Pèir, Pèr

(masculin)

Peÿ

 en français : Pierre

 

Pèir Berland defenot la libertat de Bordèu !

Dérivés :

Dérivés ou variantes [Alis-Aiguillon] : Peyre Peyroton Peychot

Futurs parents amoureux de Bordeaux et de sa région, vous souhaitez que votre fils s’attache lui aussi à ce pays et défende ses couleurs...
Appelez-le Pey ou Pèir* !
C’est "Pierre" en gascon de la région de Bordeaux.
C’est le prénom de Pey Berland, homme d’Etat, homme du peuple, homme de coeur et homme de religion, qui a défendu la liberté de Bordeaux contre le roi de France.

*"Pèir" est la graphie occitane normalisée de "Pey".
Il s’agit d’un seul et unique prénom qui se prononce " Pèÿ ".

La forme "Pey" est plus connue, et attestée officiellement. Vous n’aurez aucune difficulté à la faire enregistrer par l’Etat Civil : sinon, il devrait suffire d’invoquer Pey Berland et les multiples "Saint Pey" de la région...

La forme graphique Pèir, plus moderne et audacieuse, est moins évidente à prononcer pour la majorité des gens.
Il vous faudra donc faire, si vous la choisissez, l’effort pédagogique pour qu’ils ne prononcent pas "Pèrr"...

Pèir est la version nord-gasconne (en gros, département de la Gironde nord du département des Landes) de "Pèr" (ne pas prononcer le "r") qu’on trouve dans le reste de la Gascogne (voir les multiples "Saint Pé...").

A noter pour finir : le gascon permet une forme féminine différente du masculin, "Pèira", à prononcer entre "Pèïre" et "Pèïro". Profitons-en ?-)


Grans de sau

  • Dans le Sud-Gironde nous disons "Pey" et non "Pèr".

  • Je pensais que Pierre se disait Peyre en Bearnais.
    Qu’en est-il ?
    Pierre (PAU)

    Réponse de Gasconha.com :
    En béarnais et en gascon majoritaire : Pèr (prononcer "Pè") on trouve des noms de lieu écrits "Saint Pé" ou "Saint Pée"...
    En nord-gascon : Pèir (prononcer "Pèÿ")
    En languedocien : Pèire (correspondrait à votre "Peyre")

  • Euh... Je serais un peu plus nuancé. Je connais des formes Pèir/Pey en béarnais et gascon méridional.
    En outre, le prénom Pierre a la même éthymologie que le substantif "la pierre", dont il est, en latin, la simple forme masculine (petra = la pierre, Petrus = Pierre).
    Dans cette optique, il me semble que la forme "Pèir/Pey" doive être privilégiée en gascon, puisqu’on dit "la pèira" dans toute la Gascogne (comme l’attestent les toponymes Peyrehorade et Peyrelongue dans les Landes) et non pas "la pèra" qui veut dire "la poire".

  • Bonjour,

    La PERA, sans accent grave. On dit "peure" en gascon noir et "pére " en clair (pas père), c’est vrai que nous, les "negues", ça nous aide un peu pour le savoir.
    Cette question des accents devient un réel problème du fait de la disparition des locuteurs compétents qui ne faisaient certainement pas la confusion entre é et è.
    Ainsi sèt (sept) n’était pas set (soif). La langue se transforme aussi du fait d’une méconnaissance de plus en plus profonde, d’un manque de curiosité et peut-être aussi parce qu’on copie sans trop réfléchir les inventions occitanistes, dont la plupart des locuteurs sont des néos- locuteurs (ce qui n’est pas un crime en soi), dont la compétence est souvent sujette à caution.
    J’ai entendu dire que c’était normal, qu’une langue évolue. Oui, mais pas quand tout cela est sous-tendu par la paresse et le béni-oui-ouisme idéologique occitaniste.

  • Bravo, bien dit !
    Très pertinente remarque.
    Pour mon parler, le choix entre les deux accents est souvent difficile car le é est prononcé entre é et i alors que le è peut être soit très ouvert soit à peine plus ouvert qu’un é...

  • Bonjour,

    Ma remarque de l’époque était, peut-être, pertinente, mais un peu acide tout de même. Surtout que je sais très bien que David, que j’ai appris à connaître depuis, travaille sans relâche à l’acquisition d’un beau gascon girondin qu’il maîtrise de mieux en mieux.
    Ceci dit, était-ce une prémonition ? Aujourd’hui, on voit clairement la substitution, dans l’écrit occitaniste, du é fermé gascon par le è ouvert languedocien. Ainsi nos huec, neu, oeu, bueu...sont de plus en plus systématiquement orthographiés huèc, nèu, oèu, buèu etc...
    Or, il me semble que, dans les phénomènes de diphtongaisons qui ont touché le gascon dès l’époque romane, la solution a été, dans nos gosiers barbares, identique à celle du castillan, un é clairement fermé.
    Je crois qu’en espagnol on dit bien fouégo et pas fouègo ? Et bien en gascon on dit clairement houéc et pas houèc. Enfin, pas jusqu’à très récemment. D’ailleurs, en "negue", on dit bien [hwoek] et pas [hwèk], tout comme on ne dit pas [hoeste] mais [hèste], signes quasi infaillibles de la fermeture ou de l’ouverture en "clar".
    Mais il est vrai que le Gascon est par définition un être fermé, un misérable localiste passéiste. Un méchant !
    Chacun donnera à ce phénomène l’interprétation qu’il souhaite. Pour moi, qui voit le mal partout, c’est une des manifestations de la tendance occitaniste actuelle à vouloir de plus en plus "panoccitaniser" le gascon, en l’alignant sur un standard languedocien.
    Un peu comme le QUE énonciatif dont on nie sans vergogne l’ancienneté et l’expansion en Gascogne, en affirmant qu’il est récent et minoritaire. Quelle sera la prochaine étape ? A vous de voir, bande de mauvais Occitans !
    Le résultat immédiat est une incapacité des apprenants à prononcer correctement et à différencier un é fermé d’un è ouvert. C’est ennuyeux car c’est distinctif et les deux sont en opposition. Je ne devrais pas mais ça m’ennuie.

  • Sui frem tocat, mèste, d’acestes mòts tot empleats d’amabilitat per jo. Mon gascon es praubòt, e quitament s’i trabalhi ardorosament, n’aurà pas jamèi lo nivèu dau vòste.
    Avetz completament rason de hèser acesta mesa au punt de fonetica, plan vertadèira.
    Lo /e/ barrat gascon deu èster respectat coma una realitat de la lenga (gascona, occitana, coma vulhitz).
    Los locutors ancians, mèsme occitanistas (pensi au Medoquin Conòrt, per exemple) lo respectavan dens lora grafia : escrivèven pas "clapadèir" mes "clapadei", que se dit segon los endrets "clapadey", "clapadeuy", o "clapaduy".
    L’accent grèu n’a pas aqui sa plaça.

  • Amei, vòsta remarca sau "que" enonciatiu, que los collectatges en Medòc, Lana Gran, Vasadés (hons Lavaud) mustran son existéncia en Gironda, dens lo lengatge parlat.

  • Voir article ci-contre :
    Brèç e Breç Jean-Brice

    Réponse de Gasconha.com :
    Joan-Breç, la règla (regla ?) de respóner dens la lenga deu "gran de sau" iniciau n’ei pas imperativa ací : que’s pòt respóner en gascon a un gran de sau en francés, e lo contrari dilhèu tanben :
    a cadun d’estimar dens quina lenga e dèu escríver entà hà’s compréner, e tanben har víver lo gascon, o tot simplament "hà’s plasèr" (quin se ditz, aquò, en bon gascon ?).
    [Tederic M.]

  • Que m’encapborreishi, per non voler paréisher estar "brèc", mes qu’èi lejut en l’òra enqüèra, un tèxte d’un neo-locutor de 20ans, qui apren l’occitan de Gasconha, orau e escriut en medish temps.
    Ne l’a pas enqüèra vagat de’s hregar au lengadocian, e que’u m’a calut corregir los "e" qui avè tendéncia a obrir en "è".
    Que’m soi arrevirat lavetz, en pensar au Halip, mes nat uniformisator lengadocian en darrèr de de nosautes...
    Sonque aquera puta de diglossia...

  • Je dirais plutôt que Pèr est la version pyrénéenne, minoritaire. La version largement répandue à ma connaissance est bien Pèir, même en béarnais de la plaine, avec les variantes ou diminutifs Peiòt, Peiròt, Peirolic, etc.
    Ex. Pey de Tarrissan (Argelès)
    Peyrot de la Bernatère (Chalosse)
    Et bien sûr Pey de Garros et Pey Massartic étaient du Gers.


Un gran de sau ?

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