Au temps des Gaulois : L’Aquitaine avant César Vincent P.

- Vincent P.

http://www.amazon.fr/Au-temps-Gaulois-LAquitaine-avant/dp/287772512X/ref=sr_1_1?ie=UTF8&qid=1350732888&sr=8-1

Livre intéressant sur les Gaulois d’Aquitaine : on apprend plus notamment que l’antiquité de Bordeaux est très mal connue.

Ce que l’on sait de Bordeaux, c’est que jusqu’au Vème avant JC, les objets trouvés sur le site de Burdigala sont apparentés à l’art aquitain méridional, notamment aux Pyrénées.

C’est à partir du IVème siècle avant JC que l’on voit apparaître l’art celtique, dont on peut reconstruire qu’il est d’origine santonne. Il semble assez clair aujourd’hui que ce peuple celtique à une certaine époque, a contrôlé l’estuaire de la Gironde.
Comme quoi, les phénomènes migratoires "gavaches" ne sont que la suite de mouvements millénaires.

Quid des Bituriges ? Ils n’apparaissent qu’au Ier siècle après JC ! En fait, il est aujourd’hui admis que Rome aurait fixé cette peuplade du Berry moderne sur l’estuaire, dans le but de casser la domination des Santons.
Il faut rappeler que la guerre des Gaules a eu pour origine la volonté de peuplades helvètes de venir coloniser l’Atlantique. L’installation des Bituriges correspond à une accroissement de la population notable que l’archéologie de l’ancienne Burdigala tend à corroborer.

Dans tous les cas, on voit bien que cette Gascogne septentrionale a été au croisement de nombreuses migrations et d’influences étrangères dès les origines. Ce qui pose la question de la genèse du parler roman gascon en ces terres.

Grans de sau

  • L’Aquitaine est l’un des grands seuils européens, pas ce cul-de-sac que veut en faire la logique administrative française (c’est une quasi-maladie).

    Relativement peu touchés par le courant néolithique côtier, l’intérieur des terres et les Pyrénées ont dû conserver longtemps le mode de vie des chasseurs et cueilleurs, et leur(s) langue(s).
    Les porteurs du Campaniforme et les Celtes qui les ont suivis (voire se sont développés à partir d’eux sur la façade atlantique beaucoup plus tôt qu’on ne le croyait), ont laissé des traces en Gascogne, y apportant des innovations culturelles et des toponymes, sans effacer les autochtones.

    Un fait qui va dans ce sens : Michel Lejeune considère comme un "aquitanisme" l’évolution en /au/ de la diphtongue (celtique) /ou/ de ô :
    En vx-Ct. ’tewtâ > toutâ’ "peuple, communauté", mais en Aquitaine -au, /aw/. (Je n’ai pas retrouvé la référence.)
    Effet de la langue indigène possible.

    Le nom de ’gaulois’ est toujours très en faveur dans l’Hexagone et fait même un retour dans les expositions et les catalogues. Incapacité française à prendre la "Gaule" pour ce qu’elle fut : une partie du monde ’celtique’ continental qui couvrait les deux tiers de l’Europe.
    Pourtant : aucun rapport étymologique entre ’Gallia’, mot celtique, et ’gaulois’, adjectif roman d’oïl (de l’Est), issu d’un germanique *walhisk (lui-même emprunté au celtique Volc-) pour désigner les étrangers d’autres langues, et notamment les Gallo-romains. D’où "Welch, Wallon, Valaque, Vlakhi, welsh", etc.

    Nous espérons encore d’une archéologie celtique et gallo-romaines qui auraient plus de moyens à leur disposition.

  • Dans le magazine "Archeologia" d’octobre, un article de Stéphane Pidda "L’Aquitaine des Gaulois, le Grand Sud-Ouest avant César" commente l’exposition du Musée d’Aquitaine à Bordeaux appelée, elle, "Au temps des Gaulois, l’Aquitaine avant César" (jusqu’au 13/3/2013, nous avons tous le temps de la voir !).
    L’article est intéressant bien sûr et l’exposition sans doute aussi mais il surfe en permanence sur les ambiguités, sa tonalité d’ensemble faisant des Aquitains des Gaulois et jouant sur la définition même de l’Aquitaine entre celle d’aujourd’hui, qui englobe des territoires au nord de la Garonne donc issus de populations autrefois gauloises, celle du temps d’Auguste (jamais nommé puisqu’on parle du temps de César) qui englobait Aquitaine première, seconde et Novempopulanie (l’ensemble allant jusqu’à Bourges,terre bien gauloise !) et enfin, l’Aquitaine de César.
    Là l’auteur oublie que la phrase célèbre des Commentaires de celui-ci précisait que "Garumna flumen Gallos ab Aquitanis dividit" c’est à dire qu’il y avait bien deux peuples différents des deux côtés (en gros) de la Garonne.
    Au lieu de celà, l’article écrit d’entrée que "l’Aquitaine était une des trois Gaules telles que définies par César, avec la Celtique et la Belgique"(d’accord pour ces deux là mais je crois bien que la troisième était la "Gaule narbonnaise" et sûrement pas l’Aquitaine.
    Bref cela sent un peu au tour de passe-passe, volontaire ou pas.
    Espérons que les objets de l’expo et ses explications de texte rachètent ces curieuses approximation !


Un gran de sau ?

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