L’enjeu, c’est de fixer une partie des limites nord de la Gascogne !
Le chantier des pays gascons
Il y avait la vicomté de Bésaume, en Bazadais rive droite de Garonne (Haut Entre-deux-Mers).
Mais il y avait aussi, hors du diocèse de Bazas, dans le diocèse d’Agen (gascon au sud de la Garonne, et majoritairement guyennais au nord), l’archidiaconé de Bésaume (Archidiaconus Vesalmensis).
Il semble que Tonneins et Fauillet ne faisaient pas partie de l’archidiaconé de Bésaume mais de celui de Montaut.

La carte ci-dessus n’est sans doute pas exacte. J’ai tenté d’y dessiner (en jaune) le Bésaume d’après la liste de prieurs de l’archidiaconé et archiprêtré de Vésalme donnée par la Notice sur la Vicomté de Bézaume, le Comté de Benauges (p.8,9...).
Au nord, il va jusqu’à la Dordogne, entre Pessac sur Dordogne et Sainte Foy la Grande.
Landerrouat est en jaune parce que l’ouvrage en lien le met apparemment en Bésaume, alors qu’une autre source le situe dans le diocèse du Bazadais.
J’ai aussi reporté sur la carte la limite linguistique du gascon, telle qu’elle ressortait des enquêtes effectuées vers la fin du 19e siècle (Parabole de l’enfant prodigue, Bourciez etc.)<breve1280>. Le gascon est à l’ouest ou au sud-ouest.
On voit sur la carte que cette limite suit à peu près, en haut, la limite nord-sud entre les diocèses d’Agenais et de Bazadais. On voit une bande nord-sud de communes qui sont entre les deux frontières, considérées gasconnes par la langue mais qui n’étaient pas dans le Bazadais ; elle va de Saint Avit de Soulège jusqu’à Marmande.
A partir des hauts de Marmande, la frontière du gascon suit à peu près la Garonne, mais à distance d’environ 10 km.
Tout est là ! Il y a coincidence, entre Dordogne et Garonne, à une bande de communes près, de la limite Bazadais/Agenais, et de la limite gascon/guyennais vers 1900.
La limite de la Gascogne suit donc celle de l’ancien territoire des Vasates héritée par la Novempopulanie puis par le diocèse du Bazadais, au nord de la Garonne.
Mais sinon, elle suit la Garonne, à une dizaine de km sur sa rive droite, de Marmande jusqu’à Clermont-dessous, en passant par Tonneins, Aiguillon, le Port Sainte-Marie, et avec une incursion dans la vallée du Lot jusqu’à Clairac et Laffite.
J’ai observé aussi, par les cartes de l’IGN et le cadastre napoléonien - et Vincent P. l’a fait aussi sur les lòcs de Gasconha.com concernés - la gasconité des noms de lieu.
Elle me parait très faible dans les communes considérées gasconnes de l’archidiaconé de Bézaume, sauf dans quelques communes proches de la Garonne : Fauguerolles, Gontaud....
Mais elle est très faible aussi dans le Haut Entre-deux-Mers, dont l’appartenance à la Gascogne n’est pas trop questionnée.
Difficile, donc, d’établir une troisième frontière en fonction de la toponymie. En y travaillant, on pourrait définir des degrés.
D’ailleurs, il faut rappeler que cette frontière n’est pas abrupte : il y a plutôt une gradation progressive ; mais quand on dessine des cartes, il faut bien dessiner des limites.
Conclusion :
Il faut retenir pour le contour de la Gascogne :
– cette droite nord-sud entre Pessac-sur-Dordogne et Marmande : à l’ouest c’est la Gascogne, à l’est la Guyenne ;
– puis vers l’est, suivre la Garonne de Marmande à Clermont-dessous, en englobant dans la Gascogne ce que je voudrais appeler "l’Arribe dréte gascoune", une bande d’à peine 10 km de largeur qui comporte des plaines inondables, les premières terrasses au pied des collines, et, plus ou moins, ces premières collines.
Cette Arribe dréte gascoune serait un parçan de l’Agenais gascon, comme tout ce qui est en Agenais au sud de Garonne.
La série nord-sud de communes limitrophes, de Saint-Avit-Soulège jusqu’à Escassefort,et peut-être aussi la série nord-ouest sud-est de Virazeil à Frégimont, pourraient sur Gasconha.com recevoir un double étiquetage "Agenais gascon" et "Guyenne voisine".
Quant au Bésaume agenais, il ne peut pas être considéré comme un pays gascon.
Je verrais favorablement que des patriotes guyennais le réactualisent autour de Miramont de Guyenne !
Aux habitants de Duras, Lévignac de Guyenne, et même Marmande, de la "frontière" en général, de sentir s’ils penchent plutôt vers ce Bésaume guyennais, ou vers l’Agenais gascon.
Moi je voudrais en tout cas promouvoir l’Arribe dréte gascoune !