varat, varada

français : fossé

Prononcer respectivement "barat", "barade"...

varadar, avaradar (baradà, abaradà) : entourer de fossés

A propos des varats landais, Gilles Granereau, de l’ONF, nous explique :
"en gros, pour limiter les problèmes d’humidité, mais aussi pour délimiter les propriétés, on creusait des fossés (barat, barradeau...) ;
les déblais étaient mis sur la bordure et constituaient la dougue (ou douve, ou tempe - mot que je ne connaissais pas), plus ou moins large.
C’est sur cette dougue que l’on pouvait établir une haie (les aubépines, par exemple étaient largement utilisées, car, outre leur rôle défensif (contre les bestiaux), elles étaient employées comme porte-greffes pour les fruitiers).
Cette haie protégeait par ailleurs les fruitiers (ou parfois la vigne) qui étaient placés parallèlement.
A l’intérieur de cette zone close et assainie par les fossés, et protégées par les fruitiers et haies, on pouvait établir des cultures céréalières en général."

Un contributeur géomètre nous dit :
"Les fameux baradeaux simples ou doubles entouraient bien les prés ou terres pour, d’une part, assainir, et, ensuite, couper les racines de la forêt qui auraient tendance à aller dans le sous sol des terres.
De ce fait les baradeaux dans leur ensemble appartenaient au propriétaire terrien et non au sylviculteur.
J’explique cela dans mes bornages, mais j’aurais aimé trouver des textes ou schémas pour leur mettre sous les yeux."

Remarque [2021-2022] :
La provenance du mot français "baradeau" n’est pas claire. Ce dernier est d’ailleurs associé par des sites d’étymologie au verbe barrer :

Étymologie de « baradeau »
Composé de barrer, -ade et -eau, le fossé étant ce qui barre.
Wiktionnaire
Bas-lat. baratum, fossé  : ce qui barre.
[https://www.lalanguefrancaise.com/dictionnaire/definition/baradeau]

Mais ce genre d’explication est peu convaincant : par exemple, comment le latin baratum donnerait-il baradeau en français, qui n’a pas le suffixe -ade ?

Le nom de famille Baradeau est poitevin.
On ne trouve guère de Baradeau en onomastique gasconne, ni guère de baradèu ou baradèou dans les textes sauf (exception notable !) dans La pluja & lo camin de tèrra de Manciet, qui cependant l’écrit barradèu et le traduit faussement par bâtardeau dans le lexique associé...
Il se peut qu’il y ait, à cause de la proximité phonétique, un "micmac" entre le mot barradeau d’oïl et le mot gascon varat (prononciation barat), pourtant d’étymologies différentes.

dérivés :
varadèr : creuseur de "varats"
minjar com un varadèr : manger... beaucoup
varada (prononcer entre "barade" et "barado") : féminin de "varat" ; correspond au mot français "vallée", mais le sens gascon était-il "vallée" ou "fossé", ou entre les deux ?

Luz Saint Sauveur - Rue dets Barats
Bizarre ces noms de rues moitié français ("rue") moitié gascons qu’on trouve à Luz.
Mais surtout ne touchez à rien si c’est pour uniformiser en français !
En gascon, on peut, sur le modèle de la rue voisine "Bio d’era Moulo" (tout en gascon, elle), imaginer "Bio dets Barats" (Via deths Varats).
La graphie alibertine passerait peut-être auprès des autochtones, mais les estrangèrs prononceraient les "V" "V"...
Je trouve aussi que le dessin de la plaque et des lettres rend bien.
Tederic M.

 

Grans de sau

  • varada (barade) : C’est un fossé collecteur dans les bois, en général bien entretenu (cf cartes IGN à l’ouest du Ciron)

  • Lo "barats" est la limite entre deux terrains de bois, cela permettait de fixer une limite réelle correspondant aux cadastres !!
    et meme aujourd’hui, ils sont d’actualité et utilisés pour savoir ou sont les limites !! (cf : mes terres à caubeyres en 47)

  • Précision : les bornes de propriété étaient situées à une trentaine de centimètres en deçà du barat et de la raste, côté raste, puisque ceux-ci étaient érigés par le propriétaire.

  • Bien que celà ne concerne pas directement la Gascogne, je voulais quand même vous signaler qu’en Périgord le terme varat (barat) signifie interdit, fermé, réservé, d’où la forêt Barade, endroit où se déroule le roman d’Eugène Le Roy "Jacquou le Croquant".
    On retrouve l’idée de limite que certains des intervenants ont précisé.

    Réponse de Gasconha.com :
    Il y a une homophonie (ressemblance à l’oreille) entre "barrat" qui signifie "fermé" en gascon et dans d’autres variantes de l’occitan, et le gascon "varat", qui est "valat" en Occitanie non gasconne.
    Sauf que "varat" n’a qu’un "r", et que nos aïeux faisaient très bien la différence entre le "r" et le "rr"...
    Cette homophonie ne signifie pas une étymologie commune.

  • barat serait un dérivé gascon du languedocien valat signifiant "drain", en fait le petit fossé creusé dans un champ pour l’écoulement de l’eau...

    Réponse de Gasconha.com :
    Oui, barat = varat = correspondant gascon du languedocien valat.

  • Oui mais souvent aussi "lou barat" est moitié-moitié, chaque propriétaire entretient son coté de fossé.


Un gran de sau ?

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