ARTIGALOBA

- Tederic Merger

Les Cottages et le Clos d’Artigaloba...

Situé à moins de 10 km du centre de Pau et implanté sur plus de 6 hectares, Le Clos d’Artigaloba est un véritable havre de paix aux portes de Pau. En première ligne du Golf d’Artiguelouve, Le Clos d’Artigaloba accueille Les Cottages d’Artigaloba.

Voir en ligne : http://www.belinlimmobilier.com/imm...

Grans de sau

  • Artiguelouve est évidemment en région de toits d’ardoise, l’intégration paysagère de cet ensemble est ratée de prime abord. C’est pas beau, surtout en Entre-deux-Gaves qui possède les plus belles maisons béarnaises.

    Pour le reste, fusion d’un mot mièvre français abondamment utilisé par les promoteurs "Le Clos" avec un nom en graphie occitane, qui sera prononcé Artigaloba, même pas à l’espagnole car les francophones ne savent pas placer l’accent en espagnol. Non, Artigaloba sera prononcé à la française, c’est pire, accent en finale.

    Voilà l’état sociolinguistique en Béarn. L’occitanisme est content, il a placé sa graphie. Le maire est content, il aura des nouveaux venus qui s’amassent alors que Pau peut encore se densifier. Le paysan qui a vendu ses terres est content, il fait du fric.

    J’espère juste que ce n’est pas en terrain inondable comme nombre de projets, parce que le Béarn coule déjà beaucoup.

  • J’ai parfois l’impression que ce site devient un grand ramassis de dégueulis anti-tout. De l’aigreur, en veux-tu, en voilà ! C’est la course à la phrase-choc, comme dans un bon gros éditorial réactionnaire à la Zemmour (aqueth tanben !).
    Alors certes, pour ces cottages (nom un peu ridicule), on a pas d’ardoise... Et alors ? On les fait sauter ?
    Détendez-vous, respirez un bon coup et proposez plutôt des alternatives pour la Gascogne. Même M. Habib a compris qu’il valait mieux se focaliser sur la construction que l’opposition. Moun diu...

  • La lecture sociologique de Vincent sur cette création urbanistique me parait imparable et justifie son amertume.
    Les choses étant ce qu’elles sont ( hélas) , comment les orienter vers un moins mal dans la maigre mesure de nos possibilités ?
    Idées en vrac :
    Proposer au promoteur de modifier ses dépliants commerciaux s’il en est encore temps : traduire complètement et pas à moitié ,les cottages devant "ostalets" par exemple ("caseta" ferait penser aussitôt à la féria de Séville,évidemment) ; pour "clos",je bute :"maine" ne serait pas mal mais sans doute un peu trop "gascon du nord" peut-être ( éviter clòt en tous cas , le clos en question n’ayant pas vocation à devenir un cimetière ...) ; et bien sûr , indiquer au dessous la prononciation spontanée (oustalets d’Artigueloube,etc...).
    Pour changer les tuiles en ardoises,attendons 50 ans .
    Plus immédiat, proposer à la municipaité un dépliant d’accueil pour les nouveaux venus ,résumant ce que sont le Béarn,la langue gasconne(dans ses graphies différentes) ,le bourg lui-même avec étymologie de son nom ,histoire,etc... Si l’IBG travaillait un peu méthodiquement et sans esprit de parti,c’est exactement ce qu’il devrait faire ; chiche !

  •  Pas de respect des formes architecturales vernaculaires.
     Facilitation de l’étalement urbain de l’agglomération paloise.
     Choix toponymique douteux et difficilement socialisable.

    Aucune raison d’approuver. Ce n’est pas de l’aigreur, c’est un esprit d’analyse, voir les choses qui ne vont pas.

    Quelles solutions à ces trois griefs ?

     Respecter l’architecture vernaculaire, soit par les formes (du néo-pyrénéen), soit par les matériaux et coloris (ensemble moderne avec teintes pyrénéennes).

     Densifier Pau autour des stations du futur tram-bus via des immeubles de quelques étages. Cesser la construction sur la rocade paloise qui est saturée car sous-dimensionnée. Agir à l’échelle de l’agglo via le PLU.

     Donner aux projets immobiliers les noms des lieux-dits du cadastre et faciliter la prononciation du gascon dans un contexte de désocialisation linguistique généralisée.

  • Je propose "la Claverie d’Artigaloube" cela fera pompeux, et classieux pour du pavillon inondable !

  • Que voulez-vous,cher Trufandec,nous ne vivons pas en ce moment ni en Gascogne ni ailleurs dans un monde de bisounours où tout irait bien …A pas mal d’égards,ce serait plutôt le contraire… alors ,construire,oui , on veut bien mais il faut reconnaitre qu’il y a en face de nous pas mal de déconstructions dans tous les domaines,ne trouvez-vous pas ? Quant à Zemmour,avant de le cataloguer,lisez –le donc , c’est une lecture assez roborative,finalement.Permettez-moi de vous suggérer aussi de lire le géographe Christophe Guilly (« la France périphérique »),ce que je fais en ce moment ,géographe travaillant actuellement avec de petits groupes de gauche assez confidentiels(voyez,il n’ y a pas que les réactionnaires façon Zemmour !) et dont les conclusions impeccables et fondées recoupent les réalités que les uns et les autres commentent déjà sur ce site depuis pas mal de temps à partir de notre fenêtre gasconne.
    Pour David Habib,je vois qu’il a le courage de s’opposer (mais oui !) à la réforme territoriale absurde qui revient en deuxième lecture à l’Assemblée ( ira-t-il jusqu’à voter contre ?) .Voir l’’excellente tribune libre à ce sujet de Roland Hureaux(cofondateur du réseau de défense des communes quoiqu’énarque ,né à Bayonne et implanté dans le Lot) :lui aussi dit ce que nous avons écrit ici :
    http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2014/10/31/31003-20141031ARTFIG00149-reforme-territoriale-le-sacrifice-de-la-france-peripherique.php

  • Je partage pleinement la critique de Vincent P. sur "le Clos d’Artigaloba", et aussi les axes qu’il propose pour redresser la barre.
    Aou Trufandèc : je ne ressens pas un excès de négativité sur ce site.
    Les constats sévères que fait Vincent P., je les fais aussi trop souvent.
    Si Gasconha.com existe, c’est pour tenter de sauver quelque chose de ce qui faisait la Gascogne, la langue et les noms de lòcs bien sûr, mais pas seulement. Tenter aussi de montrer des perspectives, des potentialités...
    Il faut bien parfois pointer du doigt ce qui ne va pas, on n’est pas là pour distiller de l’eau de rose ; ça oui, ça nous discréditerait.
    Quant nous voyons des essais d’affichage du gascon qui sont maladroits et contreproductifs, il nous faut le dire : nous ne sommes pas si nombreux à avoir à la fois l’amour de la langue, le désir de l’honorer par un affichage public réussi, et, je crois, la capacité de juger de cette réussite, l’indépendance de jugement nécessaire...
    Nous avons en Gascogne et en Occitanie en général un problème énorme avec l’usage sans précaution de la graphie alibertine, en direction d’un public qui, à 99%, ne sait pas la lire, ni ne saura la lire dans un avenir prévisible. Faut-il taire ce problème pour ne pas désespérer les masses laborieuses (!), ou le soulever pour faire émerger des solutions ?
    Le nom même du site Gasconha.com, dans cette graphie alibertine, pose problème ; même à des passionnés de la Gascogne, je suis obligé d’expliquer que ça ne se prononce pas "Gasconà" mais entre "Gascougne" et "Gascougno"... Lavetz...

    Mais nous pointons aussi ce qui va, ou ce qui est beau (encore ?) en Gascogne. Voir les lòcs par exemple. ou les Vaisheths deu Baish Ador..
    Et finalement, le site est pluraliste : vous tous qui avez du positif à nous montrer sur la Gascogne d’aujourd’hui, apportez-nous vos images, vos textes, vos fichiers audio, vos expériences...!*

    Siatz hardits !

    *Pour ce faire, le site contient de nombreux formulaires, dont certains, comme celui du bas de cette page, permettent de joindre des documents ; encore mieux, vous pouvez donner du contenu en passant par la souillarde (espace privé)...

  • Pour être un peu plus sérieux et moins incendiaire que dans mon commentaire précédent, les problèmes de graphie des noms de lieux, de communes, de noms existent partout. Je maitrise assez correctement deux d’entre elles, l’une alibertine, l’autre phébusienne. Sans aucun jugement de valeur, et en toute indépendance} je vous rassure.

    Donc, pour le "-AU" prononcé "-AW", qui connait ? Qui prononce correctement "Ortès" (je ne parle pas du son "ou"), sans faire un vilain Z ? Qui dit encore "Gouréto" au lieu du plus commun "Gourèt’" (en 2 syllabes du coup !) ?
    Mais d’ailleurs, la voyelle atone se dit "O" en vallée d’Ossau comme souvent en Béarn. Le "E" final en français n’est donc pas justifié dans ces coins-là. On écrirait "Gouréto" alors ? Sans se soucier que le Gascon lambda accentuera la dernière syllabe au lieu de l’avant-dernière ?
    Qui prononce correctement un lieu-dit orthographié "Aou cassou", qui deviendra, avec un "AW" scindé en deux, "A OU CASSOU" avec changement de l’accent tonique non pas sur l’avant-dernière syllabe mais sur la dernière "SSOU". Qui sait comment réellement prononcer "Balèch" ? Qui fait le le s final et le t (éventuellement mouillé) de Sères-castèt(ch) ?

    Pour tous ces exemples, très peu de monde. Donc je vous rassure, je ne vis pas encore dans le monde des bisounours et je sais faire, tout comme vous, le terrible constat. Voilà pourquoi je ne vais pas critiquer de la même manière "Artigaloba". Le nom a au moins le mérite de montrer que ce "V" dans le nom du village se prononcerait "B". "Lou Clos d’Artigaloube" eût peut-être été plus judicieux.

    Mais, comme dans mes exemples, ne me dites pas que le choix d’une graphie par rapport à une autre corrigera tous ces défauts de prononciation. Nos parents et grands-parents qui maitrisent le gascon prononcent aussi bon nombre de lieu à la française, malgré des graphies plus "patoisantes". Au niveau de la toponymie, j’estime que nous nous devons de faire cohabiter toutes ces graphies de manière intelligente. Car ce "Cottage d’Artigaloba" aurait aussi pu s’appeler "Quartier des hortensias", on aurait aussi pu se situer "Impasse des tourterelles".
    Alors, à choisir...

    Hètz beròi / Hèt beroy

  • Hors Gascogne, Provença est lu /provã’sa/ et Prouvenço /prouvã’so/.
    Aucune graphie ne se justifie pleinement au regard de la langue parlée, c’est évident. Il faut un minimum d’initiation et le soutien de la parole. Mais les codes du gascon écrit ne sont plus ou pas connus. Quand aux gens du pays, ils connaissent les lieux et ne soucient pas trop des graphies.
    Aussi, pour les petits toponymes, la viographie, etc., il convient d’adopter une graphie qui permette au moins une lecture pas trop aberrante. C’est surtout le couple ou / o de la NCL ("néo-classique") qui fait problème, mais ce n’est pas forcément mieux avec d’autres normes.
    Que donnent Hagetmau ou Bethmale en "français" ? Et le r roulé ("apical"), il disparaît maintenant partout.

    Oui, Lou Clos d’Artigaloube aurait été utile. Et le nom paraîtrait du moins plus accessible avec une coupure artiga-loba.
    Question tout aussi importante : qui habitera ces cottages-sic ?

    Seuls des mouvements et associations très locaux soucieux autant de maintenir la viographie autochtone que de sauver ce qui peut l’être de la langue sauront trouver la juste mesure.

    Je me demande comment est perçu le nom écrit du restaurant Cap e tot à Morlanne par les Béarnais du coin. L’expression est connue, mais pour des noms ordinaires ?

    N. B. : le digraphisme continue ses ravages sur les rares panneaux d’entrée de ville présentés à tort comme bilingues. Un jour on aura Pau / Pau.

  • Les s finaux oubliés, les "au" prononcés "o" sont de rigueur. On passerait pour de vulgaires paysans en les prononçant correctement. Que dire du "h" bohat d’Hagetmau !

    Ces trois exemples sont communs aux 2 graphies dont je parlais. Alors, où est la solution ? On écrirait "aw" ou "aou" (attention a ne pas le détacher en 2 syllabes !) pour "au" ? Et pour le reste ?

    Concernant "Cap e tot", les gens du cru ne sont pas des imbéciles, ils perçoivent bien l’expression, prononcent en majorité "ou". Ceux qui ne le font pas, où ceux qui n’ont aucune notion de la langue, M. Ducassou se charge de leur rappeler.
    Quin ahar, ma canica !

  • Oui, et l’art et la pratique, finalement, pour éviter les erreurs, ne peuvent se développer que sur le terrain, à partir du local, à partir de ce qui existe ...
    Pas une raison, bien sûr, pour finasser ou dénigrer quand la langue est utilisée.

    Maintenant, il y a des prononciations françaises qui sont certainement anciennes, car le français est présent dans les bourgs, surtout les chefs-lieux de canton, depuis longtemps. C’était d’ailleurs curieux d’entendre utiliser ces formes adaptées, affadies, par des gens qui prononçaient encore énergiquement le h du français "haché", "honte", etc.
    La honte s’est portée sur l’accent, chassé aujourd’hui des médiats. Entendre les accents des politiques d’avant 1965 (sur Internet, c’est plein d’archives) c’est voyager dans l’autrefois.

    En nommant les enseignants uniformément sur tout le territoire, l’Etat a beaucoup contribué à la règle "on prononce ce qui est écrit comme à l’école", d’où les monstres ContreKSéville, AuKSère, TarasteiKS. Pareil pour les patronymes : Lapaire, Delpèra.

    Les annonces préenregistrées du TER sont de cet acabit :

    annonce 1 : (voix féminine aseptisée comme sur un répondeur, qui tombe mollement sur la fin, sorte de compresse tiède pour voyageur dépressif.)
    "Morsã, Morsã, Morsã, Morsã"

    Après quoi le haut-parleur de la gare trompette l’annonce 2, indigène :
    "Morrseñss, Morrseñss, dizneuf minutës d’arré. Cet arré est prévu dann l’horaire, il ne s’agit pas d’oeng retard."

    Ca réconforte !, mais combien de temps encore ce sinistre pittoresque de l’assimilation ?

    Aux dernières nouvelles, l’arrégiounasse Aquitaine-Poitoucharentes-Limousin (Chapoitaquili) a été adoptée par l’"assemblée nationale".


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