Quartier Ibarre pour terminer : Peïo Dibon

Baluar, Ascarat, Habains, Ancho, Labiaguerre, Pibon, Hodi, Arremoulio, Mourdi, Buruns, Ganderats, Istiart, Atzalouet, Orhasque, Gorain, Lapargaïts, Beherobio, Macquilet, Penauch, Castella, Bachocq (Baratchocq), Escapat, Bethan, Atho, Galbarrette, Cambonçaray (Cambossarry).

Grans de sau

  • Baluar : Le Baluar aujourd’hui, n’a de correspondances qu’en Gascogne (Le Baluard à Port-de-Lanne en Orthe, Les Baluards à Talais en Médoc).
    A "baluhart" (h muette) Lespy indique : levée, élévation de terre ; usité du côté d’Urt où il y a des bas-fonds, bartes, terrains exposés aux inondations".
    En gros ce que l’on dit "matte" dans la vallée de la Garonne. Or comme par hasard, le toponyme médocain se trouve au lieu-dit "Les Mattes" !
    Formidable usage d’un mot d’une extrémité à l’autre de la Gascogne (l’étymologie est la même que boulevard au sens initial de "rempart" ; note Lafitte).

    Ascarat : comme Ascarat en Basse-Navarre, aitz=rocher + garate=lieu haut ; sens final : "hauteur de rocher"

    Habains : Habanch sur les cartes modernes, doit expliquer le patronyme moderne Habans (présent en Chalosse et au Pays Basque) ainsi que la maison Habantza de Halsou. On peut peut-être le tirer du gascon Habas (havars) basquisé : habarz > habanz avec la tendance basque à réaliser la vibrante en nasale devant consonne (cf Orpustan, Lichans : Lexantzü qui vient de lexarzu et inversement jauregi, composé de jaun). On peut aussi imaginer un gasconnisme sur abantz=avant avec aspiration labourdine parasite

    Ancho : prénom basque (cf lieu-dit sur Gasconha.com)

    Labiaguerre : basque labe=four + agerre=en vue

    Pibon : réfection fautive pour píbo=peuplier ? "Pin Bon" ? Ou peut-être variante bayonnaise de Poueyou ("petit sommet") : en effet, le verbe pujar (puyà) donne bien pivar en gascon bayonnais (prononcez pibà), "puyon" donnera "pibon".

    Hodi : variante labourdine du basque odi=ravin

    Arremoulio : gascon "arremolin"=tournoiement d’eau + suffixe archaïque basque -o

    Mourdi : basque muru=hauteur + suffixe collectif -di ?

    Buruns : Burunch aujourd’hui, basque buru=tête, sommet + double suffixation -un + -tz ; doit désigner un sommet

    Ganderats : terme inexpliqué, mis en rapport avec le basque gandor=crête + suffixe locatif -atz ; variantes dans des textes médiévaux : canderatzsse, canderace (a donné le Candresse landais)

    Istiart : basque iztil=terrain boueux + suffixe arte (=entre)

    Atzalouet : basque à coup sûr, passablement gasconnisé mais quid de la signification ? Peut-être atze=arrière + arru (forme de composition pour harri) + suffixe locatif -eta avec rr pris pour la latérale l c’est-à-dire "à l’arrière de la maison Arrueta" ou "à l’arrière du lieu pierreux" ?

    Orhasque : peut-être orh- variante aspirée de orre=genévrier + suffixe locatif -atz + suffixe diminutif -ko ’Orhazko’

    Gorain : Goran aujourd’hui, entre dans la catégorie des toponymes en -ain dont on hésite sur le radical (anthroponyme ou toponyme ?). Dans le cas présent, au vu de la configuration des lieux, plutôt une réduction de gorogain=hauteur des houx. Cela pousse en hauteur le houx ?

    Lapargaïts : pourrait représenter le basque lapari=fournier + gaitz=méchant. Un sobriquet en somme. On est loin de Labiaguerre ?

    Beherobio : basque behere=bas + hobi=fosse "fosse du bas"

    Macquilet : basque makhil=bâton + suffixe locatif -eta. Se pourrait-il que cela désigne un endroit où l’on trouverait des néfliers (pour la fabrique des bâtons) ? Ou plutôt le fabriquant de bâtons ou encore un endroit avec une palissade ?

    Penauch : on trouve des Penos dans les relevés généalogiques de Bardos. Un dérivé quelconque sur le gascon pène=rocher abrupt ou encore un dérivé du prénom Pénin ? Mais quelle formation envisager ?

  • Castella : à mon avis c’est l’adaptation basque du gascon castéra (casterar) avec confusion entre la vibrante et la latérale (on le trouve écrit Castelaa à la béarnaise en 1735).
    A été adapté à une époque où on ne prononçait plus le r final.

    Bachocq : il est sous cette forme depuis 1594. D’où vient cette variante Baratchocq ? Orpustan dans son relevé des maisons médiévales de Bardos (peu de ces maisons y apparaissent) ne s’aventure même pas à lui donner une forme basque correcte sans pour autant le dire roman.

     oki semble signifier "lieu, emplacement". Avec baso=forêt, on peut avoir Bachocq avec chute de la voyelle finale dans un contexte gascon.
    Avec Baratchocq, il faut envisager baratze=jardin.

    Escapat : gascon pour "échappé"

    Bethan : à lier avec Béthano à Ostabat-Asme. Prénom biblique formé sur Béthanie ? Il faut des preuves de son utilisation.
    Il existe une racine beta à laquelle Orpustan ne donne pas de sens : betart, betorz, betaeta, ...

    Atho : probablement une variante du basque athe=passage avec suffixe archaïque -o

    Galbarrette : en anthroponymie, galbarr est un surnom "hardi". Dans le sens locatif, on voit mal le sens mais c’est clairement galbarr + suffixe locatif -eta

    Cambosarry : basque kanbo (terme issu du gaulois kambo qui a rapport avec des eaux curatives, donne Camou en gascon) + sarri=broussailles


    Dans tous les cas, que de noms complexes (voire archaïques : serait-on dans le quartier le plus ancien de Bardos ?) et que l’on identifie mal !
    Remarquez qu’il y a peu de noms gascons. Je vous conseille de faire appel à des spécialistes de la toponymie basque comme Orpustan, Iglesias, ... Ils sauront fournir des explications même si je me suis efforcé d’en donner de crédibles. A ce propos, conviennent-elles aux divers lieux ?

    NB : Ibarra en basque, c’est "la vallée". Mais laquelle ? La Joyeuse ? Le ruisseau d’Artigue (dominé par un sommet Aranbide=chemin de la vallée) ?

    Réponse de Gasconha.com :
    Encore merci et bravo, Vincent, pour toutes ces explications !

  • Comme Atzalouet s’écrit aussi Altzalouet, on peut y voir la racine ’altza’, l’aulne.
    Quant à Labiaguerre, elle ne se situe pas à proximité de Lapargaïts, hélas !
    Je ne sais pas à quelle date apparait l’écriture Baratchocq ; Dans le livre de Bardos, on lit BACHOCQ (maison aussi nommée BARATCHOCQ) : 1594 : Arnaud de Bachoc...

    Merci beaucoup pour ces nombreuses explications.

    Celles-ci peuvent correspondre aux lieux décrits.


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