Saint-Emilion
La Barbana (la Barbanne) : une rivière plus importante qu’on ne croirait / La Barbana / La Barbane
En "alibertin" :
Une rapide virée dans le Saint-emilionnais m’a fait découvrir l’importance de cette modeste rivière, affluent de l’Isle (à Libourne) après un cours est-ouest de 23,5 kms commencé à Puisseguin. Sa vallée (qu’on remarque à peine en passant en voiture) sépare l’appellation Pomerol de celle de Lalande de Pomerol, terrains argileux d’un côté, coexistence d’argileux et de graves de l’autre, deux terroirs viticoles bien identifiés. A cet endroit et peut-être ailleurs en raison de son cours est-ouest, elle sépare aussi la zone traditionnellement gasconophone au sud (Saint-Emilion, Pomerol - transcrit Pomairòu par H.Lartigue sur la carte des pays gascons - de la zone de langue saintongeaise-poitevine au nord (Lalande, Néac, Montagne).
prepausat per
Gerard Saint-Gaudens
|
||
Lòcs (toponymie, paysage...) de Saint-Emilion :
0 | 3 | 6 | 9 | 12 | 15 | Tout afficher Tous les Lòcs (toponymie, paysage...) de Saint-Emilion |
Un gran de sau ? |
Grans de sau
1. La Barbanne, frontière de tendance mais pas absolue, 28 avril 2017, 22:54, par Vincent P.
La Barbanne n’était pas une frontière impeccable : comme sur toute frontière linguistique, l’abbé Lalanne constata dans les années 50 une grande fluctuation linguistique, de maison à maison, de ferme en ferme, d’autant que le métayage était généralisé, et qu’il entraînait de grandes migrations parfois.
Bref, le caractère de frontière de cette rivière me semble douteux, au sens de frontière absolue, car l’on devait trouver des foyers gavaches au sud de cette limite, comme des foyers gasconnants au nord.
Montagne, par exemple, délimité au sud par la Barbanne, montre une toponymie très gasconne près de cette rivière, en zone théorique gavache : Cazelon, Courtade, Langlade, Laborde, ...
L’abbé Lalanne, de mémoire, dans son article, que j’ai égaré dans ma bibliothèque mal classée, indique ainsi nettement que le hameau de Parsac est peuplé de gasconophones comme de locuteurs de saintongeais.
Pour le reste, la toponymie gasconne, ce n’est pas une surprise car nous avons constaté le même phénomène en Blayais, se poursuit en Libournais septentrional : le macro-toponyme des Artigues-de-Lussac est indubitablement gascon (on aurait Les Essarts en oïl) et la micro-toponymie gasconne des villages est souvent pour moitié d’oc (avec des difficultés à trancher entre vieille origine nord-gasconne ou importation périgourdino-limousine).
Je renvoie à ma brève étude sur la toponymie de Petit-Palais.
Petit-Palais-et-Cornemps
A mon avis, l’on peut supposer un métissage généralisé, qui ne s’est stabilisé que tardivement par la suprématie de l’oïl, via un effet Terracher connu également par exemple en Angoumois.
Du reste, la présence de populations d’oïl en ces contrées du Libournais (Montagne a toujours relevé de la juridiction de Saint-Émilion) s’explique par un phénomène migratoire, probablement d’ampleur, dont la toponymie a laissé des traces, notamment via les toponymes "Les + nom propre". Autour de Lalande-de-Pomerol : Les Annereaux, Les Billaux, Les Gautiers, Les Galevesses, ... au milieu de Laborde, Lapourcaud, La Grave, ...