui qu’on avait gardé la ligne, en liaison avec le port du Verdon...

Voir en ligne : Lo camin de hèr dau Medòc

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