
Losse
Meinjon Baqué / Menjon Vaquèr / Mendjoun Baquè
En "alibertin" :
Il s’agit évidemment d’une maison "vasconne", orientée de telle façon à éviter les vents d’ouest. Je n’ai pas pu aller prendre en photo la façade, ou plutôt je n’ai pas osé, alors qu’il est manifeste qu’il s’agit là de la partie qui nous intéresse évidemment le plus, avec l’emban et tutti quanti.
prepausat per
Vincent P.
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Lòcs de Losse :
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Un gran de sau ? |
Grans de sau
1. Modèle Prénom gascon + métier, 2 janvier 2017, 23:04, par Tederic Merger
Je m’arrête sur ce genre de noms de lieu qui semblent suivre un modèle prénom gascon + nom d’un métier d’autrefois (ici baqué/vaquèr = vacher).
Pebayle serait aussi sur ce modèle (Pèr Baile).
Je viens de me "promener" dans le FANTOIR et voici ma moisson de noms de lieu formés par un prénom + vaquèr (écrit BAQUE ou BAQUEY) :
09007 Allières TREYTOUS ET PEYBAQUE
32047 Berrac A PEBAQUE
32119 Eauze BIDAUBAQUE
32244 Maulichères A MENGEBAQUE
32268 Monferran-Savès A ENPEBAQUE (doit être En Pebaqué)
33076 Budos BERNARD BAQUEY
33077 Cabanac-et-Villagrains CHAMPS DE GUILHEM BAQUEY
33508 Savignac PEBAQUEY
40229 Pontenx-les-Forges JEAN BAQUE
40252 Sainte-Colombe JEANBAQUE
47197 Nomdieu BERNARD BAQUE
47238 Sainte-Colombe-en-Bruilhois PEBAQUE
64315 Laroin LOT CLOS GUILHEMBAQUE
64335 Lescar PEBAQUE
65006 Ancizan SEN BIE DE PEBAQUE
Comme toujours avec "pe", il peut y avoir des intrus qui n’ont pas le sens du prénom Pè(i)r. Mais je fais l’hypothèse qu’ils sont minoritaires.
Ressortent ici d’autres prénoms classiques en Gascogne : Bidau, Bernard (Bernat en gascon), Guilhem, Jean.
Menge pourrait être l’abrégé de Domenge, comme d’ailleurs le Meinjon du présent lòc.
Ces noms attestent une société moins foisonnante que la nôtre, où les métiers comme les prénoms étaient en série limitée !
2. Pébaqué, Pouycrabé, 3 janvier 2017, 11:35, par Andriu
Je relève en plus des Pébaqué ou Pébaquey ci-dessus :
Pébaqué à 40 Labastide d’Armagnac, Pébacqué à 64 Castetpugon,
ainsi que Pouycrabé à 40 Estigarde, Pouybaquedis à 40 Lencouacq, Pouey Bacou à 65 Cauterets, qui sont à comparer aux Pech baquier, Pech crabier en zone Guyennaise. Tous ces lieux visibles sur
www.geoportail.gouv.fr/donnees/carte-ign
paraissent situés sur des collines, à l’exception de celui de Lescar.
Peut-on penser que certains ne soient pas composés avec le prénom Pèir, mais comme une évolution particulière du latin podium lorsqu’il ne se trouve plus sur l’accent tonique, même si en gascon les formes normales sont pouy, pouey et au nord puch ?
Tout comme Roquefort se prononce « réquehòrt » ? et plus loin Rocamadour « récomadou ».
3. Interférences, 4 janvier 2017, 09:30, par Tederic Merger
Adiu e bona annada Andriu !
Les "Pouy" ou "Pouey" que tu signales sont bien sûr des collines.
Les interférences entre les dérivés de podium et le prénom Pèir paraissent faciles surtout là où la colline est pei (pey) et le prénom Pèir, donc en nord-Gascogne.
J’ai l’exemple de Pédaugé à Birac sur Trec (rive droite gasconne entre Marmande et Tonneins), que Cassini écrit "Pechdauge".
Le premier de ma liste, PEYBAQUE dans le département de l’Ariège - je n’ai pas vérifié si c’est en zone gasconne, pourrait avoir podium et non le prénom Pèir, mais je ne sais pas les formes que peuvent prendre là-bas ces deux mots.
Tiens, justement, pas loin du Pédaugé de Birac, je vois chez Cassini un Jeanpourquey (Jan Porquèir = Jean le porcher) qui suit le modèle que j’ai signalé à votre attention (prénom + vieux métier).
Et je vous redonne aussi le joli Bernadhau (Bernat Haur = Bernard le forgeron).
Bernadhau
4. Pébaqué, 4 janvier 2017, 15:08, par Andriu
Je me range à ton avis Tederic que, à l’exception de l’extrême nord-gascon, ces PÉ... sont presque uniquement des composés d’un prénom Pèir suivi d’un nom de famille ou d’un qualificatif.
Idem pour PEYBAQUÉ (< Pèir baquè) du 09 gascon, à proximité de Jean Moune , du Pouech, et non situé sur une hauteur particulière.
Mais, l’exception infirmant la règle, on a :
PÉCOS 65140 Monfaucon, étant situé en contrebas d’un côteau et de LA HONT DU COS, le sens qui s’impose ici est "au pied du cos" ;
et peut-être
PÉTAPAU 32420 Monbardon, situé sur une hauteur isolée (< pèg-tap-au) ?
E bona annada Tederic.
5. Meinjon Baqué, 5 janvier 2017, 20:46, par Gaby
PETAPAU = peta-pòur ?
6. Pè-Còs, Peta-pòur..., 6 janvier 2017, 21:46, par Tederic Merger
D’accord pour Pécos = "au pied du cos" !
Je vois avec plaisir mentionné par Andriu ce mot còs còs = tertre, côteau, monticule dont je fais dériver Cossòu (Cousseau etc.).
C’est un mot qui, comme beaucoup d’autres (artiga par exemple), est bien présent en onomastique gasconne (les nombreux Ducos...), mais je ne l’ai jamais relevé dans l’usage des derniers locuteurs, ni même dans des textes anciens ou moins anciens.
Quant à Pétapau, je pense qu’il faut y voir comme le rappelle Gaby, peta-pòur ou peta-paur qui est un nom de lieu emblématique en Gascogne.
7. verbe pétar - TAPP-TEPP-PITT - , 7 janvier 2017, 19:18, par Andriu
1- Effectivement on a en effet avec le verbe petar des qualificatifs plaisants appliqués à l’encontre de personnes, et devenus noms de lieu : Petaboure à 64200 Bassussarry, Pétafort à 32170 Sainte-Dode, Pétabach à 31420 Peyrouzet
Les Pète-Crabe et le Pète-bouc du 47 étaient-ils des herbages causant des flatulences aux chèvres, ou plus simplement comme les Pète-lèbe des lieux où abondent leurs crottes.
2- Avec un sens complètement différent et cette fois oronymique,
l’ALG carte 795 TAPP/TEPP donne des noms communs et toujours vivants pour désigner des hauteurs, relevés en Gascogne orientale non Pyrénéenne :
tap 47 SE, 32 N, 09 N
tapet 82 S
tèp 31 NO
tupè, tépè, tœpè 31 W, 32 E,SE
et toujours la même carte TAPP/TEPP de l’ALG donne pour quelques relevés situés plus à l’ouest ce qui parait être une métathèse entre les consonnes T et P de cette racine :
petè 32 au NW d’Auch
pétara, petèra (finale non accentuée prononcée -o) 32 S
Pour ces derniers mots, il serait mieux de faire référence à la racine PITT
https://apps.atilf.fr/lecteurFEW/lire/20/548 vol.8 p.612
qu’on pourrait bien voir comme étant la métathèse de la racine TEPP - et sa version plus occidentale :
en effet on trouve comme lieux-dits plus sur
www.geoportail.gouv.fr/donnees/carte-ign (et 1 ou 2 clics sur le dézoomage donne la meilleure idée du relief du lieu) :
le Pété à 32320 Montesquiou (tout proche de Pété du lin et de Pété d’en Laurrau), et à 32300 Ponsampère, 32320 Castelnau-d’Anglès, 32320 Pouylebon, 32190 Roquebrune, les deux premiers étant sur des sommets, les 4 suivants sur des flancs de côteaux, le Pité à 32150 Cazaubon, Pité à 32110 Arblade-le-Haut , 32460 Le Houga , Pitet à 64800 Haut-de-Bosdarros et les Pité landais dont la configuration topographique est moins évidente.
Vincent dans http://www.gasconha.com/spip.php?loc5702#forum62958
mentionnait déjà pitèr = éminence.
Et le mot français piton au sens de "gros clou" vient du gascon : http://www.cnrtl.fr/etymologie/piton.
Tout celà au départ pour dire que les lieux en PÉ- ne proviennent pas tous du prénom Pèir, et il en est de même des Pétapáur qui étaient en effet des pétochards.
8. pojòu, tucòu, cossòu, petòu !, 7 janvier 2017, 20:47, par Tederic Merger
A propos des toponymes PET* ayant trait au relief, Gasconha.com avait déjà Petemale à Biscarrosse qui a donné un hiu de discussion et le Petey à Marimbault.
Petemale
Au Petey
J’ai remarqué récemment un "Péto" en Armagnac, et je m’aperçois qu’il y a à la fois ce Péto dans la commune de Condom, et "Le Péto" dans la commune de Larroque sur l’Osse. Les deux sont distants d’environ 3 km.
Il y a aussi Le Petho à Calignac (47600).
Or, un nom masculin en "o" final est le plus souvent en gascon un nom en -òu. J’analyse donc ces "Péto" comme Petòu, et j’ai alors la joie d’augmenter ma série d’oronymes* pojòu, tucòu, cossòu... tous des mots que je pense collectifs et indiquant des ensembles de mamelons, de collines ou d’ondulations diverses...
* oronymes : Andriu a employé le mot ; ce sont des mots qui ont trait au relief