Graves & Cernès Landes de Gascogne

Cestas


 

chemin des Aouzets / camin daus Ausèths / camïn dàws Awzèths

en graphie alibertine :

Lausèth + L’Ausèth
L’ausèth = L’oiseau

ausèth, audèth / oiseau

autre forme : ausèth oiselet : auseròt

Urbanisme et paysage : on a ici un exemple de cul-de-sac avec assez d’espace pour faire demi-tour. L’espace herbeux au deuxième plan correspond à une ligne à haute tension ; c’est pour ça que ce n’est pas bâti, donc pas tout-à-fait un résultat de l’esprit airial.
Immédiatement derrière, c’est le lotissement du chemin de la Bioulette, protégé par les haies (probablement de thuyas). (Cestas)
chemin de la Biouléte

Les pins à l’horizon donnent une note landaise bienvenue.


 

Grans de sau

  • Nous ne pouvons qu’avoir de la sympathie pour le développement urbanistique de Cestas dans la seconde moitié du XXème siècle : formes landaises, volonté d’aération, présence de la langue. Les lotissements de Cestas dégagent quelque chose de l’esprit airial que nous essayons de définir.

    Mais ce mode de développement est-il viable, si proche de Bordeaux ? Est-il raisonnable de l’encourager ? La résistance de Cestas à intégrer Bordeaux-Métropole montre bien que nous sommes face à un grand paradoxe : l’affirmation identitaire gasconne en métropole bordelaise passe par un mode de développement que nous pensons dangereux pour la gasconnité ! L’on ne peut pas transformer la Gironde en lotissement géant, même aux formes landaises ...

  • Paradoxe, contradiction...
    Oui, organiser cette urbanisation massive de Cestas était contradictoire avec tout désir de sauver le monde d’avant, le monde gasco-landais.
    Aujourd’hui, il nous revient d’évaluer ce qui l’a emporté...
    Ma première impression est que les lotissements de Cestas ne s’écartent pas beaucoup de la banalité française.
    Tout en écrivant ceci, je regarde les trois imagettes de lòcs de Cestas à droite du fil de discussion... elles me contredisent, mais c’est aussi parce que j’ai privilégié et cadré des vues qui vont dans le sens d’une vision gasco-landaise, avec les pins en arrière-fond, un arriu à l’air de craste, des prairies... mais j’ai constaté que ces espaces à l’air d’airial sont intersticiels, qu’ils recouvrent un cours d’eau (comme l’Arriga) ou laissent passer une ligne à haute tension...
    Je pense que nous devons jouer fin avec cette réalité contradictoire où la banalité l’emporte globalement, en mettant l’accent sur les traits et attraits qui suggèrent une différence gasco-landaise.
    Les noms de rue franco-gascons sont un trampoline idéal pour rebondir !

    Sur le refus de Cestas-Canéjan-Saint Jean d’Illac de se fondre dans Bordeaux-Métropole :
    Je viens de voir que la vidéo du candidat d’opposition aux prochaines municipales commence par là... donc, sauf rattachement autoritaire, la voie du particularisme sera poursuivie, en dépit du fait que Cestas et autres font totalement partie du bassin de vie métropolitain.
    Nous pourrions argumenter auprès des locaux que leur volonté "autonomiste" sera plus forte s’ils peaufinent un cadre de vie, s’ils confortent un climat vraiment spécifique, vraiment gasco-landais, dans le sillage du Cestas agro-pastoral !
    Il y a des choses concrètes à suggérer, en alliance avec les idées de transition écologique : le retour des moutons pour tondre, le retour des ruches (il y a déjà une rue du Bournac et une rue du Rucher dans le quartier du Rucher de Monsalut...).
    Côté vascon, il y aussi la pelote (l’image ci-jointe a été prise sur une voiture stationnée chemin lou Tchott !).

  • Quelques insomnies aidant, et aussi quelques explorations supplémentaires, j’ai continué à réfléchir :

    En créant des lotissements à la fin du 20e siècle, Cestas, Cadaujac et d’autres rentraient dans la logique de la métropole bordelaise. Impossible de résister à l’attraction...

    Les noms franco-gascons donnés à certaines voies de ces nouveaux lotissements (place de la Hourque à Cadaujac, avenue de l’Amasse, avenue dous Cams à Cestas, etc., comme par hasard en dehors des limites administrative de la métropole bordelaise), je les vois comme un moyen de dire aux nouveaux arrivants :
    « vous vous installez ici et vous êtes les bienvenus, mais n’oubliez pas qu’ici vous êtes en terre gasconne ! Et d’ailleurs nous refuserons d’entrer dans la CUB (maintenant "Bordeaux Métropole") ! »

    C’était un peu vouloir "le beurre et l’argent du beurre", et voué à l’échec : quand la nouvelle population va massivement travailler chaque jour sur Bordeaux et ses rocades, l’intégration à la métropole se fait, et les place du Arail ou chemin de lou Billouayre n’y font -presque- rien !

    Maintenant, que faire ?
     Les lotissements existent.
     Cestas, Cadaujac appartiennent toujours à des intercommunalités "dissidentes" (respectivement "Jalle-Eau-Bourde" et "Montesquieu") et, sauf regroupement autoritaire, ça ne changera pas.
     Mais à l’heure de la transition écologique, ce ne sera plus tenable que tout le monde prenne chaque jour sa voiture pour travailler à 20-80 km.
     On parle maintenant de "démobilité" ; des tiers-lieux se créent qui permettent, près de chez soi, de trouver l’environnement de télé-travail qui évitent ces déplacements quotidiens (mais pas pour tous les métiers) :
     Ouverture du tiers-lieu « Le Bivouak » à Landiras et Preignac
     L’Escale Tiers-Lieu à Castelnau de Médoc
     Coworking Associatif – Saint-Selve
     A Lab’bonheur Médoc - Saint Aubin de Médoc

    A terme, des aouzèts de bounur qui protégeront les pays gascons limitrophes (Graves et Cernès, Médoc...) de l’étalement bordelais ?

  • J’ai écrit le gran de sau précédent, où j’avance la solution des tiers-lieux de télétravail pour donner une perspective au périurbain déjà loti, juste avant le début de la crise du Covid19.
    Or celle-ci a bien donné une impulsion géante au télétravail (voir ce qu’il en restera après-coup), mais surtout pas dans les tiers-lieux, puisque ceux-ci (c’est leur but) sont des lieux de rencontre, où le danger de contamination est le même que sur les lieux de travail traditionnels.

    Du coup, c’est bien directement dans ces demeures du chemin des Aouzets à Cestas (par exemple), que le télétravail est appelé pour l’instant à s’exercer !


Un gran de sau ?

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