Pruilh

"Mon nom de famille est PRUILH.
Sur le Sud-Ouest, spontanément les gens prononcent "Preuill".
Mon père était né à Mouscardes 40, j’ai encore de la famille à Mouscardes. Mon père, mon grand-père exerçaient les métiers de menuisier-ébéniste.
J’ai des cousines venant d’Ossages 40.

Pouvez-vous m’éclairer sur la signification et en même temps l’étymologie de ce nom qui est peu répandu même dans la région d’origine de notre famille ?
J’ai toujours été intrigué par la terminaison ou suffixe (quel mot utiliser ?) "LH", qu’est-ce que ça marque ? A quoi ça équivaut en langue d’Oil ?"
[JPP]

Le PRUILH [OSSAGES - 40] référencé par l’IGN est écrit "Preuilh" sur les Minutes Etat-Major.
Nous n’avons pas pour l’instant d’explication sur l’origine de ce nom qui semble avoir de multiples variantes.
La terminaison "lh" vient de la langue romane ou langue d’oc. Elle correspond à un "l" mouillé. Un "i" a souvent été rajouté tardivement, quand le "lh" n’a plus été compris comme un "l" mouillé.
Des noms qui ont une telle terminaison doivent plutôt être d’origine gallo-romaine.


 
Variante(s) graphique(s) :

Preuilh

De Chalosse, Seignanx... (Pouillon, Labatut...)
L’IGN donne aussi PRUILH [OSSAGES - 40] qui semble identique malgré la graphie différente, PEREUILH [BOUILH-PÉREUILH - 65], et plusieurs Péreuil et Péreuilh, presque tous en Gascogne.
Il serait intéressant de savoir comment nos aïeux le prononçaient ce "eui" est énigmatique. Parfois "euilh" peut correspondre à "uelh"...
Pereuilh existe un peu au sud, et Pereuil dans la même zone que Preuilh.
Geneanet donne ce cas très intéressant et curieux :
PEVERILH OU PEREUIL OU PERUILH 1712 - 1712 Auterive, Pyrénées Atlantiques,
PEVERILH OU PEREUIL OU PERUILH 1741 - 1741 Camou-suhast

Gasconha.com penche pour une inversion du "ue" en "eu" et propose de rétablir "Pruelh" (le "i" est inutile en graphie alibertine).
Mais quelle signification pour "pruelh" ?


  en graphie alibertine :

(lo) Prulh

Prononcer "(lou) Pruilh".

prulh, prulhèr, prulhèir / prunellier

Prononcer respectivement pruyè, pruyeÿ...

Grans de sau

  • Extrait de mon futur livre ou article sur la toponymie des végétaux en Gironde :


    la Lagune de Puruillet (Le Temple)
    Lande du Preuilh (Belin-Béliet)
    Lande de Prull (Belin-Béliet)
    le Preuil (St-Jean-d’Illac)
    le Preuilh (Naujac-sur-Mer)
    Pruillets (Le Barp)
    le Puruillet (Saumos)

    Le Preuil et ses variantes font partie d’une série toponymique présente dans tout le massif landais, jusqu’au Seignanx (le Preuilh à St-André-de-Seignanx) et au Queyran (les Pruillès à Pindères, prulhèr [pɾy’jɛ] analogue parfait de prulhèir infra). L’absence de formes en per- nous permet d’écarter l’hypothèse « poirier sauvage » et nous conduit au prunellier, grâce à la connaissance des mots prulhèir [pɾy’jɛj] dans la lande girondine et prulherèir [pɾyje’ɾɛj] en Pays de Buch. Les formes de type Le Preuil sont dues à la francisation de -ulh [-yj] ; quant aux toponymes contenant Puruillet, ils sont en fait un seul et même lieu situé de part et d’autre d’une limite communale, et doivent être des cacographies. On peut simplement être intrigué par l’omniprésence de formes sans -èir [-ɛj], mais il n’est pas impossible que *prulh [pɾyj] ait existé tel quel.


    • Gaby, dans mon exploration toponymique du Médoc, je suis sur le lòc Puruillet à Saumos.
      Je pense qu’il ne faut pas écarter l’hypothèse Perulhet (endroit planté de poiriers sauvages).
      Pruillets, au Barp, donc en pays negue, peut très bien être un Perulhets ; en zone negue et même au-delà, per peut se réduire en pr (ex : Perissèr -> Prissèr).
      Saumos n’est pas loin du Barp, mais pas en zone negue. Ne peut-on pas imaginer une transformation phonétique e > u ? Il faudrait certes trouver d’autres exemples...

  • Belèu. Mès en Medòc sui pas segur de per- > pr- , e los mòts prulh(er)è(i)r son bien atestats dens lo libre de Dussaussois.