Hestivòc

- Tederic Merger

"Hestejada occitana" en agost, festival en août.
Musica, cants, danças...

Voir en ligne : Hestivòc

Grans de sau

  • J’adore le "estivôôc fête ses 5 ans" prononcé à la parisienne par la même voix que les GPS Garmin ou la lessive je sais pas quoi...
    Belle preuve de vitalité de l’accent ôôccitan...

  • Moi aussi, j’ai été choqué par l’accent résolument "franco-parisien" de la bande annonce (pour sa partie francophone).
    Apparemment, l’accent béarnais, ou "l’accent du midi", n’a pas été jugé digne d’annoncer ce Hestivòc pourtant organisé par l’Association Accents du Sud !
    Moi qui croyais que cette "vergonha" était l’apanage des radios locales commerciales, où l’accent local est banni des messages publicitaires, et atténué autant que possible dans les infos locales...

  • C’est un problème avant tout d’organisation économique : il ne doit pas y avoir de boite locale spécialisée dans la pub et dans tous les cas, pas de "speakerines" formées à l’accent béarnais.

    Je pense que le problème est plus grave que ça de toute manière : c’est simplement que les nouvelles générations n’ont même plus l’accent. En toute ingénuité. Il suffit de se promener dans Pau : j’y entends plus souvent l’accent chti ou l’accent parisien que l’accent gascon.
    Et quand les rares personnes intéressées s’essayent à ce dernier, elles le contrefont.
    Sans parler de ce qu’il faut bien appeler l’"accent médian occitan" (parce que l’accent béarnais a disparu) qui est celui d’un média comme Radio Païs : un phrasé tâtonnant, lent, monocorde, des r à peine roulés, des h silencieux.
    La redécouverte des enregistrements de l’ALG peut peut-être infléchir tout cela.

    Donc ce n’est pas une question de vergonha car il n’y a même plus d’accent à propos duquel avoir honte.

    Et puis abordons tranquillement des sujets un peu sensibles car il faut avoir une analyse complète de la situation et que nous vivons une époque charnière dont nous pouvons témoigner après tout (en gardant à l’esprit que nous ne pouvons lutter contre le sens de l’Histoire) : que voulez-vous que les habitants d’une ville comme Pau dont grosso-modo à peine un dixième a des attaches en Béarn (au vu des patronyme de l’annuaire) se reconnaissent dans un accent méridional par trop exagéré (il n’est pas le leur) ?

    Je crois que nous avons perdu le combat régionaliste : Pau regarde vers Paris, la francisation est achevée.
    Pau est la ville de Total et des Pyrénées océanes, elle n’est plus capitale du Béarn depuis 1789, en droit comme dans les têtes.
    L’occitanisme et son refus du patriotisme et des fiertés locales n’ont rien arrangé (on a quand même fait chanter Se Canti en languedocien Place Royale à Pau) et ce qui aurait pu être la fête du Béarn est un événement snob de plus. On peut lui préférer la ferveur populaire de Dax ou Bayonne.
    Le salut ne viendra pas du Béarn.

  • Si on veut jouer au puriste, le gascon en toute fin d’annonce n’est pas exempt de tout reproche : n final de Biarn prononcé, accent tonique porté sur ça dans ça-vietz, hestejar accentué sur la première syllabe (!!) et sans h aspiré (!!).
    C’est vraiment l’accent Radio Pais : on a languedocianisé le gascon dans la prosodie.
    Ca ne claque plus sur la fin de phrase, ça n’a plus la vigueur du gascon.

  • Et puis quand même, s’ils ont pu trouver un speaker gasconophone, même pour dire cinq mots à la fin de l’annonce, ils pouvaient bien en trouver (ou une) francophone avec l’accent gascon.
    Je connais une béarnaise de Bordeaux qui aurait bien fait l’affaire...
    Je crois qu’ils n’ont pas voulu, ou qu’ils s’en foutent.
    Il y a aussi l’idée que l’accent n’est pas important, que ce qui importe, c’est de mettre "l’occitan" en valeur. Sans se rendre compte que l’expression "sud" (comme ils disent) ne vit plus guère dans la langue occitane, mais qu’elle vit encore dans l’accent occitan (ou gascon...) qui en est le dernier vestige.

  • Bonjour,

    Je pense que le problème n’est pas celui de l’accent. Si le seul marqueur identitaire est l’accent, c’est bien triste, c’est du folklore.
    Comme les autocollants au cul des voitures.
    Je préfère largement quelqu’un qui parle correctement le gascon et qui a un accent neutre en français à quelqu’un qui surjoue une espèce d’accent méridional sans connaître le premier mot de langue vernaculaire.
    Quant à l’occitanisation (languedocianisation) du gascon, elle est patente tant la langue parlée se délite.
    C’est un peu normal, la plupart des référents ont une mauvaise connaissance du gascon et c’est donc une langue appauvrie qu’ils transmettent à leurs élèves, lesquels n’ont plus de point de repère en dehors de l’école ou de l’université.
    Quant au gascon écrit, c’est peut-être encore pire. Suis-je paranoiaque ou bien cela cache une volonté de promouvoir une langue castrée, vidée de sa substance gasconne et prélude à cette nov-langue gascoccitane/panoccitane, fabriquée à partir d’un standard languedocien, souvent par des non gascons.
    Je pense, plus simplement, que les gens qui sont aujourd’hui chargés de ce qui reste de transmission n’ont aucune maitrise réelle de la langue.
    C’est vrai, il suffit d’écouter les enregistrements de l’ALG pour se rendre compte de cet appauvrissment.
    Mais qu’ont fait les locuteurs compétents ? Rien !
    Alors je pense qu’il est parfois un peu commode de taper sur les occitanistes, un peu comme les Gascons de Bayonne qui ont laissé leur langue et leur identité crever et qui reprochent tout aux Basques, lesquels ont des c...
    Les occitanistes sont sans doute de mauvais gasconophones mais les locuteurs compétents n’ont pas fait leur boulot, et c’est aujourd’hui trop tard. Balayons devant notre porte. Et pourtant, vous savez combien l’occitanisme m’exaspère.

  • Oc, Halip, qu’es triste, mès l’accent qu’es çò qui demora de la nosta lenga.

    N’es pas briga folklòre, pr’amor qu’es INVOLONTARI, TRANSMES NATURALAMENT PER LA FAMILHA E L’ENVIRONAMENT PROISHE, A MAUGRAT DE LA PRESSION SOCIAU FRANCESA.
    Pr’amor d’aquò, qu’es esmavent e preciós.
    L’afirmacion identitari volontari, coma botar pegasolets au cuu de la veitura, qu’es completament auta causa, preciosa tanben.

    Ne voi pas escriver mei dens aquestes grans de sau suu ligam de Hestivòc, pr’amor que harè longàs.
    Lavetz que vau escriver dens los jorns qui vengan un article sus l’accent dens Gascogne-débat.

    • On parle de cela sur soc.culture.occitan (où Vincent.P signe "Un.Gascon")... l’avis qui diverge est que ce que vous appelez accent parisien est une "diction publicitaire".
      J’en sais trop rien, mes fournisseurs d’accès me filtrant l’accès aux sites de vidéo (youtube, dailim... etc.)

      Réponse de Gasconha.com :
      On pourrait aussi parler d’accent "médiatique". Mais cela revient presque à "parisien", puisqu’en France, les médias sont massivement centrés à Paris.
      Ce n’est pas du tout, bien sûr, l’accent du peuple parisien d’il y a 50 ou 100 ans.

  • Pour revenir sur le message de Vincent P. un peu plus haut qui disait que Pau regardait vers Paris :
    j’ai toujours été choqué qu’il n’y ait aucune volonté politique de se rapprocher de nos voisins du sud, alors que Pau est à à peine 50km de la frontière espagnole, on met quasiment autant de temps à aller à Canfranc qu’à Paris !!!!
    Il n’y a qu’à voir l’image sur le site de l’aéroport de Pau, très parlante :
    On ne voit même pas l’Espagne sur cette carte !!!
    Je suis sûr qu’on aurait beaucoup plus à gagner à se rapprocher de Saragosse, Saint Sébastien, Bilbao, Lleida voire même Barcelone que de Bristol, Charleroi ou Amsterdam...
    On pourrait toujours rêver d’une liaison ferroviaire Pau-Saragosse par le Somport !
    Mais on connaît les promesses des tòca-manetas, surtout que la ligne Pau-Oloron a été déselectrifiée.

    Réponse de Gasconha.com :
    Gasconha.com et moi (!) sommes très attentifs à cette aliénation par Paris dont les politiciens palois semblent souvent victimes.
    Il n’y a qu’à voir leur attitude par rapport au raccordement LGV. Seul semble compter le temps du voyage vers Bordeaux et surtout Paris !
    Jamais n’est posée la question de rééquilibrer vers l’est, l’ouest et le sud !

    A ce sujet, on lit des contributions intéressantes sur le forum des patous palois.
    Ex : "Peut-être que le drame du Sud-Ouest c’est qu’il est partagé entre 2 Régions, que les 2 régions sont conçues pour régler des flux Nord-Sud, c’est manifeste pour les 3 régions,Aquitaine, Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon qui sont Nord-Sud. C’est un reste des "guerres cathares" et des visions Napoléoniennes. Divisons pour contrôler. La vrai région est au Sud de l’axe Bordeaux - Toulouse - Narbonne - Perpignan. Mais c’est illusoire. Cela conduirait dans moins d’un siècle, à une revendication de type "TIBET" !"
    [Tederic]


  • Une manifestation sympa mais sans saveur ni authenticité !

    • Chez les patous palois, on parle aussi de Hestivòc : forum.lespatouspalois.fr-Hestivòc

      Les avis y sont variés. Je relève notamment "Tu as bien résumé ce qui fait l’attrait Hestiv’oc ! Un état d’esprit, principalement autour de produits locaux : chants, musique, bonne assiette et bonne bouteille."
      Si c’est ça, c’est déjà pas mal, je trouve.

      Etant extérieur au Béarn et n’ayant pas participé au "Hestivòc", je ne peux guère donner d’avis sur la fête elle-même.
      Mais sur le discours qui l’accompagne, oui !
      Recouvrir le Béarn par l’étiquette occitane m’énerve. C’est le grand tort qu’a maintenant l’occitanisme béarnais, je pense.
      Il imite mécaniquement le mouvement basque : voyant que les basques du "64" s’affirment basques, avec un certain succès, et sans insister (encore que...) sur leurs appartenances soulétine, labourdine ou navarraise, certains béarnais ont décidé symétriquement de se fondre dans le grand ensemble occitan.
      Mais l’Occitanie, contrairement à Euskal Herria, est immense et comporte des régions qui n’ont pas grand chose à voir avec le Béarn (sauf un peu la langue), comme l’Auvergne...
      Le choix de la couleur jaune pour les foulards marque bien cette orientation occitaniste, et son inconvénient : par la couleur rouge, Pau se serait alliée avec ses voisines Bayonne, Dax... (pas Mont de Marsan, qui a choisi le bleu !). Eh bien non, Hestivòc préfère l’alliance avec Toulouse, Carcassonne, Mont pellier...
      Je ne suis pas étonné que certains béarnais ne s’y retrouvent pas...
      Ni le Béarn ni la Gascogne ne s’y retrouvent. C’est une impasse pour Pau et le Béarn, qui se coupent de leur environnement naturel à l’ouest, au sud et au nord, gascon ou vascon.
      Et c’est logiquement insoutenable : si le Béarn est occitan parce qu’il parlait occitan, il est illogique de ne pas le dire gascon, alors qu’il parlait précisément occitan gascon...

  • Febus aban !

    Biarn, pèys de Gascougne !

    Biciat per la brouche ouccitane,

    Desbélhe toûs felìbres e pastous !

    Las dues baques clarinades
    Qu’an bestit la croutz poumelade !

    La croudzade qu’éy lançade,

    Biarnés qu’èm lous nabèths Catares !

    Coum Gastoû, eretè de Mouncade,

    Defendém la noùste loéngue mayrane !

    jmc

  • Petit exemple de ce que remarquait Philippe : Néouvielle (vieille neige) est écrit Nèu Vièlha par France 3 Toulouse dans le dernier VAP. Une recherche dans l’ALG montre bien que neige en gascon, c’est majoritairement neu, en particulier en Bigorre. Il y a vraiment une tendance à entendre des e ouverts : voilà une francisation (ou languedocianisation) plus dangereuse que des francismes bien intégrés. Neuvielha donc.

  • Il y a un vrai problème à traiter d’urgence, c’est au moins celui des symboles.
    De l’aveu même de certains sympathisants occitanistes, la croix du Languedoc est une impasse en matière de communication. Elle a été adoptée dans le contexte d’exaltation des années 70, beaucoup s’accordent à dire que cela n’a plus grand sens et que c’est bien trop contre-productif.
    Quand Nadau monte sur Paris, ne voir que des drapeaux occitans ne sert à rien : sensation d’étrangeté, base territoriale démesurée (que représente Nadau en Limousin ?).
    Le problème vient du fait qu’une bonne partie des jeunes pousses occitanes ne se reconnaissent plus que dans ce symbole.
    Je suis effrayé de voir qu’il ne va pas de soi que le drapeau béarnais flotte sur la ville de Pau mais que l’on fait une grande place au drapeau occitan.
    Et à la vérité, il faut savoir mettre les interlocuteurs en face de leurs contradictions : qui a honte du drapeau avec les vaches ? Pourquoi cette idée que le Béarn est bouseux ?
    On a nos nouveaux franchimands, au sens strict du terme, des gens du pays qui singent les manières civilisées de la ville !

    Illustration d’un phénomène anodin : vendre du fromage Ossau-Iraty sous la bannière occitane. Cela fait une belle jambe aux Niçois et aux Clermontois.

    pui-fro-bearn.jpg

  • Parlons tous nos propres patois,
    avec des fichiers MP3.

    les djihadistes orientaux veulent imposer leur drapeau
    et tuer nos souvenirs.
    ils nous pourrissent la vie en voulant nous la sauver.
    vive la liberté !
    parlons tous nos propres patois,
    avec des fichiers MP3
    les djihadistes béarnais, ouvrent à tous les "Yocs Flouraus" avec une graphie normalisée.
    ils nous pourrissent la vie en voulant nous la sauver :
    Bésite à l’escole (L’ECLAIR du 16 juin 2014)
    Texte primé aux jeux Floraux en 2013 :
    ... Aquét matî de horte tourade qu’arribè à l’escole tout blu de rét e que tremoulabe à ha p ?u. (il manque un accent grave sur le o de "pou", impossible de le trouver sur mon ordinateur). Pas trace, non plus -enta lous esckiwans de L’ECLAIR- d’aket "e" dap un kagalhot estacat a’ou kuu de le letre "e"...
    ...Que-s demourabe p’ou bourdalat e qu’abè ûe loungue camade enta bién ?, quoan bienè ! N’ère pas bestit de trop lou pràub ? chin e, en méy, qu fenibe las pélhes dous ganéts, qu’ère lou darré...
    ils nous pourrissent la vie, envoulant nous la sauver !
    Parlons tous nos propres patois, avec des fichiers MP3.
    Adi§ats
    garlu§e


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