Lòcs (toponymie, paysage...) de Colomiers
Colomiers
allée de la Blanquette
(la) Blanqueta
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Nom à expliquer. Il désigne un "chemin" devenu une vraie avenue dans le Colomiers pavillonnaire.
Cad. napo. (E1) : 6e Moulon quartier de Nasque
Bastisso nawéro / nouvelle bastisse :
Un exemple d’une tendance récente à la maison au toit plat, qu’on sent aussi bien en banlieue de Bordeaux* qu’en banlieue de Toulouse. On notera aussi les palmiers qui ajoutent à l’ambiance méditerranéenne.
*A Bègles, ces volumes cubiques sont souvent associés à des bardages de bois, il m’a semblé ; voir si le bois est aussi populaire dans le nouveau bâti toulousain...
Colomiers
Le Bousquet
Le Bosquet / Lé Bousquétt
(lo) Bosquet
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Pour illustrer le quartier du Bousquet, mieux vaut cette bastisse ancienne, à la tour joliment parée...
que l’allée du Bousquet, plus récente et banale, mais qui a au moins le mérite de porter le nom du quartier :
Colomiers
Le Tucol
(lo) Tucòu, Tucòl
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La photo montre l’allée du Tucol, avec une belle néo-vasconne au fond.
Cadastre napoléonien E1 : 1er Moulon* quartier du Tucol
La forme "Tucaou" dans le quartier Saint Simon de Toulouse montre que le l final de Tucol a pu être vocalisé à la gasconne en Gascogne toulousaine.
*Le moulon était quelque chose comme une circonscription.
"Marché local et cantine, un magasin en circuit court"
https://www.minjat.com/
"Minjat !" doit être la forme phonétique locale pour "Minjatz !" (Mangez !).
Colomiers
chemin de Naudinats
Naudin
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Colomiers a plutôt bien respecté son paysage toponymique : ses anciens noms de lieu se retrouvent dans les dénominations présentes - sinon Gasconha.com aurait peu de grain à y moudre - alors que le paysage physique a bien changé !
Mais ce "Naudinats", je ne l’ai pas trouvé sur les cartes anciennes, ni quoique ce soit d’approchant à cet endroit.
Naudin est courant en Gascogne (aphérèse de Arnaudin), le suffixe -at collé à un nom de personne y existe aussi, sans qu’on sache bien l’expliquer.
Vu qu’à Brax, il y a le chemin de Maudinat, on pourrait aussi imaginer que Maudinat ait ici donné Naudinat(s) mais c’est probablement être trop imaginatif.
Colomiers
chemin d’Embax
camin d'En Vath
(la) Vath, (las) Vaths
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Décryptage : Embax <- En Bax (En Vath)
En et Na particules honorifiques (texte d’Ernest Nègre numérisé)
Donc, on peut supposer un lieu ancien habité par Monsieur Bax (Vath).
"En Bax" existe par exemple à 31590 Verfeil, à côté de En Fransou, En Séguéduran, En Daydé...
Les bastisses : notre obsession des maisons vasconnes trouve un peu de répondant à un bout du "chemin" ; la première arbore une croix occitane : métissage vascon et occitan... on reconnait la Gascogne !-)
Colomiers
El Pey
Le Pèir
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Mei qu’un camin, un caminàs !
Quand on voit "El Pey" chez l’IGN, et que chez Cassini c’était "Le Pey" (proche de "Le Paul" !), on se dit qu’il y a un "truc" : pourquoi, tout d’un coup, l’article espagnol ?
Le FANTOIR nous met sur la voie de l’explication ; CHEmin DEL PEY, de même qu’il donne
CHEmin DAL NOBLE (non loin du premier).
Pourquoi DEL dans le premier, et DAL dans le second ? Là encore, il y a un truc, lié sans doute à la difficulté de transcrire un son qui était peut-être vocalisé, et a été dévocalisé comme dans d’autres toponymes du coin - nous en avons déjà une série à Colomiers.
Pour arriver à "El Pey", il y a donc eu l’étape "d’El Pey".
Puisqu’il y a Paul, Pey doit être Pierre.
En graphie alibertine, ça donne "Le Pèir", avec l’article masculin toulousain, qui est "le" et pas "lo".
Qu’èra ua òra deu tantòst (13h), lo sorelh que trucava hòrt, e los camionaires qu’èran a l’arrest, sia dens los camions, sia - benlèu - au snack, o au Beef Salon*.
D’autes còps, quan estot creada aquesta zòna industriau (d’En Jacca), i avè benlèu mensh de camions : pertot aci que i a camins de hèr, embrancaments herrats (embranchements ferrés) de las instalacions industriaus, ailàs pas mei utilizats a l’òra d’ara.
*legible sus ua plancarta de la darrèra fotò !
Colomiers
Le Cabirol
Le Cabiròu
(lo) Cabiròu
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Puisque d’autres noms de lieux de Colomiers ont été (scancaleusement !) "dévocalisés", ce qui revient à les dégasconniser (En Sigau devenu En Sigal, Haucou devenu Falcou, Garoussaut devenu Garoussal), on pourrait penser que le Cabirol était le Cabiròu. Mais Cassini écrit bien Cabirol, à côté de "Ensigau".
Alors, absence de vocalisation pour le òl, alors qu’elle exista pour le al ?
Paysage : encore un pin mètge. Nous verrons si il y a là un trait identitaire, qui alors serait - peut-être - un trait d’union avec la Gascogne.
Au passage, pas loin du Cabirol, il y a "L’Armurier" que Cassini (qui une fois encore écrit un nom dans sa version précédant la dégasconnisation) écrivait "L’Armure", et ce n’était sans doute pas une erreur complète, mais seulement la transcription sans accent du gascon L’Armurè(r).
PS : J’envisage de faire un parallèle entre Colomiers et Cestas, mais je dois encore creuser...
Cassini : Ensigau
IGN : En Sigal
Cad. napo. : Sigal
Cassini (18e siècle) a transcrit la transformation gasconne du l en u (vocalisation), et le l semble avoir été remis par les cartes ultérieures, ou par une évolution dégasconnisante du parler ?
A Colomiers, il y a aussi :
Haucou (Cassini) -> Falcou (IGN, cad. napo.)
Garroussaut (Cassini) -> Garroussal (IGN)
Reste à expliquer Sigau/Sigal. Peut-il y avoir aussi un t effacé (Sigaut) ?
Photo : on est dans un quartier pavillonnaire. Beau pin mètge !