Bazadais

Préchac

- Tederic Merger


 

Insos / Insòs


[Photo de Vincent.P]
Selon Bénédicte Boyrie-Fénié (www.archeolandes.com), Insos est "Hins" (fins, limites) + suffixe aquitanique -os.


 

Grans de sau

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    Il est exact qu’Insos (curieusement Jussos sur cette carte, cacographie évidente) est à la frontière du Bazadais avec le Cernès bordelais et de l’évêché de Dax aux alentours de Sore, mais pour quelle raison l’aspiration a-t-elle disparu ?

    NB : Remarquons que Tendos et Bïers en Cernès ont disparu.

  • Et la cacographie ne pourrait-elle pas être dans l’autre sens : le vrai nom serait "Jussos" ?-)

    De toute façon j’ai du mal à adhérer à l’explication "hins+os", à cause de la disparition du "h", mais aussi parce cette apposition d’un suffixe vascon à ce mot latin m’étonne.
    C’est vrai pourtant qu’on a Bernos (vern+os)...

    On peut imaginer le scénario d’une (re ?)-vasconisation après une première vague de romanisation. Cela correspondrait bien à l’invasion vasconne qu’on date généralement aux années 600-700 après JC.

    BBF, elle, dit dans l’article d’Archeolandes que les romains n’ont emprunté à la langue indigène que son mode de suffixation dans la toponymie, donc le suffixe -os, mais pas son vocabulaire.
    Je conçois mal, pourtant, qu’une langue déjà romanisée continue à utiliser un suffixe de la langue d’avant pour nommer des lieux, surtout si elle n’a rien pris d’autre dans cette langue.
    La suffixation appartient à la dynamique même de la langue actuelle, non ?
    On peut garder des toponymes avec d’anciens suffixes, mais quant à en créer... ?
    Bref, je crois que les noms "Insos" et autres ont été donnés par des gens qui parlaient vraiment vascon.
    La question est alors : pourquoi ont-ils utilisé, ici et là, du matériau d’origine latine ?

  • C’est une question compliquée, j’essaierai d’y revenir. Je peux dire deux choses qui me viennent à l’esprit :


     On a aussi Saligos, qui ne peut qu’être formé sur le terme latin qui donne saligue (à moins qu’il ne s’agisse d’un emprunt plus ancien au celte salico=saule ?).
    Je pense que l’on peut raisonnablement penser que l’ancien basque des zones gasconnes avaient intégré des mots celto-latins dont il avait fait des termes courants, comme le basque avec zaldu (latin saltum), et donc susceptibles d’entrer dans des compositions avec des suffixes basco-aquitains. Cf Bernos.


     Je pense que les invasions vasconnes sont constitutives des expéditions punitives des montagnards gascons dans la plaine, leur terrain de pacage.
    Bref, quand s’est fissurée la civilisation romaine agraire, les montagnards ont probablement repris le contrôle total de leurs terres de pacage, confisquées par une aristocratie terrienne.
    Il y a 300 ans, les Ossalois venaient encore brûler les fermes installées dans le Pont Long.
    On ne peut que conjecturer les effets culturels d’une telle reprise en main, elle n’a pu aller que dans le sens d’une confirmation du substrat aquitain.


Un gran de sau ?

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