Peyrière
Il me semble intéressant de proposer ce village de l’Agenais non-gascon mais très proche des terres gasconnes de la rive droite.
Voici ce que je crois être la frontière linguistique en précisant qu’il n’y a pas en ces lieux de franche séparation mais plutôt une tendance.
Philippe (Lartigue) a obtenu les mêmes résultats via l’enquête Bourciez,
ORIGINE ET LIMITES DE LA LANGUE GASCONNE pour ma part j’ai fait en fonction de la toponymie et des traits phonétiques qu’elle laisse deviner.
Tracé de la frontière (flickr.com)
Si l’on étudie la toponymie de Peyrière, elle est vraiment nord-languedocienne/guyennaise.
Rien que le nom de la commune : si Peyrière a eu une forme gasconne, c’est Peyrère (suffixe aria qui donne -ièra en languedocien, -èra dans le gascon des lieux avoisinants).
www.ruesdemaville.com
Quelques toponymes :
Courberieu : toponyme essentiellement agenais ("rivière courbe", non ?).
Bouyssou : "boisson" est typiquement nord-languedocien, pas de chuintante, élimination de la nasale finale
Brandeau : témoignage des migrations gavaches qui lorsqu’elles touchèrent des régions particulièrement dépeuplées formèrent des îlots de langue d’oïl.
Duras aurait été à certaines périodes de l’histoire de langue d’oïl selon certains auteurs.
Castagnère : la palatisation pourrait cacher un très languedocien "Castagnière". Il s’avère quand même qu’on trouve essentiellement en Gascogne un tel lieu-dit mais on ne peut pas déduire de cette occurrence que Peyrière a connu la forme gasconne du latin -aria car Castagnère se trouve en Périgord (mais là aussi frontalier de la Gironde nord-languedocienne du côté du Fleix, rive droite de la Dordogne).
Chabreau : gavache, peut-être limousin.
Labrit : c’est franchement gascon du point de la vue de la répartition, probablement "originaire de l’Albret".
Lamoute : semble une forme agenaise pour "Lamotte" généralement avec o ouvert
Lavalade : très guyennais/limousin
Massou : là encore, élimination de la nasale finale.
En Gascogne, ce serait Masson sur les cartes IGN.
Les Nouzilières : on a bien -aria qui donne -ièra
Saintonge : gavache
Treyfon : à mon avis, forme guyennaise avec assimilation vocalique de "tresfont" (au delà de la fontaine) voire carrément "trois fontaines", avec cette tendance guyennaise là aussi de faire tomber s final.