Dans le cadre de l’Amassade gascoune de Labastide-Cézéracq samedi 15 septembre, Région Gascogne Prospective communiquera sur "La Gascogne et les nouveaux modes d’organisation territoriale. Le Pays de Béarn et ses voisins." par la voix de son président Vincent Poudampa.
Voici des éléments de réflexion à ce sujet.
Le nouveau "Pays de Béarn" a le statut légal d’un "Pôle métropolitain".
Un Pôle métropolitain peut se créer à partir d’une intercommunalité de 100 000 habitants minimum, par regroupement avec d’autres intercommunalités de toutes tailles.
Ce n’est pas une collectivité locale de plein exercice, mais une instance de coopération, qui peut intervenir sur les sujets choisis par ses membres.
Il s’agira par exemple d’aménagement de l’espace, de transports, d’harmonisation des SCOT, de culture, d’enseignement supérieur, de tourisme...
Sur le triangle gascon, seules l’agglo du Pays basque, celle de Pau, celle de Tarbes, et les métropoles de Bordeaux et Toulouse dépassent ce seuil de 100 000 habitants. L’agglo d’Agen s’en approche de près : 97 000 habitants.
Le seul Pôle métropolitain constitué est celui du Pays de Béarn autour de Pau.
Un autre Pôle est en discussion : il s’appelle "Dialogue métropolitain de Toulouse"
[1]. La Gascogne orientale - et même plus - est totalement concernée, pas seulement le Murétain ("Murétain Agglo" est une Communauté d’agglomération au sud-ouest de "Toulouse Métropole", avec plus de 120 000 habitants), mais par exemple Auch, qui fait partie des "villes à une heure de Toulouse".
Cette étude prospective du CoDev de "Toulouse Métropole" présente clairement le nouveau contexte légal, avec les lois NOTRe et MAPTAM, et le contexte particulier à Toulouse (intercommunalités multiples...), dans la nouvelle Région Occitanie à deux têtes : Toulouse et Montpellier.
Selon l’étude, deux scénarios sont envisageables - à la réflexion, l’un n’empêche pas l’autre :
• La métropole intégrée : par exemple, le Sicoval et le Muretain, et d’autres intercommunalités moins peuplées, fusionnent avec Toulouse Métropole, créant une « super-métropole » d’un million d’habitants, qui épouserait les contours de la métropole vécue au quotidien par ses habitants.
• La métropole coopérative, « dialoguante », fédérant sans fusionner : c’est la démarche du Pôle métropolitain.
Celui-ci, qui n’est pas constitué officiellement (le sera-t-il un jour ? peut-être que l’idée prendra d’autres avatars), irait encore plus loin, épousant les contours de la "plaque métropolitaine".

Côté gascon, les communautés d’Auch, Tarbes-Lourdes et Saint-Gaudens sont invitées au "Dialogue".
Pourquoi pas Agen qui est plus proche de Toulouse que Tarbes ? La seule explication est qu’Agen est en Région Nouvelle-Aquitaine ; on voit ici que la construction politique de la Métropole toulousaine va de pair avec la Région Occitanie.
Par contre, les Départements (ceux de la Haute Garonne, du Gers...), n’ont pas vraiment leur place dans ce "Dialogue métropolitain" : ils ne correspondent pas à la plaque métropolitaine !
Ils pourraient donc perdre, par exemple, la maîtrise des cars interurbains, au profit du couple Région - Pôle métropolitain :
« la gestion des transports routiers et scolaires non urbains est une compétence régionale depuis 2017. Un redéploiement des cars interurbains, jusqu’ici organisés selon des réseaux départementaux, pourrait permettre une meilleure desserte de l’aire métropolitaine. »
[étude du CoDev]
Et finalement, ces départements qui ne correspondent pas du tout au bassin de vie métropolitain, qu’est-ce qui justifiera leur maintien ?
Face à la métropole de Bordeaux, le cas du Département de la Gironde est différent : il peut correspondre grosso modo à l’aire métropolitaine de Bordeaux. il faudrait voir l’équivalent pour Bordeaux de la plaque métropolitaine toulousaine : est-ce qu’Angoulême ou Saintes pourraient jouer le rôle d’Auch, Mont de Marsan celui de Tarbes ?