Rechercher Arnaudin dans les collections des musées de Bordeaux

- Tederic Merger

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[Halip L. & Tederic M.]

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Grans de sau

  • Fantastique ! Ces images inspireront un jour un renouveau esthétique de la lande, je le souhaite.

  • Bonjour à tous,

    La découverte fortuite du fonds Arnaudin numérisé et mis en ligne m’a émerveillé et ému. J’espère que vous éprouverez la même fascination à consulter ces centaines de clichés. Je me suis penché sur ceux de Biscarrosse, bien entendu. Je regrette qu’Arnaudin se soit contenté de l’église et des moulins et j’aurais aimé qu’il photographiât la maison vasconne de l’orme dans son jus et aussi celle voisine de la mairie qu’on n’aperçoit qu’à moitié sur un cliché que j’ai intégrée dans mon article. J’aurais aussi aimé qu’il visitât les quartiers...mais il est allé à la Pandèle, qu’il a mis par erreur dans Parentis. J’ai regardé attentivement les photos prises dans les communes limitrophes et dans le Born en général. On découvre notamment nos églises d’avant la mode du néo-gothique. Biscarrosse, Mimizan, Bias (magnifique !) ou encore Saint-Julien-en-Born. Je suis surpris par tous ces clochers en forme d’éteignoir et couverts de bardeaux, peut-être sur le modèle de l’abbaye de Mimizan. Parentis était identique, ou presque. Le clocher mur est quasi absent du Born, et du littoral en général d’ailleurs. Puis on voit de magnifiques bâtisses à façade sous pignon dans des endroits où il n’y en a plus ou quasiment plus aucune, sur cette frange des communes limitrophes de la Gironde. Biscarrosse, Parentis, Ychoux (allez voir la merveilleuse maison Pariot d’Ychoux). Puis Pontenx, quartier de Sintrosse ou de Mougnan. On peut ainsi reconstituer la maison vasconne du Nord du Born ou de l’extrême Nord-Ouest de la Grande-Lande alors qu’elle en a quasi totalement disparu. Pour Sanguinet on voit une magnifique borde alors que Toulgouat dit qu’il n’y en avait pas. Le fonds Arnaudin nous prouve que Toulgouat s’était trompé sur certaines choses. Il n’a sans doute pas eu accès à ces clichés. Bref, la carte de l’aire d’extension de la maison à façade sous pignon que j’avais, que nous avions en tête est à modifier vers le Nord-Ouest puisqu’on peut y rajouter avec certitude Ychoux, Pontenx, Parentis et Biscarrosse. Sanguinet reste hypothétique car il n’y a aucun témoignage et je n’en ai jamais entendu aucun de la part de tous les vieux et très vieux Sanguinétois que je connais ou que j’ai connus. Bref, je suis pratiquement convaincu que les modes architecturales exogènes sont arrivées de la Gironde (Buch et lande girondine), plus riche et plus précocement soumise à un style plus septentrional. En bref, Bordeaux et la Gironde ont étés depuis longtemps une tête de pont des influences septentrionales en Gascogne, du point de vue de la langue ou de l’architecture, d’un point de vue civilisationnel en somme. Plus j’avance dans la connaissance de mon coin de Gascogne et plus je m’aperçois que la limite départementale actuelle a une réelle signification. Toutes les observations que j’ai faites depuis plus de trente ans vont dans le même sens. La limite entre Born et Buch, lande "landaise" et lande girondine n’est pas anodine, malgré un subtil dégradé.
    Bref, je vous souhaite de très agréables moments de découverte en parcourant ce magnifique catalogue des choses et des gens de l’ancienne lande. Ici, nous avons une chance incroyable d’avoir eu un homme comme Félix Arnaudin. D’ailleurs, peut-être pourrions-nous aller fleurir sa tombe chaque 6 décembre. Je lance l’idée. Moi, j’y vais parfois faire une prière.

    Amitiés.

  • Vincent,

    Je savais que tu te régalerais ! Tu en as pour quelques heures mais je te conseille d’aller toutes les voir. Tu m’en diras des nouvelles.

  • Il est très probable que la limite départementale ait constitué depuis toujours une zone d’influence proprement bordelaise, et qu’à tout le moins, la frontière matérialise à chaque nouvelle couche "moderne" une étape.

    Car je suis persuadé que la lande girondine, celle du Buch ou du Médoc, a également été archaïque, d’ailleurs, la plupart des stéréotypes associés aux Landais sont nés à Bordeaux, au contact des résiniers, des bergers et des vendeurs de poissons du Buch.

    Il est évident que le Buch a subi la couche modernisante du 19ème siècle avec plus de force, de telle sorte que lors des enquêtes de la fin du 19ème siècle, le Buch pouvait paraître pour perdu pour une culture gasconne très gasconnisante.

    Mais quand je regarde les vieilles lithographies, ou par exemple l’ancienne chapelle à clocher-mur d’Arcachon, je pense que cela était un état de fait récent. J’ai remarqué que souvent la mémoire populaire n’est pas si ancienne : il suffit d’une génération pour que dégénèrent très vite des traditions, et surtout qu’elles s’oublient et qu’on les attribue au seul voisin qui a su mieux les conserver.

    Pour ce qui est des maisons vasconnes, je pense qu’elles ont existé en Buch, l’une des maisons de la place centrale de Mios est possiblement une restauration très poussée. Je n’en ai pas la preuve, je fournirai une photo pour débat. Je pense pareillement que les granges médoquines sont ce qu’il reste de l’ancien style vernaculaire, mais ça et là, dans des maisons de pierre, l’on retrouve les formes à façade sous pignon. Le style classique bordelais a été néanmoins envahissant.

    Pour ce qui est des édifices religieux, outre ma réflexion sur la chapelle d’Arcachon, je pense que le style à clocher-mur a été connu plus amplement en Buch. C’est plus douteux en Médoc où il semble bien que les églises anciennes relèvent du style roman bordelais, qui s’inscrit dans l’art poitevin-saintongeais (les spécialistes expliquent que l’art roman bordelais est de moins bonne qualité, ce qui tendrait à prouver l’existence d’écoles qui s’inspiraient de modèles réputés, sans parvenir à les surpasser). Voir dans ce sens Benon ou Soulac.

  • Regardez cette illustration par Galard : "Le retour des laitières près les Pins Francs", autrement dit à Caudéran.

  • Qu’es un tros dou nos patrimoni doun nes es tournat. E’m pensi lou Pèc de le Bouhéyre qu’ic aurë boulut atau. Tan de causes qu’òu diuem !

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