Cité Frugès de Pessac : Éloge du béton Marie DUMORA

Je suis d’accord avec vous sur l’habitat et l’implication des habitants que tout projet urbain devrait prendre en considération.

Nous devrions tous avoir la possibilité de s’approprier notre lieu de vie.

Mais M. Francis MULLER a raison, l’époque n’est pas la même lorsque Le Corbusier construit la cité Fruges.

Le béton n’est certes pas un matériau "noble", mais je le trouve beau et intéressant pour ma part.
C’est un matériau éphémère, qui viellit mal, qui ne dure pas, mais l’architecture d’aujourd’hui n’est t’elle pas abordée de la sorte ?
On ne construit plus ou peu de monuments fait pour perdurer, les architectes ne s’afférent pas à créer le patrimoine architecturale de nos descendants, il en existe déjà un !

Pour moi la cité Fruges est un concept, celui d’habiter autrement. Mal venu à l’époque certes, Le Corbusier a sans doute été trop avangardiste, trop précurseur.

Je trouve intéressant de vivre dans un environement "bétonné", c’est un matériau brut de décoffrage, il se marie parfaitement au bois, il peut-être lissé, vernis, ciré, il prend alors des teintes incroyables.
Il peut-être doux au touché autant que rugueux, il peut-être mat ou brillant.
Il mérite qu’on le travaille, qu’on le modèle, mais si on sait s’y prendre, alors il devient beau et reste peu coûteux, il s’adresse donc au plus grand nombre.

Un architecte qui a compris le béton peut alors lui donner une dimension "humaine".

Je trouve plus respectueuse l’idée de l’habitat comme celle de la cité Fruges que les maisons en briques que construisent certains promoteurs et qui se ressemblent toutes.
Certes il est peut-être plus facile de se les approprier.
Habiter un logement comme ceux de la cité Fruges demande un effort, une attention particulière, une envie de s’y adapter, mais si on réussit, alors on y est bien, je trouve !

Les architectes d’aujourd’hui travaillent avec le béton, et de plus en plus, on peut faire appel à eux pour la construction de logements, sans que cela devienne inabordable.
Le Corbusier a été pour moi un modèle pendant mes études.
Je pense qu’il a contribué à un autre mode de vivre.

Certes il y a eu des "verrues" architecturales, en béton, surtout dans les années 70, mais c’est que les architectes qui en sont les auteurs n’ont pas compris le béton, il fallait construire vite et l’on a mal construit.
Le Corbusier n’est pas de ceux-là, il avait , je crois, compris le béton !

P.-S.

Merci pour votre contribution passionnée !

Bien sûr, il serait dommage de se priver des qualités techniques et plastiques du béton, ou plutôt des bétons (au pluriel).
Il y a une page Gasconha.com sur le béton cellulaire, qui a des propriétés que d’autres bétons n’ont pas.

Maintenant, faut-il se résigner à des constructions qui vieillissent mal, qui se réparent difficilement ?
Si c’est toujours le cas des constructions en béton, on peut s’interroger.

Où peut-on trouver un bilan économique et écologique du béton, sans préjugé et sans passéisme ?

Grans de sau

  • Ce n’est pas si vilain en fin de compte :
    Le Corbusier serait fou, mais je trouve que l’ensemble dégage un côté vieillot sympathique.
    En tout cas, ce n’est pas grand chose en comparaison des travaux actuels du centre-ville de Pessac où l’on ne peut pas dire que ce soit une franche réussite, notamment vers la gare.

  • Mr Francis Muller a raison.

    Réponse de Gasconha.com :
    Veuillez argumenter davantage, SVP. Il peut avoir raison, mais pourquoi...
    Gasconha.com ne fait pas dans le sondage binaire.

  • L’excès d’universalisme contre l’excès de localisme...
    On est en droit de préférer à l’oeuvre de Le Corbusier celle des frères Gomez, architectes bayonnais à l’origine de l’essor du néo-basque, sur ce qui allait devenir la Côte d’Argent, dans les trente premières anées du XXe siècle.
    Pour moi, je me déclare incapable de trancher : mon coeur aime les deux.
    Fils des années 80, je suis né et j’ai grandi dans un béton cubique de la banlieue bordelaise.
    J’aime le cubisme et le bauhaus, ses volumes, sa clarté, ses couleurs, son intemporalité un peu onirique.
    J’ai aussi grandi à Anglet, dans une néo-basque (zeru ttipia) de type "Gomez" : souvenirs fabuleux des deux vastes chambres à droite et à gauche du lumineux sas central...

    Au final, il faut creuser toutes les pistes, et toutes les expressions de l’art sont pertinentes.
    La cité Frugès méritait un peu plus d’entretien, peut-être. Je la trouve ultra-moderne, encore aujourd’hui et plus que jamais.
    Une recherche sur la fusion des données

     intemporalité, modernité et ergonomie

     authenticité, réalité locale, respect des traditions du bâti

     développement durable, éthique, écologie

    serait intéressante.


Un gran de sau ?

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