Re : [G(V)asconha doman] Graphie du [é] posttonique. daniel.sere [Forum Yahoo GVasconha-doman 2005-09-12 n° 5278]

Bonjour Jean,

Merci pour tes précisions concernant la graphie moderne du [é] posttonique.
Dorénavant je tâcherai d'être plus prudent sur une question que je connais
mal et, au moins, j'aurais appris quelque chose comme chaque fois que tu
interviens.

Pour ce qui est de la forme graphique classique "dau" de l'article défini
contracté, par contre, pardonne-moi d'être un peu "capborrut" mais je me
sens obligé d'intervenir lorsque tu écris que seule la forme "dòu" est
conforme aux normes de l'IEO publiées tout en prenant comme exemple
"esquiròu" opposé à "Nadau". Dans "esquiròu" la diphtongue [òw] est
tonique, accentuée, et de plus "-òu" se justifie par le fait que lui
correspond la forme non vélaire "-òl". Par contre, le monosyllabe "dau"
est assimilé à une syllabe prétonique, non accentuée comme dans "aunor"
[òw'nou], "aunèste" [òw'nèstë], "auliva" [òw'libë/o/a] "aumentar"
[òwmén'ta], "aublidar" [òwbli'da], etc. De plus, la graphie "dau" se voit
justifiée par le fait que dans une partie du languedocien existe la forme
non vélarisée "dal" au lieu de "del". Si la forme "dòu" dudit article est
conforme à une norme, c'est bien, par contre, à la norme mistralienne ou
félibréenne et non à la norme classique. L'article [dòu] "dau" est le mot
pan-occitan par excellence. En effet on le retrouve un peu partout,
sporadiquement, voire dans de larges zones, et même en Béarn dans la région
paloise et en vallée d'Ossau où, par excès de normalisation, il est camouflé
sous la graphie "deu" par les occitanistes béarnais.

Merci encore, Jean, pour tes nombreux messages si instructifs sur
Gasconha-doman.

Cordialement

Daniel


----- Original Message -----
From: "Jean LAFITTE" <LAFITTEJann@wanadoo.fr>
To: "Gasconha Doman" <Gasconha-doman@yahoogroupes.fr>
Sent: Friday, September 09, 2005 10:57 AM
Subject: [G(V)asconha doman] Graphie du [é] posttonique.


Bonjour à tous,

Une petite (mais importante) rectification à ce qu'a écrit Daniel Séré le 7
Septembre :
> Doncas, en
> bona grafia classica, que cau escríver "la meca que se mòca dau carelh"
> (pron. : la mékë ké sé mokë dow karéy), çò qui balha en grafia modèrna
> lafitiana "la mequë que se moquë dòu carelh" se ne peguegi pas.

En graphie moderne "retouchée" (par rapport aux normes 1905 de l'Escole
Gastoû Fèbus), je propose "ë" (e tréma) pour rendre le e avec point souscrit
du Dic. de Palay, c'est-à-dire celui qui se prononce "é" affaibli
(posttonique) dans la moitié sud-est du domaine (la ligne de partage allant
en gros d'Artix à Aiguillon). Il ne se trouve qu'en dernière syllabe, sauf
pour les adverbes comme simplëmén, qui s'analysent en deux mots (ici, simplë
et mén). Et toujours dans cette dernière syllabe, le "e" est celui de Palay,
prononcé plus ou moins "o" faible dans cette même moitié du domaine. Mais la
moitié nord-ouest où se trouve Daniel ne fait pas la différence et prononce
les deux "e" et "ë" comme un "e muet" français dans le Midi.
Corrélativement, dans cette même dernière syllabe, ce qui s'entend "é"
tonique s'écrit avec l'accent : carélh, comme chez Palay.

Donc : « la meque que se moque dòu carélh ».

On voit par là que je ne suis pas bien loin de Palay sur ce point, avec
l'avantage de pouvoir taper "ë" sur toutes les machines et dans les
courriel, ce qu'on ne peut pour le e avec point souscrit.

Et curieusement, ce "ë" valant "é" posttonique n¹est pas totalement nouveau
en béarnais, puisque selon Louis Lacaze (Les imprimeurs et les libraires en
Béarn, Pau, 1884) cité par R. Darrigrand dans sa récent édition de
Fondeville (2002, p. 7), la première édition de la Pastorale de Fondeville
de 1763 était intitulée :
« La /Pastourale/ deu/ Paysaà/ qui cèrque méstièè à son hilh, chens/ ne
trouba à son grat./ Pèsse divértissénte et connègude èn Béarn,/ ainsi quë
d¹autës oubratgës deü medich authou. En qoate actes/ Per moussoû Fondeville
de Lescar./ »
Bien sûr, il aurait fallu écrire aussi « qoatë actës », mais ce précédent
est sans équivoque.

Par ailleurs, Daniel écrit en classique « dau carelh » alors que sa
prononciation est [dow], comme l'a d'ailleurs consigné l'ALG VI, 2461 pour
la région où il vit. Mais je ne vois pas quelle norme I.E.O. peut faire
écrire "dau" ce qui se prononce [dow]; seul "dòu" est conforme aux normes
I.E.O. publiées (avec l'exemple "esquiròu", opposé à l'exemple "nadau"). Là
encore, l'ignorance qu'ont les occitanistes de leurs propres normes fait des
ravages quand on veut retrouver la prononciation sous leurs écrits...

Ceci dit sans le moindre reproche à Daniel, qui a cru bien faire.

Amistats a touts.

J.L.








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