Còr de Bearn

Lourdios-Ichère

- Vincent P.


 

Le Saraillé / Eth Sarralhèr

en graphie alibertine :

(eth/lo) Sarralhèr + (la) Sarralhèra + (lo) Sarralhèir
Prononcer respectivement "(eth/lou) Sarrailhè, (la) Sarrailhère, (lou) (...)

sarralh / enclos

Prononcer à peu près "sarraï". "Enclos, domaine tout d’un tenant ; bercail ; (...)


Mont.


 

Grans de sau

  • Lourdios-Ichère entre Aspe et Barétous, le beau pays de Jean Lassalle !
    Un coin presque caché qui vaut vraiment le coup d’oeil en toute saison, un coeur de pays, un coeur de Béarn !
    Qu’il y avait de belles voix à Lourdios à l’époque des 33 tours ! Mais de nombreuses granges s’abîment voire sont en ruines, quel patrimoine architectural !
    Allez Monsieur le Député-Maire il faut faire quelque chose !

    Amistats depuis le Col de Lie !

    jmcasa

  • Oui, très joli pays, mais je ne sais pas si les confins du Béarn en sont vraiment le cœur. ; )

    Pour le reste, Jean Lassalle est-il dans cette optique ? J’ai beaucoup de sympathie pour lui mais son combat pour Toyal fait-il montre de lucidité ?

  • Les combats de Jean Lassalle furent les suivants : maintenir une gendarmerie à Urdos, obtenir l’extension en vallée d’Aspe de l’usine Toyal, ...
    Il faudrait au passage rappeler qu’il est également député du gros du Pays Basque montagnard, pas seulement de la vallée d’Aspe ... Les Basques nous reprochent assez notre béarnocentrisme.
    D’ailleurs, ce n’est pas le rôle d’un député que d’incarner les intérêts particuliers de sa circonscription, mais passons.

    Maintien de fonctionnaires ? Oui, pourquoi pas, mais que je sache, les gendarmes sont des militaires qui changent d’affectation régulièrement.
    Alors, oui, des gendarmes à Urdos, cela fait des familles en plus pour le recensement, une école qui se maintient, etc ... mais je ne suis pas certain que cela soit au bénéfice direct de la population locale in fine.
    Je suis toujours très interloqué par cette obsession des maires et autres élus de maintenir la population, non pas en conservant les enfants du pays (donc en développant l’activité sur place, et qu’on le veuille ou non, cela relève du secteur privé), mais en faisant venir des jeunes couples à qui l’on vante la vie à la campagne (mais avec le confort urbain).
    Alors, oui, certes, il s’agit aussi du maintien d’un service public, ici relatif au maintien de l’ordre.
    Il n’en reste pas moins que le vrai drame, c’est l’exode des enfants du pays.

    Puis Toyal. Toyal voulait s’agrandir à Lacq. Le Béarn y perdait-il ? Il est clair que l’usine est un poumon économique pour les habitants de la vallée, la posibilité de conjuguer le maintien de l’exploitation avec un salaire fixe.
    Mais entre nous, la vallée d’Aspe est-elle le lieu d’une telle usine ?
    J’aimerais également être certain que tous les employés de l’usine sont des locaux, et ne viennent pas de la plaine tous les jours pour travailler là-bas ...

    Il y a dans le combat de Jean Lassalle comme une négation des caractéristiques de la montagne, on n’est pas loin d’un Nihous.
    C’est le discours de la DATAR des années 60 dans une version décentralisée. Conséquence ? La vallée est morte, un couloir à camions, ...

  • Je relis par hasard ton gran de sau sur Jean Lassalle, Vincent.
    Ce n’est pas une surprise, mais je suis d’accord de A à Z, notamment avec les passages en gras (bien que comme modérateur - metteur en page, je ne mette pas forcément en gras les passages qui me plaisent).

    Vouloir égaliser les conditions de vie plaine-montagne, ville-campagne, métropole-bourgade, c’est d’abord très cher pour la collectivité.
    Mais comme l’Etat tend à se décharger sur les collectivités locales, les entreprises et les ménages (celles et ceux-là même qui sont dans les zones "difficiles") d’une partie de son programme d’égalisation des territoires, il leur impose des standards et des dépenses qui sont trop élevés par rapport aux ressources locales.
    C’est comme avec la Corse et les DOM-TOM : l’Etat dépense énormément pour égaliser le niveau de vie avec la métropole, sans finalement y arriver totalement, et au bout du compte, l’économie locale de ces pays est artificielle, hors sol, totalement dépendante des subventions.
    Mais les jacobins (dont Jean Lassalle) ne voient pas le problème.

  • Parla e saja d’endene a dera de cazo, solide ke kaw.
    Mès kaymari ke lu munde de bax e parlasse dap ü xik de... modestiyo.

    Tederic, arriver à dire que Lassalle est Jacobin...
    ou Vincent, "qu’il y a dans son combat comme une négation de ce qu’est la montagne".

    C’est un politicien avec des défauts, suffisamment pour lui faire de vraies critiques, pas d’écrire des trucs qui sortent d’Uranus...

    Vous vous êtes relus ? Ou sinon, je veux bien qu’on m’explique le jacobinisme et ce qu’est la montagne...

  • C’est très bien de vouloir une montagne attractive et dynamique. Très bien. Cela ne consiste pas, à mon sens, à sauver une gendarmerie (et donc son flot de gendarmes qui mutent tous les 2 ans) ou à saboter la volonté d’implantation de Toyal sur Lacq, qui est rationnelle.

    Un terroir n’est pas attractif que du fait de ses services public régaliens ou de l’industrie.

    Je ne dirais pas que Lassalle est jacobin. En revanche, il est keynésien, assurément. Je l’ai lu attentivement dernièrement, je suis d’accord sur son constat de la France périphérique abandonnée, moins sur ses solutions.

  • Adiu Artiaque !
    Voici le sens que je donne au jacobinisme :
    une vision nationaliste française centralisée sur Paris, héritière de la monarchie capétienne et de la révolution jacobine, celle-ci liant un désir sincère d’égalité des territoires avec la volonté d’uniformisation et de rabotage des libertés régionales et locales déjà à l’oeuvre dans l’Ancien Régime.

    A ton invitation, je me relis, et confirme ce que j’ai écrit (voir plus haut dans ce hiu de discussion) :
    "Mais les jacobins (dont Jean Lassalle) ne voient pas le problème."
    Oui, je maintiens, d’après tout ce que j’ai lu ou entendu de Jean Lassalle, il est aussi jacobin que l’écrasante majorité de nos élus nationaux, régionaux ou départementaux.
    Il ne demande pas plus de libertés d’administration, plus d’autonomie (autonomie = décider de ses propres règles) pour les territoires qu’il dit défendre, mais plus de secours de l’Etat central.
    Deux exemples pris dans le domaine identitaire et lingüistique :
     A-t-il, au nom de ses électeurs basques, soutenu le projet de collectivité basque ? Cresi que non... détrompez-moi si nécessaire.
     A-t-il, au nom du particularisme lingüistique et culturel de la montagne basque et gasconne qu’il représente, demandé que l’histoire, la culture et la langue régionale deviennent matière obligatoire de l’enseignement ? Je ne sais pas ; en tout cas, de la part d’un communiquant comme lui, je n’ai pas entendu de message à ce sujet...
    De lui, j’ai surtout entendu des plaintes, des aveux d’impuissance, des appels à l’aide : quel dommage que ces jolies granges tombent en décrépitude (mais que faire ?), quel scandale que la gendarmerie d’Urdos soit supprimée...
    Mais jamais une analyse de fond susceptible de dégager des solutions !

    Je sais que la France entière, jusque dans ses vallées pyrénéennes les plus profondes, est formatée par le jacobinisme.
    Il m’est revenu que quelques vallées basques et quelques hordes bretonnes résistent... Je guette les élus gascons qui rejoindraient le mouvement, mais ne vois rien pour l’instant.

  • Gare à une lecture superficielle d’un type plutôt complexe et original et je le redis, bien imparfait.

    Un discours sur le maintien de l’Etat dans ses missions les plus élémentaires ne définit pas un jacobin.
    Surtout quand par ailleurs il dénonce le poids de l’administration, le manque de considération pour les réalités locales, le droit à décider sur place, le droit au particularisme, le principe de subsidiarité et la place du peuple face à l’autisme des élites.

    Je trouve largement excessif de taxer d’uniformisme la défense d’une égalité minima entre territoires. Faut pas pousser, on se bat généralement pour un instit ou un bureau de poste, pas pour avoir Zara ou un métro.

    Tederic, il me semble important de rester conscient que, pussions-nous même gagner une autonomie, nous restons dans un Etat unitaire et centralisé. A un moment, c’est un fait plus qu’un choix : la gendarmerie, en France, c’est l’Etat.

    Qu’il en soit autrement, c’est une autre voie, celle de la révolution ou de l’indépendance. Pourquoi pas en ce qui me concerne, mais dans ce cas il faut le dire et je doute que cela soit suivi.

    "Jamais une analyse de fond susceptible de dégager des solutions".
    Üx ! Sans doute est-il plutôt un homme de discours et d’intuition, mais il est faux de dire qu’il n’a pas de réflexion poussée sur les choses. C’est un élu chez qui j’arrive à identifier une pensée personnelle libre et transversale.

  • Il faut être juste, et voulant en avoir le coeur net sur l’attitude de Jean Lassalle face à une collectivité basque, j’ai cherché et trouvé ceci :
    http://www.larepubliquedespyrenees.fr/2012/10/02/le-pays-basque-veut-sa-collectivite,1099797.php

    Cela date donc d’octobre 2012, et on y lit ceci :
    "Le député basco-béarnais Jean Lassalle (MoDem) approuve aussi la voie choisie : "Pourquoi ne pas faire maintenant cette collectivité territoriale qui ressemblerait furieusement au département basque ?" Reconnaissant avoir évolué sur la question, il s’interroge, en retour, sur la passivité des Béarnais : "Les Basques ont su se mettre à travailler tous ensemble. Alors que nous sommes occupés à conforter nos petites baronnies, il faudrait que le Béarn se mette au diapason."

    J’ai eu aussi la bonne surprise de trouver dans le forum au bas de cet article une contribution de ma part.
    Vous remarquerez que le 2e paragraphe de ma contribution était assez clairvoyant :
    "pousser à une évolution institutionnelle qui s’appliquerait partout en France, et qui permettrait subrepticement aux communautés d’agglo (parfois en doublon avec des "pays"), ou à des communautés de communes rurales XXL, de s’ériger en mini-départements en en prenant une partie des compétences."
    C’est la voie qu’explorent maintenant "les basques", depuis que la présidence Hollande a sorti son projet de chambardement territorial.
    Hélas, le chambardement risque de se réduire à pas grand chose, et que restera-t-il de cette opporunité pour une collectivité basque et une collectivité béarnaise ?

  • Je pense que Lassalle développe en effet une vision complexe et intéressante, mais la réalité de son combat médiatique, c’est la suivante : chanter un chant pyrénéen (en français !) à l’Assemblée pour réclamer le maintien d’une gendarmerie dans son village, entamer une grève de la faim pour sauver une industrie implantée dans sa circonscription, faire un tour de France à pied pour recueillir les avis des Français.

    Mon avis sur ces trois combats emblématiques, c’est qu’ils parasitent ce que je veux bien croire être la pensée profonde, montagnarde et modérée, de Jean Lassalle.

    Car, pour ma part, une gendarmerie en un endroit ou l’autre, ce n’est qu’une modalité d’organisation de l’État central, et la façon qu’il a de s’organiser m’importe peu. De même que m’importe peu le fait de maintenir le nombre d’habitants d’une commune par cet artifice.

    Pour ce qui est de Toyal, je n’arrive toujours pas à comprendre le risque pris par Jean Lassalle, à savoir s’aliéner les propriétaires japonais, à une époque difficile, alors même que le Béarn cherche une reconversion pérenne pour Lacq.

    Quant au road-trip français, qui est le premier de ses combats authentiquement national (et non plus seulement axé sur son lieu d’élection), il est sympathique, les hommes politiques gagneraient à voir à quoi ressemble la France de leurs lois, mais je suis, là encore, un peu dubitatif sur la mise en scène de pasteur transhumant. Ce sont des tics qui m’exaspèrent un peu.

  • M. Manuel Valls, Premier ministre. s’adressant à M. Patrick Hetzel :

    "[...]
    Monsieur le député, j’ignore quels propos l’on me prête mais, en tout état de cause, je respecte profondément l’Alsace et ses élus. Je reçois les parlementaires de la majorité ; je recevrai très prochainement les présidents de la région et des deux conseils généraux. Nous poursuivrons évidemment le débat, de la manière la plus républicaine qui soit – comme c’est toujours le cas avec les parlementaires alsaciens. Je n’oublie d’ailleurs jamais la place des parlementaires alsaciens, ici, au premier rang, car j’aime et connais trop l’histoire de mon pays pour ne pas rappeler ce fait.

    Monsieur le député, je vous reprends uniquement sur un mot que vous avez prononcé, et je sais que c’est la conviction d’un républicain comme vous : il n’y a pas de peuple alsacien, il n’y a qu’un peuple français. (Vifs applaudissements sur les bancs du groupe SRC et sur quelques bancs des groupes GDR et UMP.)"

    M. Jean Lassalle. "Très bien !"

    M. Manuel Valls, Premier ministre. "Dans le cadre de la réforme que nous menons, je serai extrêmement attentif à ce qu’il n’y ait pas de dérives. Nous constituons de grandes régions ; nous devons évidemment tenir compte – je viens de le faire – de l’histoire, de la culture, et je sais quel est le poids de l’histoire en Alsace et en Moselle. Nous devons être respectueux de cela et de la tradition d’ouverture de votre région. En revanche, je m’opposerai avec la plus grande détermination, la plus grande fermeté, à tout projet qui viserait à défaire notre pays et la nation : la France, monsieur le député, est une et indivisible. (Vifs applaudissements sur les bancs du groupe SRC et sur plusieurs bancs du groupe UDI.)"

  • "France une et indivisible, Alsace-Moselle française par vocation, traitement républicain de la question régionale, etc." L’éternel bla-bla renforcé depuis 1871, 1918 et 1946. On sait ce que cela veut dire : la France, pseudo-nation universelle dans son principe, dominée par son Etat-nation, ne reconnaît pas les notions les plus élémentaires de l’appartenance ethno-régionale. Il n’y a qu’un peuple français, naguère ’de Dunkerque à Tamanraset’, et qui se réduit à l’appartenance administrative. Réjouissons-nous donc d’appartenir à cette grande fraternité. Le "mythe de l’Hexagone" continuera ses ravages jusqu’à consommation des dernières troupes.
    ça patauge de partout.

  • La tradition constitutionnaliste républicaine française n’a pas varié sur ce point depuis 1790:il n’y a qu’une seule nation et un seul peuple.on n’arrive pas à sortir de ce verrou qui pourtant ouvrirait bien des possibles ne se résumant pas à la dislocation de la nation française comme M.Valls après beaucoup d’autres le répète aujourd’hui.
    En contrepoint ,la Constitution espagnole de 1978,pourtant attachée au même principe de la souveraineté nationale,reconnait dans son Préambule certes d’abord le peuple espagnol est titulaire de la souveraineté mais aussi les "peuples d’Espagne,entités protégées par la Nation dans l’exercice de leurs droits humains,leurs cultures et traditions propres,langues et institutions".
    C’est là tout un débat,trop longtemps occulté - par M.Lassalle aussi apparemment,dommage !

  • La fiction juridique française aboutit au curieux paradoxe qu’au fond, il est nié l’existence d’un peuple réel, l’alsacien (quand bien même celui-ci serait récent, car dans les faits, les Alsaciens ne se distinguent pas des gens du Palatinat et c’est l’annexion française qui fantasme une frontière sur le Rhin qui les définit), assis sur des limites stables (le sVosges, c’est quelque chose) et une vraie originalité culturelle, tandis qu’est glorifiée une simple appartenance administrative auréolée du titre de peuple.

    Nous sommes le pays de l’abstraction.

    Une personne qui aurait une position claire sur cette question en tout cas, qui aurait dépassé les propos mignards des cours d’éducation civique du collège, et bien une telle personne ne s’exclamerait pas "très bien" à la tirade républicanissime et lassante d’un Premier Ministre qui use des ficelles les plus éculées pour se donner une image présidentiable, faisant preuve de fermeté sur un dossier qui n’en nécessite pas. Une telle personne ne broncherait pas parce qu’on parle de peuple alsacien, ce qui ne remet pas en cause l’appartenance de ce peuple à l’entité étatique France.

    Jean Lassalle n’est clairement pas au point sur cette question et comme je l’indiquais en 2011 (je me relis et je n’ai pas bougé d’un iota), il n’a pas dépassé la vaine illusion de l’égalité des territoires et le moule jacobin. Son combat n’est pas celui de l’émancipation mais de la péréquation.

  • Bon, ça vire très théorique tout ça...

    Et je trouve que vous développez des théories sur des faits trop réduits (une interjection, trois actions médiatiques sur 40 ans de vie politique...).

    Je m’en tiens là sur un député qu’après tout nous n’avons pas à regarder de la même façon (car je suis le seul voisin et électeur de sa circonscription parmi les intervenants, non ?), chacun construit son opinion en fonction ce qui l’intéresse.

    Je termine par deux remarques que ces échanges font naître en moi, qui ouvrent sur d’autres fils de discussion et que je crois importantes au vu de l’objet de ce site :

    1) Si je dois m’impliquer pour une région autonome, ce sera notamment pour que les vallées soient mieux écoutées qu’elles ne le sont aujourd’hui par Toulouse, Bordeaux et Paris.

    Pour la démocratie et la souveraineté locale, qui sont un des éléments précieux l’identité pyrénéenne ou gasconne, si ces choses existent. Je pense que beaucoup, sur d’autres territoires, se reconnaitront dans ce que je dis.

    Si demain l’on remplace les technocrates de Paris ou les apparatchiks du conseil régional par des experts Gascons qui vont décider ce qu’il est bon de faire ou pas sur telle et telle partie du territoire, qu’aura-t-on gagné ?
    (Ce serait un détournement paradoxal analogue à celui qui est parfois pointé comme ’jacobinisme occitan’)

    2) S’il on a vraiment l’intention de pousser vers une reconnaissance large et avoir un projet politique pour la Gascogne, il faudra rassembler plusieurs sensibilités, notamment vis-à-vis de la France, nationalité et Etat.

    Ou cela risque de rester bien groupusculaire. Il faut accepter que, notamment au sein de la génération de Lassalle et antérieures, souvent la France et son Etat représentent des repères essentiels, d’adhésion (Jean Lassalle) ou de réaction (Tédéric ? GSG ?). Et avancer sans focaliser sur ça.

    Je le dis d’autant mieux qu’étant d’une autre génération, post-mur de Berlin, j’ai sans doute un rapport à la France bien plus lâche.

  • Je pense que la discussion est en effet un peu théorique mais elle est importante car elle met en avant le fait que des personnalités louables comme Jean Lassalle ne sont pas celles qui permettront d’embrayer sur un autre discours, car socialisées politiquement sur un mode très "républicaniste".

    De bonnes intuitions mais l’attirail idéologique ne suit pas, ce qui induit des contradictions dans le discours. Parce que l’attirail idéologique n’a pas encore été précisément défini, contrairement à ce qu’on fait les Basques depuis les années 70.

    Ceci explique le décalage formidable entre les Basques et les Béarnais, et le fait que les premiers se retrouvent pleinement dans les projets de remise à plat du millefeuilles territorial là où les élus béarnais s’arcboutent sur le canton et le département.

    NB : Concernant l’interjection, je dois dire que personnellement, ça me choque, c’est même probablement ce qui me choque le plus. La manière avec laquelle les Alsaciens sont humiliés, 100 ans après le retour dans le giron de la France, est assez dingue. On ne s’associe pas à pareilles marques d’ethno-chauvinisme hexagonal.

  • Tard dans la soirée du lundi il y a 3 semaines ,une émission d’une chaine publique évoquait la Bretagne des années 1960/70,du CELIB au FLB et ses relations avec le pouvoir parisien .
    A côté de beaucoup d’informations intéressantes (les « terroristes » d’avant-hier posant un regard d’hommes rangés mais toujours convaincus sur l’histoire de ce temps),j’ai pêché au vol les paroles du Général de Gaulle lors de la conférence de presse explicitant le référendum alors à venir (on est en 1969) sur la régionalisation et la réforme du Sénat (ce second point allant provoquer un résultat négatif et dans la foulée , le départ du Général) : « la région :son caractère ethnique et géographique,ses ressources,lui permettent d’être une réalité,etc »… Ainsi donc,un patriote français indiscutable comme de Gaulle ,qui avait d’ailleurs déjà mentionné dans ses Mémoires « les peuples de France » n’hésitait pas à reconnaitre aux régions ,entre autres qualités constitutives ,un caractère « ethnique ». »Peuple », « ethnie »,quand il s’agit de régions, ce sont quasiment devenus des gros mots chez nos politiciens actuels, presque tous drapés dans le jacobinisme, ostensiblement même pour certains d’entre eux !

  • Excusez-moi, je fais une disgression toponymique : le Saraillé ne viendrait-il pas de la racine prélatine *serra avec attraction de sarralh, sarralhèr... ?


Un gran de sau ?

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