Rive droite gasconne Gascogne médiane Tonneinquais

Varès

- Tederic Merger


 

Meste Peyroux / Mèste Peiron ? / Mèste Peÿrou ?

en graphie alibertine :

Mèste, Mèstre
Mèste est majoritaire en Gascogne, Mèstre présent sur sur la frange (...)

mèste / maître

Ou patron.

(lo) Peiron
Prononcer entre "Peÿrou" et "Peÿroung". Diminutif de "Pèir".

Peiron Peÿrou

Dérivés ou variantes [Alis-Aiguillon] : Peyron Pour le féminin, prononcer (...)

(lo) Peirós
Prononcer "(lou) Peÿrous".

Curieusement, ce nom a disparu des pancartes locales, et aussi peut-être de la mémoire locale, à en juger par la réaction de voisins immédiats.
Cette maison panoramique avec emban semble pourtant à l’emplacement exact de Meste Peyroux.

L’IGN donne "Mestpeyroux" qui est incompatible avec notre phonétique d’oc de base : le final de Mèste ne peut pas être muet, je le rétablis donc, en accord avec Cassini et le Cadastre napoléonien.
La carte d’état major écrit "Mestepeyrou", et pour une fois, on aurait envie de la suivre, et de considérer le x final comme non authentique : ce serait alors Peyrou/Peiron sous une forme guyennaise ; et Peiron convient très bien pour un mèste !
On est justement à la limite de Varès et de Verteuil, donc à la limite de la Gascogne et de la Guyenne linguistiques. En guyennais, ce serait Mèstre.


 

Grans de sau

  • Je crois bien que c’est Meste Peyrou ; cela fait penser au lieu-dit Mestrepeyrot que nous avons, je crois,à Gabarnac.

  • E be ò...
    En général, les noms de lieux commençant par Mèste ont ensuite un de ces prénoms traditionnels comme Ramoun, Mounet, Antony, Jouan, Jan, Pe, Pey, Bidaou, Bernat, Etienne/Estebe, Arnaut, Lari, Guilhem...
    Je viens de balayer le FANTOIR gascon en cherchant Mèste et c’est ce que j’ai trouvé : jamais un nom de famille qui ne soit pas un prénom de ce genre ! (sauf un Meste Boy un peu intrigant)
    Avec "Mestre", c’est à peu près pareil, avec un éventail de prénoms un peu plus large : Marty, Jus (Just ?), Jordi, Guiral, Laurens...

    Cela pèse fortement en faveur de Mèste Peiron, que je vais mettre en forme restituée, avec un point d’interrogation cependant.
    La prononciation de ce Peiron devait être "Peÿrou" pour avoir permis des graphies du genre Peyroux où le n disparait.

  • J’ai vu récemment que Boy serait un ancien prénom gascon. Donc rien d’’étonnant là non plus !

    Il semble qu’à proximité de l’aire guyennaise, il y avait une aire de cohabitation ’’-oû’’/’’-oung’’, n’est-ce pas ?

    • "Boy ancien prénom gascon" m’étonne, dit comme ça, parce que nous le connaitrions déjà, mais il y a peut-être eu formation d’une sorte d’hypocoristique avec le suffixe gasco-guyennais -òi placé sur un prénom se terminant par le son w, v ou b, et aphèrèse (disparition) du début du prénom.
      J’ai pensé à Estebe -> Estebòi ->Bòi, mais je ne trouve aucun indice. Mèste Estebòi pourrait donner Mèste Bòi, mais il faudrait trouver des attestations de Estebòi.
      Matiu donne des Mativòt, donne-t-il des Mativòi ?
      Le FANTOIR donne :
      32029 Barran TIBOY
      33104 Castelnau-de-Médoc LIBOY
      40046 Biscarrosse CHE DE LIBOY
      40295 Saugnacq-et-Muret TIBOY (et TENOY)
      47003 Agnac FORCE LIBOY
      32391 Saint-Martin-de-Goyne A LALIBOY
      32404 Saint-Puy JAMBOY
      33278 Mauriac TERTRE DE GABOY
      33291 Montagoudin BABOY
      33314 Pauillac LABOYES
      40040 Beylongue LABOY
      40068 Cassen JEAN BOY
      (On va m’appeler M. FANTOIR, bientôt !)
      En même temps, "BOY" tout seul semble bien vouloir dire "bois" dans certains cas.

  • J’envisage de revenir à ce lòc que je crois être Mèste Peyrou.
    Autrefois, il n’y a pas si longtemps, il aurait été simple de demander aux habitants du lieu.
    Maintenant, souvent, il y a un mur, un portail automatique, un interphone... les gens sont méfiants, et en plus ne savent pas toujours le nom du lòc où ils habitent...

  • Les gens sont méfiants, claquemurés derrière de hauts murs, des haies de lauriers, attention au chien méchant. Les lieux-dits ? Ils ne connaissent souvent pas leur nom, quand ils n’ont pas débaptisé leur maison, tout simplement.

    Ce que devient notre campagne est assez dramatique : le combat gascon, selon moi, est aussi affaire de renouer avec une sociabilité ancienne moins étroite. Je vous le dis franchement, il y a des endroits où j’ai parfois un peu peur de me promener. Je pense dernièrement au Médoc.

    La campagne devenue tout à la fois refuge et dépotoir de la ville est un espace inquiétant.

  • juste une question Tederic. Pourquoi considérer le x de Peyroux comme non authentique ? Peyroux est un nom de famille comme, Peyrous et Peyris.

    • D’abord il faut rester critique envers les formes orthographiques adoptées dans le passé, et qui ont parfois varié. Nous le voyons constamment sur Gasconha.com avec des s finaux qui semblent injustifiés, des d rajoutés à des noms en au...

      Ensuite, il y a plusieurs raisons locales de douter du x à "Meste Peyroux" :
       Le fait que la carte d’état major du 19e siècle écrive "Mestepeyrou" n’est pas une raison forte, puisque d’autres cartes anciennes en qui je fais d’habitude plus confiance mettent le x ; mais quand même, c’est un tout petit indice.
       Nous sommes à la limite des parlers guyennais, qui ne prononcent pas le n final de Peiron, ce qui peut aider à ne pas écrire Peyron, mais Peyrou ou Peyroux, par attraction du nom de famille Peyroux.
       Peyroux est plus rare que Peyrou dans la zone qui nous intéresse ici, aussi bien d’après Geneanet que d’après Géopatronyme qui ne donne aucun Peyroux mais pas mal de Peyrou dans le département 47.
       Il peut arriver qu’il y ait une hésitation entre Peyroux et Peyrou : DU PEYROUX PEYROU Marie 1743 - 1743 Virazeil, 47200, Lot et Garonne [Généanet]
       Mais surtout, et c’est ce qui a été discuté plus haut, dans les toponymes formés par Mèste ou Mèstre suivi d’un nom de personne, ce nom de personne est généralement un prénom traditionnel ; or Peiron/Peyrou est dérivé du prénom Pèir, alors que Peirós/Peyroux est un nom de famille qui vient d’un lieu pierreux.
      Donc, préférence à Peiron/Peyrou, mais comme d’habitude avec prudence !

  • J’ai la confirmation que cette maison est bien Mèste Peyrou(x), grâce à une visite sur place et à l’aimable accueil de la Daune.
    Celle-ci, qui n’est pas "d’ici", connait le nom, qu’elle abrège plutôt en "Mespèrou". Elle a vu le nom sur des documents au nom de l’ancien propriétaire, mais regrette de ne pas en savoir plus sur l’histoire de la maison. Le GPS semble encore connaitre ce nom, qui est par contre ignoré par la poste au profit de "Roc de Chaban".

    Quant à la bastisse : l’emban qu’on voit sur la photo est le résultat d’une transformation de l’ancien hangar à tabac, dont la ferme a été conservée mais translatée vers le bas de même que le toit.
    La transformation d’une bòrde en maison de plaisance qui domine la vallée du Tolzac...


Un gran de sau ?

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