Pays de Buch Anneau gascon Landes de Gascogne

Biganos

- Vincent P.


 

Facture


En 2009, je faisais déjà l’éloge de l’usine de Facture, comme quoi, je suis à peu près stable ! Je trouve que c’est un paysage étonnant et envoutant, comme le sont aussi le centre gazier de Lacq, la centrale nucléaire de Golfech ou le port de la barre de l’Adour.


Biganos

Reste la bataille de l’étymologie, déjà menée en 2010 : je crois assez probable, avec David Escarpit, que ce soit bel et bien factura au sens de "manufacture", plutôt que le francisme factur pour "facteur".


 

Grans de sau

  • Facture apparaît sur la carte de Cassini, donc bien avant l’implantation de la papeterie. Le sens de manufacture est donc douteux. Il y avait bien une verrerie vers le bourg mais pas à Facture. Donc, le mystère reste entier.

    • Pourquoi rejeter l’hypothèse "Factur" (Facteur) donnée par l’historien du pays de Buch Ragot ?
      Sur cette même voie de communication, on a bien Marcheprime qui viendrait du chafre Marche-prim d’un aubergiste.
      Il doit y avoir bien d’autres noms de lòc qui viennent de noms d’auberges d’autes còps...

      Dans le contexte français, l’ajout d’un e final à "Factur" ne serait pas étonnant, le mot "facture" étant connu, et pas la prononciation gasconne "factur" du mot français "facteur".

    • Excuse-moi, Vincent, j’ai retrouvé pourquoi tu rejetais l’hypothèse "Factur" (Facteur) : c’est que ce mot te paraissait trop moderne par rapport à l’ancienneté du toponyme. Il faudrait retrouver l’explication de Ragot.
      Je trouve quand même ceci sur l’ancienneté du mot facteur en relation avec le courrier :
      « C’est en 1638 que le nom de facteur apparaît pour la première fois comme commis des maîtres du courrier.
      A cette époque, le courrier est acheminé vers le bureau de poste, mais il n’est pas distribué. La clientèle doit se présenter au guichet pour donner ou recevoir son courrier. Des ramoneurs savoyards, les décrotteurs ambulants, sont utilisés alors à titre privé comme facteurs. »
      http://www.christaldesaintmarc.com/du-messager-au-facteur-une-histoire-a-prendre-a-la-lettre-une-conferen-a115296264

    • Aimé Nouailhas, du groupe Yahoo Histoire-Traditions-Bassin-Arcachon, y a fait part de ce qui suit :

      « Dans l’ouvrage Biganos, Lamothe, Marcheprime racontés par leurs rues et lieux-dits, sous la direction de Luc Wozny, SHAA, 2011, auquel j’ai participé modestement, on peut lire :

      « Le quartier de Facture doit son nom à Pierre Laroche, dit Facture (XVIIIe-XIXe siècles). Brassier, pauvre « estrangey venu de loin », arrivé à Biganos entre 1720 et 1730, il est surnommé « Factur », ce qui désigne en ancien français, un agent commercial ou une personne qui fabrique un objet. Il est connu sous ce chaffre (surnom) qui, devenu Facture, reste porté par la famille Larroche pendant trois générations (les 2 r de Larroche apparaissent sur l’état civil à la fin du XVIIIe siècle).

      En 1763, une erreur de l’état civil, lors de l’enregistrement du décès de sa seconde femme, ajoute un « e » à la fin de son surnom.

      Dès lors, Larroche dit « Facture » devient le patronyme familial jusqu’en 1833...

      Mais aussi un lieu, mentionné sur la carte de Belleyme du XVIIIe siècle, au croisement du « chemin de la Teste à Bordeaux » et du chemin vers Mios. Facture est resté longtemps un quartier bien plus important que Biganos avec ses entreprises, ses commerces, ses activités agricoles (terres labourées, vignes), sa gare.

      Au XIXe siècle, les Larroche sont les bourgeois les plus importants de Biganos, avec les Dumora. Guillaume Larroche, descendant direct de Facture Laroche, est maire de 1840 à 1848 ; de 1878 à 1900, c’est Ulysse Larroche qui est maire et le dernier Larroche qui exerce ce mandat est Marc Larroche de 1945 à 1947.

      Sur les cartes anciennes, on voit très peu de bâtiments à Facture : un seul sur la carte de Belleyme, cinq sur le cadastre de 1820. » »

  • Pierre Laroche dit Facture

    Un sobriquet, sans-doute porté par une personne exerçant le métier que l’on dirait aujourd’hui de mandataire commercial, devenu toponyme : cela se tient. Cassini aurait donc noté un toponyme qui venait d’être créé.

    L’on peut fouiller l’état civil ancien de Biganos pour retrouver la première attestation d’un Laroche à Biganos, j’avoue ne pas avoir le courage !

    • Je reporte ici une partie d’une réponse de Raphaël Vialard sur le groupe Yahoo Histoire-Traditions-Bassin-Arcachon (HTBA) mentionné plus haut, à propos de notre discussion* :

      « Voici ce que j’en dis dans le "Chemin bougès" :
      D’après Jacques Ragot, ce serait un "factur", le facteur (de la poste) qui habitait près de la nouvelle gare quand la ligne Bordeaux-Arcachon a été créée qui aurait donné son nom à ce hameau ; or, Facture est déjà attesté sur la Carte de Cassini. Un certain Pierre Laroche, dit Facture, brassier, s’est marié en 1733 ; sa petite-fille, Jeanne Laroche (1782-1853), épouse Jérôme Dumora (1778-1848) en 1797. Factur, mais surtout ses descendants, habitaient, semble-t-il le moulin de pont nau (pöun nëou, pont neuf, en gascon ; lieu-dit aussi orthographié Pont-Neau, Pontnau). »

      * Raphaël Vialard publie des livres d’histoire locale sur Arcachon et le Pays de Buch.
      Et le groupe Yahoo HTBA, auquel je suis inscrit, est tenu au courant de nos discussions gasconnes par l’entremise de son "mèste" Aimé Nouailhas qui y diffuse amicalement, depuis quelques temps, " la Letr@ dou Dimenge de Gasconha.com".

  • C’est sûr que, sans l’odeur, ça passe encore...


Un gran de sau ?

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