Les noms des nouveaux cantons Tederic M.

- Tederic Merger

Ils se réfèrent souvent à d’anciens pays pré-départementaux, et ça fait plaisir !

Un exemple avec l’Armagnac, dont cinq cantons portent le nom, dans des compositions diverses :

  • Baïse-Armagnac (32)
  • Armagnac-Ténarèze (32)
  • Grand-Bas-Armagnac (32)
  • Adour-Armagnac (40)
  • Haute Lande-Armagnac (40)

L’Astarac, la Lomagne, le Fezensac émergent également.
Je remarque le joli "Orthe et Arrigans".

Par contre, en Béarn, si figurent de vieux noms de pays, c’est parfois dans des appellations bien compliquées : "Terres des Luys et Côteaux du Vic-Bilh"... sans parler de "Orthez et Terres des Gaves et du Sel"...

J’utilise la carte de "Sud-Ouest", il me manque donc la partie de la Gascogne couverte par "La Dépêche". Qu’observez-vous de ce côté ?

Grans de sau

  • J’utilise la carte du Monde, sur laquelle l’on peut cliquer :

     En Gironde, les noms des cantons sont pour beaucoup sans originalité, calqués sur le nom du chef-lieu, ce qui reflète souvent la difficulté à trouver une unité.

    Des appellations qui hérissent comme Sud-Gironde autour de Captieux (la départementalisation à bloc), le pire de la poésie administrative avec Les Coteaux de Dordogne (zut, je croyais que la Dordogne était sise au milieu d’une large vallée, ça veut dire quoi ?), le tourisme ridicule avec Le Réolais et les Bastides (ridicule pour l’ajout de "Les Bastides"), ...

    On constate cependant le retour du terme de "Graves" dans "Les Landes des Graves", mais le vin aide ...

  • Mouais, ici :
    "Oloron-1" et "Oloron-2"... Barétounais, Aspois et Ossalois ont adoré.
    Une pensée pour les coins de campagne qui ont eu l’honneur d’être annexés par des zones urbaines ou péri-urbaines. Ce pays a un sens inné de la géographie.

    (Héhé, total : un Barétounais élu face au maire d’Oloron d’un côté, second tour entre Ossalois de l’autre. Et toc. Quand je dis que la dynamique et le nombre sont deux choses bien distinctes.)

  • Merci Vincent pour le lien vers le site du "Monde".
    Le département de Haute Garonne a un nommage 100 % nom de chefs-lieux, 0% nom de pays. Le jacobinisme jusqu’au bout, non ?
    Pour la partie gasconne de l’Ariège, c’est mieux ; "Couserans" participe à la formation des noms de cantons du Couserans :
    Couserans est
    Couserans ouest
    Portes du Couserans
    Je relève aussi "Sabarthès" qui est en marge des pays gascons, je crois. "Sabarthès" et "Couserans" avaient déjà été relevés par Vincent dans une observation des noms de lycées. J’y vois des indices de vitalité symbolique.

    Tarn-et-Garonne gascon : pas trop mal avec "Garonne-Lomagne-Brulhois", mais l’autre canton de Lomagne prend le nom de son chef-lieu Beaumont de Lomagne.

    Lot-et-Garonne gascon : c’est moyen...
    "Les forêts de Gascogne" autour de Casteljaloux : cette manière d’ignorer que "Les forêts de Gascogne" continuent de l’autre côté de la frontière avec le département des Landes...
    "L’Albret" autour de Nérac-Mézin-Francescas : pas trop mal, mais s’enferre dans une acception très réduite de l’Albret, qui s’étend bien plus à l’Ouest !

    Hautes Pyrénées :
    "Les Côteaux" : là encore nommage exclusivement départemental ; les côteaux continuent pourtant au delà de la frontière avec le Gers, par exemple ! Ce nom ne devrait pas suffire à identifier un canton.

    Mais je relativise mes critiques : ces cantons et leurs noms ne serviront que pour les élections départementales, ils ne correspondent pas à une aire administrative ; ils disent quelque chose de la vision de nos décideurs locaux, mais n’influenceront guère les usages.

  • Finalement la plupart des départements de France* ont nommé leurs cantons suivant le nom du chef-lieu. La Haute Garonne - et Oloron ! - suivent donc le modèle dominant.
    Gascogne et Guyenne se singularisent plus ou moins à ce sujet. Bizarre.

    * Aveyron, Tarn, Pyrénées orientales, Drôme, Haute Loire, Charente, et un peu la Corrèze, la Marne, l’Isère et la Moselle se singularisent comme "nous".

  • Je vois quand même qu’un effort a été fait ici et là. J’ai été stupéfait d’apprendre, en lisant le journal que le contrat de Pays s’appelait "Bassin d’Arcachon- Val de l’ Eyre" et correspond peu ou prou à l’ancien Pays de Buch.
    Je crois que, mes parents résidant près de Jane de Boy qui rappelle le peuplement boïate ou boïen, je serais assez pour qu’on nomme le bassin d’Arcachon mer ou golfe boïate...

    • Si c’est le Pays de Buch, je ne vois aucune raison de ne pas l’appeler Buch. Tout simplement.

      "Val de l’Eyre" est un nom pédant à la française, tellement dans la lignée de la poésie mièvre révolutionnaire d’un Fabre d’Églantine. "Bassin d’Arcachon", lui, est le pur produit de l’école géographique française, qui détruit les appellations traditionnelles ("Petite Mer de Buch").

      Anecdote au passage. Je me promène place Pey Berland, j’entends un guide qui parle du Captal de Buch. Le guide ajoute : "Buch est l’ancien nom du Bassin d’Arcachon".

  • Le sujet avait été évoqué il y a quelques années sur notre site quand les élus territoriaux commençaient à choisir des noms de Pays.J’avais pour ma part écrit aux maires de toutes les communes du Pays de Buch pour appuyer ce nom au lieu du touristique (et un peu béta) "bassin d’Arcachon".Une seule m’avait répondu et favorablement ,bien sûr:celle de La Teste de Buch ! Je suggère à nos lecteurs de recommencer une campagne de courrier dans le même sens.Avec suffisamment d’insistance,nous y arriverons . Siatz hardits !


Un gran de sau ?

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