avarchèr, avarchèir, avarsèir

français : pommier, poirier sauvage, aubépine ?

Mot au moins présent dans les Landes pour désigner cet arbuste ressemblant à l’aubépine, et donnant un fruit de saveurs diverses selon les espèces.
Prononciation* : "abartchè", "awartchè", "awartcheÿ", "awarseÿ"...

avarcheda (prononcer "abarchéde", "awarchéde") : endroit planté de ces azéroliers

* abarchèr a été modifié en avarchèr, ce qui permet la prononciation w

Mise à jour 2020 : j’ai rajouté des prononciations et remplacé "azérolier" par pommier, poirier sauvages.
Mise à jour 2022 :
Palay :
Multidiccionari francés-occitan

« abarchéde sf. – Hallier, lieu ensauvagé. » (il n’est plus question ici d’une espèce d’arbres en particulier)


 

Grans de sau

  • L’azérolier ne semble pas présent ni dans les Landes, ni en Gironde ; s’agissant d’une aubépine, je pense que abarchèr serait plutôt relatif à l’Aubépine épineuse (Crataegus oxyacantha), qui est plus petite que l’A. commune (ou broc blanc).

  • Avarchèr, avarcheda (-éde)
    Cf bazadais ’’aouartyèy’’

  • A Saint Sever de Rustan (65), le mot «  l’avarchèr  » désigne en gascon le pommier sauvage. Cet arbuste servait autrefois (avec le cognassier) pour marquer les limites de propriétés.
    C’est un nom appartenant à une très ancienne famille de mots désignant des arbustes sauvages donnant des petits fruits…

    Le dictionnaire Per Noste et le Palay donnent :
    Avargèr = azerolier.
    Avarchèr = azerolier (Lavedan)
    Avarcha = pommette (fruit de l’azerolier).
    Avarche/avarge = sauvage Ua fruta avarja : un fruit sauvage et donc âpre, amer comme les pommettes de l’avarchèr. Ua bèstia avarja : un animal farouche.
    Avarcheda = lieu ensauvagé.

    Cénac-Moncaut (dic. Gers) donne :
    avarchér = azerolier
    avarchas = fruits de l’azerolier..

    Coromines :
    pomes auarges (Vilamòs du Val d’Aran) = pommes sauvages.
    Aubarja = pommette (fruits que mange l’ours…)

    Seguy (les noms pop. des plantes dans les Pyrénées Centrales) donne :
    Avargèr = pommier sauvage (Luchonnais/Aure)
    Avarja = pomme sauvage

    Etymologie.
    Jean Séguy pense que les mots de la famille de [a’warje/a’warche/aubarje] désignant ces arbustes sauvages à fruits appartiennent au fond hispano-aquitain, survivant de l’idiome pyrénéen indigène…
    Il ne pense pas à une relation avec la racine préhistorique (G)ALAB/ALB/AB qui désignerait à l’origine des plantes « allume-feu » : cf les divers noms gascons : gavara (ajonc), gardavèra/gavardèra (églantier), avarda, gavèc (rhododendron) …
    Joan Coromines fait un rapprochement avec le languedocien du Rouergue : (a)vaissa = noisetier…sans aucune certitude.
    On est donc devant une famille de mots gascons dont l’origine va rester longtemps mystérieuse…

  • Pourrait-il y avoir un lien avec la racine avaj de l’avajon (myrtille en gascon pyrénéen -là où il y a des myrtilles !- ?) Ce nom est également considéré (Rohlfs) comme relevant du vieux fond aquitain.

  • Oui, les noms de la myrtille dans les différentes langues des Pyrénées se ramènent à deux bases que Gerhard Rohlfs et Jean Séguy classent dans le fond strictement pyrénéen :
    *ABANIONE (et par métathèse *ANABIONE) et *ABABIONE. Ces deux bases sont à l’origine des différentes formes du nom myrtille dans ces langues. On note évidemment un air de famille :
    Basque : abi, anabi, anahi
    Castillan de la Rioja : anavia
    Asturien : anavio
    Gascon : avanhon (vallée d’Aure) ajon (Lavedan), avajon [awa’jou], naujon, nabiu, anabiu…
    Catalan et benasqués : nabió, anabion, avajó, nabius, naions
    Aragonais : anayón.
    Ces bases *ABANIONE etc peuvent-elles être rapprochées de la base préhistorique au sens primitif d’ »allume-feux » (G)ALAB/(g)ALB… ? Jean Séguy ne le pense pas…

  • Mais donc,pas de lien en vue entre les racines avar et avaj ?

  • Je ne peux que vous donner le classement des noms de plantes en gascon que fait Séguy (Les noms populaires des plantes dans les Pyrénées Centrales). Pour lui, les bases d’avarchèr et d’avajon ne sont pas les mêmes...

    Fonds pyrénéen-aquitanique-hispanique
    • Strictement pyrénéen :
    1. jordon/chordon et dérivés (framboise). Pas de correspondant basque.
    2. *ABANIONE/*ABABIONE et donc avajon (myrtille).
    3. Jèsp/jispet… (les fétuques d’estive).
    • Mots hispano-aquitain
    o Pora/campora : épis de maïs
    o Avarchèr et dérivés

    Fonds pré-latin d’aire non exclusivement aquitanique.
    • Tous les noms dérivant de la base préhistorique (G)ALAB, (G)ALB, (G)AB dont le sens primitif serait « allume-feux » : on a en gascon le rhododendron (gabardèr, gardauèr etc…) l’églantier (galabardés, gabarrèra, gardavèra, gavardèra…), l’ajonc (gavara, …) on a aussi en languedocien gavèl/gavèu : fagot de sarments et en français javelle, en picard gavelle (fagot).
    • La base Tax/tox qui a donné tujar, tujaga, tujaca… (tuie) en gascogne et Languedoc.
    • Et bien d’autres…
    Séguy ajoute ensuite les fonds indo-européen et latin


Un gran de sau ?

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