Hourmagerie Filou

Sur le cadastre (merci geoportail) et sur la commune d’Aragnouet (65), je lis le lieu-dit "Hourmagerie".
Doit-on en conclure qu’on faisait là du fromage ?
Pour ceux qui s’interessent aux bergers :
amusoire.net/Bergers en Aure

P.-S.

Pour la fromagerie, oui, sans doute !hormatge = fromage

Grans de sau

  • Ce serait donc une francisation de "hormatge" ?
    Comment ont été "normalisés" les toponymes figurant sur les cartes IGN ?
    Merci

    Réponse de Gasconha.com :
    Comme francisation, il y a pire...
    Une francisation radicale serait "Fromagerie".
    Les toponymes gascons (et occitans en général) dans leur forme IGN ne sont pas normalisés, dans le sens où aucune démarche réfléchie générale de transcription tenant compte de l’appartenance gasconne ou occitane n’a été appliquée.
    Les toponymes gascons de l’IGN sont un mélange de représentation de la phonétique gasconne par l’orthographe française, de représentation (parfois erronée) d’étymologie, de résidus de graphies anciennes, de francisation partielle ou (rarement) totale*.

    Il m’est revenu que la question de la normalisation des toponymes en langue régionale a été étudiée par l’IGN.
    Elle s’applique, semble-t-il, déjà, aux noms catalans.
    Je n’ai pas vu que les toponymes basques de l’IGN avaient été normalisés graphiquement.
    Pour les toponymes occitans, je subodore que la question de la graphie à leur appliquer est un obstacle majeur :
    Ex : ce serait "Hormatgeria" en graphie alibertine, et peut-être "Hourmadgerio" dans une autre graphie, plus proche du code français.

    *Une francisation totale est une traduction pure et simple, possible quand le sens gascon a été compris.
    Ex :
    Un cas probable de francisation totale : "Métairie neuve", en Marmandais, probablement pour remplacer le gascon "Bòrda nèva" (prononcé à peu près "Bordo nébo")
    [Tederic]


  • L’IGN est une mine d’or car les toponymes sont un mélange décapant entre traditions écrites (toponymes béarnais en écriture béarnaise, francisations plus ou moins intenses selon les régions) et prononciation locale.

    Les transcrire ferait perdre la grande diversité en les homogénéisant, d’autant plus que cette transcription serait une fois sur deux arbitraire dans l’incapacité d’en connaître l’étymon (et comme l’écriture alibertine est étymologique ...).
    De plus, qui aurait encore aujourd’hui la vision d’ensemble de la Gascogne pour normaliser ?

    Sachant de toute manière que nombre de toponymes ont été changés entre le cadastre napoléonien et les cartes actuelles, il me semble que les Catalans ont fait une erreur, et se contentent la plupart du temps de transcrire les dénominations transparentes, ce qui n’amène franchement rien identitairement parlant.
    A savoir aussi si les Catalans chargés de la normalisation des lieux-dits respectent les caractéristiques du roussillonnais, à mi-chemin entre catalan proprement dit et languedocien : je crois que non malheureusement. Le jacobinisme n’est pas toujours où l’on croit...

    Réponse de Gasconha.com :
    Les toponymes sont une trace majeure de notre histoire.
    Dans une Gascogne qui se respecterait, il devrait y avoir un travail intense sur les toponymes (explication, normalisation graphique...).
    Ce travail se ferait avec le souci d’être pédagogique pour le grand public.

    Normaliser veut dire aussi simplifier, mettre en évidence un mot ou une racine communs, parfois cachés par une multiplicité de graphies dont certaines sont erronées (voir les nombreuses "hont" (fontaine ou source) transformées en "fond").

    Une part assez grande des toponymes gascons sont transparents... pour nous qui connaissons un peu le gascon.
    C’est un devoir de les expliquer à la population générale
    qui ne les comprend plus.

    L’IGN serait le lieu où faire ce travail. Les contribuables gascons le financent par l’impôt comme les autres contribuables français...
    L’Agence gasconne que j’appelle de mes voeux devrait l’aiguillonner et l’aider.
    [Tederic]


  • Pour préciser le travail qu’il faudrait faire, déjà quelques exemples dans le domaine des corrections :

     Les noms en -eaux, ou même en -aux (Cazeaux...) : cette terminaison est une francisation ; aucun intérêt à la garder ; au contraire, le rétablissement de "Casaus" permet de retrouver le "Casaous" qui est le même nom en graphie "franco-phonétique".

     les faux "Jean" (Courréjean, Méjean...) : Courréjan, Méjan, sont corrects et sobres.

     les mauvaises coupures (L’Abeyrie pour Labeyrie, La Rouquet pour L’Arrouquet, "Au Gé" pour "Augé"...).


Un gran de sau ?

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