Bourgeais, Cubzaguais, Fronsadais

Saint-André-de-Cubzac / Sent Andriu de Cubzac


 
en graphie alibertine :

Sent Andriu

Andriu André

Pour"Andriu", prononcer entre "Andriou" et "Andriw". Pour"Andriva", (...)

Cubzac
Prononcer "Cuzat"...

« Sant Andrieu de Cubzac en gascon » selon Wikipédia.

« Sent Andreus de Cubzac o Sent Andrés de Cubzac » selon Wikipédia-òc.
Voir débat ci-dessous dans le fil des grans de sau.

A la gare : Sent Andriu de Cubzac


 

Articles


 

 

 

 

Grans de sau

  • Vu à Saint-Gervais, commune limitrophe de Saint-André, un nom de lieu Les Arra(t)s.

  • Le toponyme "Les Arrats" se retrouve aussi à Aire (40) et Miélan (32), outre cette attestation à Saint-Gervais (33), en Bourgeais.

    A noter que la toponymie du Bourgeais, bien qu’au contact étroit de la Grande Gavacherie d’oïl des terres nord-girondines, montre souvent une toponymie gasconne très marquée (qui se prolonge y compris dans des villages gagnés au gabay, notamment en Blayais), quand les patronymes des autochtones sont autrement plus mêlés, et tendent à prouver l’existence de migrations probablement continues, en provenance du vaste espace picto-charentais.

    Remarquez que les cartes IGN modernes notent pour le toponyme de Saint-Gervais : "Les Arras", ce qui dénote une prononciation locale qui tend à voir les consonnes finales affaiblies, alors même que le toponyme est encore "Les Arrats" sur la carte d’État-Major du début du XXème siècle.

    Il y a un toponyme à Montagne (33), en Libournais, théoriquement gagné à la langue d’oïl, un toponyme encore plus intéressant : Arriail. Parfois orthographié Arriailh. C’est aussi un patronyme localisé autour de Pomerol (33). Son apparence est très gasconne.

  • Les indices selon lesquels les traits gascons ont été présents très au nord du domaine et ont régressé au fil des siècles sont nombreux. Le territoire nord-girondin inclus dans l’antique duché-comté de Gascogne, ce qu’on appelle aujourd’hui la Grande Gavacherie ou Pays Gabay, devait être de langue gasconne si on en croit les jalons toponymiques qu’on retrouve aujourd’hui. Il faudrait ensuite savoir où se situait, dans ce nord-Gironde, la limite entre l’oc gascon (nord-ouest, Bourgeais, Blayais) et l’oc de type limousin (nord-est, vers la Dordogne). Il faudrait étudier de près la toponymie pour voir à quel endroit le gascon cède face au limousin.

  • C’est une étude que j’avais menée informellement ici même, commune par commune.

    De mémoire, sur l’estuaire, je ne décelais plus un seul micro-toponyme d’oc méridional au nord d’Anglade, en Blayais, quand commence le marais (l’ancien brau des textes médiévaux gascons qui a donné la commune de Braud-Saint-Louis), ce qui correspond assez bien au parler gabay en ca-, qui a maintenu les formes non-palatisées de l’ancien gascon.

    Autrement dit, je pense que les parlers de type limousin débutaient seulement en Vitrezais, et que le Blayais était totalement gascon. La toponymie autour de Blaye est d’ailleurs majoritairement gasconne, il suffit de regarder la carte IGN : Peybonhomme, Le Thil, Lagarde, Dupeyrat, Loumède, Graulet, Pardaillan, Gradecap, Le Cap de Haut, ... C’est tellement gascon, ou en tout cas d’oc, que je me demande si la perte du gascon n’y est pas bien récente, genre XVIIIème siècle, via l’enclave francisante qu’était la Blaye militaire.

    Sur la commune de Plassac, supposée d’oïl, certes la première d’oïl après Villeneuve-de-Blaye, en allant vers Blaye depuis Bourg, quand on trouve des toponymes comme "La Hargue" ou "Castets", on peut quand même s’interroger.

    Ce qui est clair, c’est que le nom du village d’Étauliers, en allant vers le nord, n’est pas gascon, et que de mémoire là encore, aucune forme ancienne ne mentionne quelque chose comme Estauleys, qui serait une forme gasconne bordelaise. Or, juste avant, ce sont les villages de Saint-Androny et Cartelègue, en Blayais, qui montrent des évolutions méridionales. Il me semble clair que le Vitrezais n’a jamais parlé gascon, mais une forme d’oc limousine, et que la frontière était là. D’ailleurs, certaines cartes placent le Vitrezais en Saintonge, une étude serait à mener.

    Ensuite, la frontière devait être celle entre Bordelais et Saintonge, ce triste pays aujourd’hui boisé de pins : Cavignac montre le maintien de ca- initial, là où l’on attendait Chavignac en Saintonge oïlisée, Laruscade avec maintien de -sc- là où l’on attendait Laruchade sur un substrat limousin. Un nom de village comme Maransin a par exemple une distribution très gasconne en matière d’homonymes. Et en micro-toponymie, ça et là, des toponymes assez gascons.

    La frontière devait ensuite se rabattre sur l’Isle, voie de pénétration de l’influence limousino-périgourdine. Guîtres peut être une forme francisée, mais il est clair que l’on attendrait le maintien, au moins à l’écrit, du s implosif, si substrat gascon : Guistres. Je ne crois pas cependant cet exemple pertinent, d’autant que l’on trouve par exemple des toponymes méridionaux sur la commune : Le Pourteau, Candau, Berdot, Maugey, Déroc, ...

    Ce qui est certain, c’est qu’en amont de Coutras, en remontant l’Isle, il se passe quelque chose : rive gauche, on trouve Camps-sur-l’Isle, tellement méridional (on attendrait Champs sur substrat limousin), et rive droite, Porchères, et non Pourqueyres, voire un francisé Porquières, et ce depuis les plus vieilles attestations anciennes. Les toponymes de la Double, comme Chamadelle et Chalaures, font état d’une palatisation initiale de type limousin depuis les premiers textes médiévaux.

    On peut supposer qu’avant l’oïlisation, l’ancienne langue de la Double, de la Haute-Saintonge et de ces confins bordelais devait être la langue de Puynormand, le syncrétisme absolu selon les enquêteurs de l’ALG.

    En tout état de cause, cette étude doit évidemment se doubler d’une patronymique, généalogique, historique, qui permettra de comprendre les ressorts de la substitution linguistique sur cette bande de terres bordelaises. Vraisemblablement un mélange d’un peu tout, à la fois de la francisation spontanée par l’influence de la langue des villes (le rôle de Blaye est à étudier) mais aussi sans nul doute, un phénomène de colonisation ethnique.

  • A propos des Arrats : ce n’est pas sûr que cela signifie directement ’’les rats’’. On peut aussi penser à un patronyme Arrat venu du sud, avec la construction ’’les + patronyme au pluriel’’ si fréquente en Petite Gavacherie.

    Arriail : doit venir d’arrigalh (lieu défriché ?) ou d’arrivalh (lieu en bordure d’un ruisseau ??) ??

    Je suis toujours un peu sceptique quant au a- prosthétique sur la rive droite de la Dordogne s’il est dû au substrat aquitain. Il faudrait faire une étude là-dessus.

    A propos du Blayais : tout à fait d’accord, mais parmi les toponymes cités, notons que Dupeyrat, Pardaillan, Maugey, Berdot, Candau et prob. Castets viennent bien sûr de noms d’habitants et que Lagarde est très répandu en Périgord.

    A propos de la colonisation ethnique : on pourrait même se demander ce qu’il serait advenu de la langue de l’Entre-deux-Mers (celle des Benaujants, des Coustillants, et non la langue garonnaise en contact permanent avec le Bazadais) si le français langue officielle ne s’était pas imposé ainsi. Se serait-elle gavachisée davantage ? périgourdisée ? Je me demande cela en constatant la très forte quantité de noms saintongeais et périgourdins bien implantés en Entre-deux-Mers (quelques exemples de mémoire : Carrier, Charron, Feyzeau, Ganuchaud, Grellety, Grenouilleau, Liabaste, Savariaud...)

  • Il semble que la question se se pose pas, car contrairement à nos sentiments contemporains, avant que le français ne s’impose comme langue nationale, c’était le gascon qui était dynamique, et qui récupérait apparemment des paroisses qui avaient été oïlisées en Petite Gavacherie.

    Maintenant, je ne suis pas certain que les enquêteurs d’alors aient pris conscience de la réalité du phénomène gavache en Entre-deux-Mers, je crois bien plus probable aujourd’hui de parler de communautés imbriquées, plus que de domaines linguistiques.

    Le fait que selon toutes les études, le centre-ville de Monségur était resté d’oc tend à prouver, selon moi, que les linguistes du XIXème siècle, faute d’une étude de terrain sérieuse, doublée d’une enquête sociologique, sont passés à côté de la tendance gavache, à savoir qu’il me semble acquis que les enclaves gavaches ont existé au-delà des limites de la Petite Gavacherie, et que cette dernière n’était qu’une zone d’influence maximale de la pénétration oïlique, vraisemblablement suite à un phénomène de colonisation dont on ne voit que des traces indirectes dans la documentation post-médiévale.

    Il devait en être de même sur la frontière avec la Grande Gavacherie, à savoir des phénomènes d’interpénétration réciproques, qui s’étudient d’abord dans le cadre de la famille puis de la communauté. Une étude ce genre a été menée pour la commune béarnaise, pour partie bascophone, d’Esquiule (et elle montre un maintien du basque, voire un progrès, face au gascon, avec plusieurs fermes relevées par des bascophones).

    L’abbé Lalanne, dans les années 50, qui avait été missionné pour tâter le terrain pour l’ALG en Nord-Gironde, outre le constat que les parlers sont déliquescents, note avant toute chose que la "frontière" fluctue au gré des mariages et vraisemblablement des rachats de maisons (ne pas oublier que le Nord-Gironde n’est pas une terre de continuité stable en la matière, c’est un pays de métairie, de grande mobilité rurale).

    NB : A propos des remarques de Gaby sur la liste de toponymes gascons que j’ai fournie autour de Blaye, il est évident qu’un nombre certain des toponymes en question sont issus de patronymes, notamment de lieux d’origine, mais le fait qu’ils soient présents ailleurs en Gascogne linguistique montre que l’apport ethnique gascon n’était pas anodin non plus.

    Pour le reste, une étude au cas par cas est nécessaire. Ainsi, face à un Castets, il faut quand même vérifier tout de suite si ce n’est pas tout de même un "château", avec la manie bordelaise de noter -ts une finale anciennement affriquée, comme dans Portets. Idem pour Candau, un ruisseau du même nom à Guîtres, dans ce qui semble pouvoir justifier une dénomination géographique.

    NB 2 : Je vais compléter cette analyse rapide par une autre sur la Haute-Saintonge, dont la toponymie est fascinante, je vous laisse aller y jeter un œil, on se croirait en Limousin. L’oïlisation doit être récente. Et pourrait expliquer le sentiment de différenciation ethnique de ces Saintongeais, qui, encore aujourd’hui, se sentent plus proches des Périgourdins et des Nord-Girondins, au-delà du phénomène A10.

  • Segon l’ALG, la prononciacion es Sent Andrés (escrita Sent Andreus, veire la Wikipèdia occitana).
    Veni de lugir (Wikipèdia d’après Tortolon) que se disèva veno(n) (IP 6 de venir) entre Borg e Sent Andreus. Es una fòrma (me sembla) estrangèira a la gasconitat. I aviá donc dens los territòris adara gavais, entre lo gascon e lo lemosin, un quauquarren de lengadocian. Lo gascon es una causa excellenta, mes las quitas milhoras causas s’arrèstan un còp o l’aute.

  • @Vincent P. La responsa es dens la WP occitana, mèi èra dens Païs Gascons.

  • Sent Andreus ? Ne pas tenir compte de la Viquipèdia occitana. Ils n’ont pas forcément fouiné dans les livres locaux, quelquefois on fait des trouvailles.

    Prononciation : Sént Andrés dé Cuzat. (ou Andrès peut-être)

  • @Gaby. Coma sabètz, la grafia occitana es fonetica e tanben etimologica. Sent Andreus representa Sent Andrés (fòrma fonetica presenta sus l’ALG). Veni de tornar lugir l’article de la Wp. Tot es explicat coma fau. Dens l’istoric, òm s’apercep que lo redactor principau deu paragrafe de toponimia a tanben desplaçat l’article de Sant Andrieu de Cubzac a Sent Andreus (e barrat) de Cubzac. Coralament.


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