Grande Lande / Lanegrand Pays negue Landes de Gascogne

Onesse-et-Laharie


 
en graphie alibertine :

Laharia + La Haria
Prononcer "Lahari(e)"... Attention, le nom Lahary ne s’explique pas (...)

haria, harina / farine

harina : prononcer "harine" (nord-gascon). Forme majoritaire en Gascogne : (...)

Onessa, Aunessa, Aunès
Prononcer "Onesse", "Awnesse", "Aounès" ? Vieux nom pré-gascon.

[Par rapport à la signification onesse=hauteur]
Cela n’illustre rien du tout en fait, parce qu’il est vrai qu’il est impossible d’avoir le recul nécessaire dans ce village pour une vue d’ensemble tant la petite vallée du ruisseau d’Onesse est encaissée.


 

 

Lòcs (lieux-dits = toponymie, paysage...) de Onesse-et-Laharie :


 

 

 

Grans de sau

  • La traduction graphique en gascon qui est ici proposée au sujet de cette commune landaise, c’est à dire ce surprenant "Onessa-e-Lahari" n’est autre que celle avancée par l’Institut Occitan, lequel ne fait que reprendre l’opinion qui est celle de Madame Boyrie-Fénié dans son ouvrage "Diccionari de las Lanas e deu Baish Ador".
    Il s’agit, selon moi, d’une erreur manifeste que j’ai signalée il y a peu audit Institut, en lui reprochant la légèreté dont il a fait preuve en adoptant si imprudemment une telle écriture et en risquant de lui donner ce faisant de façon dommageable un tour officiel, tout en lui en fournissant une démonstration dans un courrier du 21 janvier 2009.

    S’agissant d’Onesse, on se trouve en face d’un toponyme évoquant une hauteur, une élévation de terrain, et cela conduit à l’orthographier en occitan de Gascogne en : AUNESSA.
    Mais, plus grave, concernant Laharie, il apparait assez impensable de l’écrire comme vu ci-dessus, étant donné que de façon assez évidente il s’agit d’un nom de lieu qui fait allusion à "la farine" en gascon, c’est à dire : "la haria", qui est prononcé : [La harie].
    De nombreuses sources bibliographiques et cartographiques vont dans ce sens.
    Travestir Laharie en un aventureux "Lahari" apparait une cacographie regrettable, le nom de ce lieu-dit ne pouvant guère être orthographié en gascon que : LA HARIA.

    [complement :]
    Per d’uns detalhs suplementaris e’s pòt consultar, au demièi d’autes, la mea contribucion sus Forum d’Archéolandes - Etymologie.
    Amistats

    Réponse de Gasconha.com :
    Plan mercés, e "bravo" per la vòsta volentat d’evitar cacografias ! N’i a dejà tant damb las formas francesas...
    E’nse poderatz díser, totun, las vòstas rasons ? (sus la relacion a la haria e tot aquò...)

    Estimats gasconha-nautes, que ne pensatz ?


  • L’orthographe Laharí est un localisme : en effet, dans cette partie des Landes, -ia final se prononce i (cf le lieu Jean Beyri proposé sur Gasconha.com).
    Il faudrait demander à Philippe Lartigue ce qu’il en pense, lui qui a réfléchi sur ces thématiques.

    Ensuite, il semble bien que la première attestation, au fond déjà trop tardive, soit "castrum de la Farune" en 1254, par la suite La Farina.
    S’il n’y a pas cacographie, il faut bien expliquer cette première citation.

    Il faut poser pour règle que les latinisations sont souvent des hypercorrections savantes fautives.
    Urcuit au Pays Basque est dit Auri Cocto (soit "or cuit" alors que c’est urkieta=lieu de bouleaux !).
    Autre exemple : Lahonce qui est Lehuntza (=liseron), le le initial pris dans les attestations anciennes pour l’article la, le gascon noir aidant (la fonce).

    On se retrouve donc face à un village qui s’appelerait "La Farine". On n’est pas loin de l’"or cuit" ou de "la fonce" à mon avis.
    Je ne peux, comme BBF, m’empêcher de voir dans la première attestation un toponyme basque très courant passablement romanisé : laharrun (laharr=ronce + suffixe locatif un).
    Dans quelques attestations, il semble que les deux r réapparaissent (La Harrie en 1651).

    Ainsi, dans le doute, et devant la grande probabilité d’un nom d’origine basque dans cette région des Landes (Onesse, Escource, Arrast, Sabres, Arengosse, Garein, ...), je pense qu’orthographier Laharia est sage.

    Réponse de Gasconha.com :
    D’après ton raisonnement, Vincent, n’est-ce pas "Laharí" qui est sage, puisque le "a" ne serait ni étymologique ni prononcé ?

  • Je ne sais pas. Quel que soit l’étymon, il est certain que depuis le XIIIème siècle, du moins à l’écrit étant donné qu’une forme orale différente a pu subsister plus longtemps, le nom de ce village est devenu Laharia prononcé localement Laharí.
    La question est de savoir s’il faut orthographier un tel localisme ou s’il va de soi dans une norme à créer du gascon noir que -ia final est prononcé -i.
    D’où mon appel à ceux qui ont réfléchi à la question.

    Maintenant, il est peut-être vain de remonter aux étymons constamment : après tout, si le nom du village a été compris "La Farine" par les habitants eux-mêmes, ne faut-il pas entériner ce choix populaire ?
    J’ai envie de dire non, au nom de la fidélité aux formes écrites qui font partie de l’histoire de la langue, mais en l’occurrence, même les formes écrites parlent de farine !

    Réponse de Gasconha.com :
    Ne nous laissons pas rouler dans la farine !

  • Ce débat sur "Lahary" qui voulait peut-être dire tout autre chose, à l’origine, que "la haria/la farine" est important :
    L’histoire des macrotoponymes (noms de villes, villages, rivières...) est sans doute truffée de confusions entre des mots d’une langue ancienne en voie d’oubli et des mots proches à l’oreille de la langue courante.
    Y a-t-il un mot simple en onomastique pour désigner ce phénomène ("attraction" ?) ?
    On pourrait tenter de mieux mettre en évidence tous les cas avérés ou suspectés de ce phénomène.

    Je pense à "Tournefeuille" près de Toulouse, qui a déjà été évoqué sur Gasconha.com, et dont la signification française, à la fois très claire et légèrement absurde, incite à creuser davantage...

  • Et "ONESSE/AUNESSA, ce qui évoque une hauteur, une élévation de terrain"...
    Est-ce si évident ?
    Je ne trouve pas d’autre cas dans la toponymie landaise.

  • C’est Jean-Baptiste Orpustan qui a identifié cette racine oronymique basque "on(n)a" qui explique les villages basques d’Oneix (onnaçu en 1249 puis oneys : lieu où abondent les hauteurs) et d’Abense (Oniz en basque).
    Cette racine est très présente en Soule notamment (Onabehere, Onagarai, Onalainti, ...), et doit expliquer probablement le second élément de Bayonne ("hauteur de la rivière").

    Onesse (onnes en 1276, oneisse en 1334) doit relever de cette série et au vu de l’évolution d’Onazu (prononcé fautivement Onaso en basque aujourd’hui) en l’Oneix gascon, il doit même s’agir d’un homonyme exact.
    Le lieu ne laisse aucun doute quant à la pertinence de cette explication (j’ai une photo d’Onesse, elle pourra illustrer la démonstration).

    Relèvent probablement de cette même racine Onard (mais comme le prouve Unard, ce peut être une réduction de Oihenart) et Saint-Martin-d’Oney (les paroisses consacrées à Saint-Martin sont généralement très anciennes).

  • Bonjour,

    Je pense également que B.Fénié a raison, après Orpustan, pour ne pas tomber dans le piège de la farine. Elle a d’ailleurs coutume de dire que Vert n’est pas vert et qu’Azur n’est pas bleu.
    Vincent a aussi raison de souligner le nombre important de macro et micro-toponymes vasco-aquitains dans les Landes en général et sur le littoral en particulier, du Born au Seignanx (à Biscarrosse, par exemple, j’ai relevé Naouas, Navarrosse, prononcé Naouarosse, Narp, Ispe, Arbage, un suffixe -AGA ?...).
    Par contre, je ne suis pas sûr qu’il faille absolument préférer Onesse à Aunesse. C’est une des particularités du gascon que de diphtonguer les O initiaux : aunor, aulor, aulom, aubrir et ... Aunesse (bien que dans cette zone on dise coucarreu au lieu de caoucarreu).
    Quant à la concordance entre la topographie du lieu et le toponyme, c’est flagrant, tout comme Arrast (Lesperon) ou Biscarrosse avec ses dunes anciennes appelées "montagne".

  • Les commentaires qui font suite à mon intervention du 27.07.O9 sont tous intéressants, car ils amorcent un débat qui manquait cruellement à propos de certaines dénominations dont l’origine et la transcription othographique en gascon étaient tenus pour acquis, à la suite de prises de position personnelles, donc discutables.
    On se souvient de la formule célèbre qui voulait que la guerre soit une chose trop sérieuse pour être laissée à la discrétion des seuls militaires, il en va de même dans bien des domaines et tout spécialement s’agissant d’onomastique.
    Ce faisant, je n’ai cherché à rouler personne dans la farine, ç’aurait été inconvenant, vu que la chose ne se suppose qu’au regard du fretin.
    Ce que j’ai reproché à l’InÒc, c’est d’avoir aventureusement donné un tour officiel à une opinion personnelle, alors qu’il constitue un organisme financé par les collectivités publiques, et alors que des auteurs de renom ont opté décidément à l’appui de nombreux documents cartographiques incontournables pour une origine procédant de " Farina / Farine / Harie / La Harie ", et ceci pour des attestations remontant à plus de 7 siècles ...
    Le courriel que j’ai donc adressé audit InÒc le 21.01.09 en la forme languedocienne et non pas gasconne pour une fois, mériterait donc d’être porté à la connaissance des internautes de Gasconha.com, ceci afin de compléter mon argumentation.
    Je le puis d’autant mieux que j’ai tenu à lui réserver le statut de lettre ouverte. Mais il me reste à trouver le moyen de vous le joindre en document attaché, et ce moyen, je ne l’ai pas encore découvert.
    A vous de me dire comment faire si vous le pouvez.
    Adiusiatz plan ( et non pas Adishatz )

    Réponse de Gasconha.com :
    E perqué pas Adishatz ?
    End’enviar un document a Gasconha.com, qu’u podetz estacar a un e-mail a tederic @ gasconha.com
    Adishatz !

    • Cet "Adishatz", cher entre autres à Monsieur Juppé, est une formulation orale, certes répandue, mais qui ne saurait à mon avis être ainsi reproduite à l’écrit comme trop souvent le fait la graphie phonétique.
      Si l’on veut, selon moi, correctement écrire, donc orthographier ce "Bonjour" ou "Au revoir" selon le cas, il convient d’en revenir à ce que signifie réellement cette expression et donc d’écrire ou bien "Adiu" ou bien alors "Adiusiatz"
      ( A Dieu soyez ).
      J’enverrai le document à l’@ fourni. Merci.

      Réponse de Gasconha.com :
      Il ne faut pas s’éloigner trop de la phonétique, sous peine de se couper totalement de ceux qui connaissent le son sans connaître l’histoire du son*.
      C’est le gros problème (non résolu à ce jour) de la graphie occitane normalisée dite alibertine.
      N’en rajoutons pas !

      *Dans un contexte où l’Etat français a exclu le gascon, et l’occitan en général, de l’école et des médias, nous ne pouvions pas nous passer de la transmission familiale de la langue... Il n’aurait donc pas fallu traiter par dessus la jambe la compréhension de l’écrit gascon par ceux qui parlaient gascon.

      Le document qui explique la position d’Y. Robert est :

      A propos de la restauration étymologique et orthografique de Laharie en occitan de Gascogne
      Réaction d’Yves Robert à l’@ en réponse de S.Javaloyes, Directeur de l’Institut Occitan, du 14.01.2009
      Télécharger (24 ko)


      [Tederic]


    • Echo à la réponse de Gasconha.com à propos de mon intervention du 05.08.2009 au sujet de la formulation : ADIUSIATZ.
      N’empêche. Qu’on invoque les habitudes et les usages verbaux en cours, ce hideux "Adishatz", alias "Adichats" ou encore "Adixatz", n’en constitue pas moins un monstre graphique épouvantable.
      Rien ne sert de rappeler le ghetto dans lequel se sont trouvés enfermés pour cause d’ostracisme les
      malheureux anciens locuteurs privés de toute espèce de recours à l’écrit et qui ont transmis, vaille que vaille certaines sonorités de l’infortunée langue d’oc, ici de Gascogne.
      La prononciation déformée par les temps de cet "adieu", restituée phonétiquement tant bien que mal, fait assurément perdre à l’expression, outre son orthographe, son sens premier.
      Ce n’est pas faire outrage à nos devanciers, persécutés entre autres pas François 1er, l’Abbé Grégoire, Monsieur Toubon et, plus récemment, par les intolérants sectaires jacobins que se montrent Madame Carrère d’Encausse, ou encore les tristes Sieurs Badinter, Charasse ou Mélanchon, que de tenter d’en revenir à une certaine dignité de la langue qui ne mérite pas en l’espèce un tel hideux travesti.
      Oui ; ADIUSIATZ il doit y avoir à l’écrit et sa prononciation doit impérativement être rétablie en [A/di/ou/siatz]ou [A/di/ou/chiatz] si l’on est habitué à chuinter.
      Il y va de l’honneur de notre langue occitane de Gascogne et rien ne peut militer, aujourd’hui, pour écrire en tout cas cet abominable "adishats" obscurantiste et artificiel.
      Certes, la langue est la propriété des locuteurs, mais si ceux-ci veulent être respectables, il leur faut aussi respecter leur langue et ne pas dénaturer au travers de graphies aberrantes le sens véritable des mots qu’ils utilisent.

      Réponse de Gasconha.com :
      Merci d’accepter le chuintage, vous êtes même un peu laxiste !

    • Le s chuinté est caractéristique de la langue gasconne, il le rapproche du castillan, du catalan et du basque.
      Dans les enquêtes, il apparaît très clairement qu’il s’agit là de la bonne prononciation gasconne perdue avec la francisation, autrefois généralisée x/sh à l’initiale (shens par exemple ou adiu shiatz).
      Je pense que quand on s’intéresse au gascon, il faut être capable de s’émanciper de l’idéal d’oc.
      Que le s soit chuinté en Gascogne et en Languedoc méridional est loin d’être anodin et s’il y a bien monstruosité graphique, elle est dans l’usage du seul s qui défigure totalement la langue (ainsi que du sh, mais ça c’est un autre débat).
      Dire que l’orthographe française de la ville de Foix est plus fidèle aux racines anciennes de la ville que le nom occitan de Fois en dit longtemps sur l’obsession étymologiste des occitanistes.

      simorre/oc/atlas04.gif

  • Il y a deux débats qui s’entremêlent :


     Il y a la question de l’étymon de Laharie : probable habillage roman et un peu malhabile d’un vocable ancien apparenté au basque moderne.
    D’où le choix de BBF d’orthographier le nom en un bloc Laharia et non La Haria, car si habillage historique il y a eu, les règles de l’orthographe occitane (mais le nom de l’administration également !) nous incitent à ne pas congeler un La Haria qui serait fautif, tout du moins sans grand appui toponymique (ça veut dire quoi un lieu appelé Farine ?).
    Difficile de savoir également si les gens sur place n’ont pas fait que reprendre à date récente le nom écrit, car comme le prouve Auri Cocto, de nombreuses cacographies sont avant tout le fait de latinistes médiévaux.


     BBF va plus loin que l’orthographe classique occitane et choisit de graphier le -ia final -í, effectivement prononcé ainsi. Mais il est certain que cette prononciation découle bien du faux latinisme La Farine et ne représente pas une évolution indépendante de l’écrit du possible étymon basque (en effet, les habitants prononcent Leuha’ri donc ils prennent bien "la" pour l’article féminin, dit "leu" en gascon noir)

  • Je ne sais pas dans quelle mesure (avis aux historiens) mais il semble que Laharie était également le nom d’un terroir des Landes ("Marensin et Laharie"), ce qui peut confirmer l’ancienneté du nom.

    Remarquez également que Laharie est un patronyme/toponyme du pays charnégou et d’Orthe : une maison Laharie à Came (environnement passablement basque : Achary, Larrandou, Larran, Ganderats, ...), une maison Laharie à Pey (Orthe), idem à Gamarde.
    Evidemment, on ne sait jamais l’origine des lieux-dits sur les cartes IGN (possible transfert patronymique à une maison) mais constatons la distribution sud-gasconne de Laharie, voire charnégou, aussi bien en toponyme qu’en patronyme, l’absence totale d’équivalent Lafarine ailleurs en Gascogne et France et la similitude de destinée avec un lieu-dit et patronyme comme Laharanne de même distribution.


Un gran de sau ?

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