Artiaque

Quelques attestations anciennes à Laruns.
Existe comme lieu-dit à Denguin (Béarn).

Tederic M.
en graphie alibertine :

Artiaca

Parenté avec le basque Arteaga, qu’on dit avoir une parenté antique avec Artigue ?

Grans de sau

  • Je pense que l’équivalence arteaga/artigue se doit d’être abandonnée, à tout le moins, elle n’est pas directe.

    artic, tout comme garric, semblent des mots tirés du vieux fonds européen d’avant l’indo-européanisation, qui désignent des variétés de chênes, et par extension les sols qui les portent, à savoir les artigues et les garrigues, qui ne semblent que des formes féminines.

    Les héritiers du latin artica et garriga se trouvent dans toutes les langues romanes de l’Europe occidentale, et vers chez nous, sont abondantes également dans le Massif Central, notamment garrigue sous la forme jarrige.

    Il n’y a pas lieu dans les deux cas d’y voir des dérivés sur le suffixe locatif basque -aga. En revanche, le basque a gardé la racine arte où elle désigne le chêne vert.

  • Pour ce qui est du patronyme Artiaque, il conviendrait de savoir dans un premier temps si le lieu-dit de Denguin est ancien : situé à l’extrémité de la plaine du Pont-Long, j’y verrais fort aisément les restes d’une implantation ossaloise, car c’est bien en Ossau que le patronyme est attesté.

    Quant à sa signification, il est éminemment probable qu’il s’agisse de la romanisation du basque Arteaga "endroit où l’on trouve des chênes verts", avec l’assourdissement de -g- intervocalique qui est tout sauf standard, mais peut s’expliquer par un fait d’ancien vocalisme montagnard qui dans les étymons latins avait conservé c,p,t intervocaliques, et a parfois, par hyper-correction, restitué ces consonnes.

    Ainsi, en Aspe et Barétous, une artigue, c’est une artique (de même qu’en aragonais, dans certaines vallées, c’était une artica). Artiague, romanisation régulière de Arteaga, a alors été refait sur le modèle d’artique, en Artiaque.

    Cette hypothèse suppose que la vallée d’Ossau était autrefois de vocalisme aspo-barétounais, ce que des indices en de nombreux sens tendraient à prouver (tout comme la vallée possédait l’article pyrénéen à date ancienne).