Nom de lieu Mesquine JM

Que signifie le nom de lieu Mesquine, à Saint-Lon-les-Mines (maison et quartier) ? Existe aussi à Saint Étienne d’Orthe.

Grans de sau

  • Curieux nom.
    Inconnu du dictionnaire landais de l’Abbé Foix, ce mot ne serait pas gascon.
    Faut-il y voir un décalque(récent ?) du français "mesquin" lui même sauf erreur issu de l’arabe "meskin" signifiant pauvre, mendiant (le Gaffiot ne donnant aucune racine latine de ce type) ?

  • L’IGN ne recense pas de "Mesquine" à Saint-Lon-les-Mines. Pas de cacographie ?

    "Rues de ma ville" pas plus mais un curieux Misouine.

    Je ne m’aventurerai pas pour l’instant à des hypothèses dans l’attente d’une confirmation.
    Le suffixe féminin -ine a été abondamment utilisé pour des prénoms médiévaux au passage, mais je ne reconnais pas de base qui colle.
    En dernier lieu, il faudra envisager le toponyme basque romanisé (à Saint-Lon, on trouve des micro-toponymes comme Courros, Irassen, Souroste ou Urichen qui sont clairement basco-aquitains).

  • Après, le Lespy atteste un usage ancien du terme de "mesquin" dans son sens premier, à savoir maigre, chétif.
    Pourquoi pas ? Le gascon n’est pas resté à l’écart des grands emprunts de vocabulaire à l’arabe, à date ancienne.

  • Le dictionnaire de Simin Palay donne deux définitions : mesquî,-ne
    1- "autrefois messager-ère, commissionnaire. Cf.avec l’ancien fr. meschin N.de p."
    2- mesquî-ne ; mesquilh,-lho(G.) ;"adj. chétif, misérable, pauvre, pitoyable. V. caytiu."
    Peut-être suivant la première définition pourrait t-il s’agir d’un endroit où l’on déposait les messages, une sorte de "bureau de poste" ou plutôt de relais.
    Qu’en pensez vous, mon raisonnement est t-il fantaisiste ?

  • Tout cela est peut-être possible.
    A noter que l’adjectif se serait introduit en ancien français au XIIè siècle à partir d’une médiation par la langue italienne sous la forme "meschin, meschine" (jeune homme, jeune fille) et n’aurait repris qu’ensuite l’évocation de la pauvreté, éventuellement morale comme en français actuel.
    Mais en gascon ?
    Le jeune homme serait-il devenu messager ou l’apport aurait-il été fait à l’italien directement, voire via l’occitan ou encore directement à l’arabe lui même ?
    Le point de chute identique au français est tout de même troublant.
    Autre piste à explorer : la similitude de désinences avec "Ranquine" nom de lieu attesté (le hameau natal de Saint Vincent de Paul renommé à son nom et le lieu dit hébergeant le cimetière de Biarritz).
    Nom lui aussi sans explication directe à partir du gascon occidental/landais.
    L’analogie avec les systèmes de désinences paléo-ibères ou basques apporte-t-elle un éclairage ?
    Les mots voyagent décidément de façon parfois bien inattendue.

  • J’ai relevé dans le dict. des mots français d’orig. arabe (de Salah Guemriche) qu’une forme meschin, en ancien français, au sens de "jeune homme, serviteur" est signalée comme dérivée l’ancien provençal
    mesquin.
    G.Ménage mentionne une autre forme en ancien français, "méquine", au sens de "servante".
    S.Palay le traduisant comme "messager, commissionnaire", il se rapproche de l’ancien provençal (les "franchimands" appellent facilement provençal ce qui est en fait plus généralement occitan).
    Donc la thèse d’un serviteur devenu commissionnaire ou messager ne me paraît pas impossible.
    Le nom aurait pu être donné au lieu où il habitait.
    En tout cas, même si ce mot en tant qu’adj. vient de l’italien et est emprunté à l’arabe, il semble avoir été employé dans des temps reculés en Occitanie.
    (A noter que S.Palay donne meschin comme nom de personnes).

  • Gros travail !

    Ce mot est inscrit au-dessus de la porte d’entrée d’une maison récente qui se trouve à Saint Lon les Mines au bord de la "route des mines".

    Muskine
    Ce mot est inscrit au-dessus de la porte d’entrée d’une maison récente qui se trouve à Saint Lon les Mines au bord de la "route des mines".
    D’après le propriétaire actuel, c’était le nom de la route des mines actuelle ; il tient ceci d’un ancien entrepreneur maçon de Saint Lon ;


    D’après le propriétaire actuel, c’était le nom de la route des mines actuelle ; il tient ceci d’un ancien entrepreneur maçon de Saint Lon.

    Une recherche de "cartographie cassini des landes" avec google m’a donné entre autre, le site :
    cassini.ehess.fr
    sur ce site, aller à navigation, et en utilisant les outils on trouve au nord de Saint Lon (haut Saint Lon) un lieu dit
    "la rue mesquine", ce qui confirmerait un nom de rue ou route mais nous donnerait deux orthographes différentes !
    Est-ce intéressant pour approfondir les recherches ?

    il existerait aussi dans chacun des villages d’Orist et de Saint Étienne d’Orthe (deux villages voisins de Saint Lon les Mines), un lieu dit la rue mesquine ; je ne les pas localisés ; dès que possible, je vous préviens.

    Bien cordialement à vous tous

  • La carte de Cassini donne bien un autre "Rue Mesquine" aux confins de St Lon, Orist et Pey, au sud-est des lieux-dits Tarride et Hort.

    Ces deux "Rue Mesquine" qui disparaissent sur les cartes plus récentes sont énigmatiques.
    Quant à la transformation du "e" en "u", elle me parait possible dans une zone qui je crois est plutôt "negue" et où on prononçait donc "Meusquine".
    Et le "k" de "Muskine" est possible aussi, on le trouve parfois (rarement) pour graphier des noms de lieu gascons à consonnance un peu exotique..

  • Pour moi, les "Ranque" qui sont en Gascogne sont clairement des "Hranca", donc, des "Franca" à la sauce gasconne.
    On pourrait aussi y rattacher "Ranquine" qui existe aussi en plusieurs exemplaires en Gascogne et notamment en Béarn.

  • à cette occasion, à St Lon, j’ai vu Irassen (Yrassenous au XIX°). Quala significacion ?

    Réponse de Gasconha.com :
    Probablement un toponyme non recouvert du substrat lingüistique basque.

  • Les terminaisons non-toniques en -en du pays neugue masquent le suffixe locatif basque -un (Urdache qui est Urdaitxun, Bidache qui est Bidaitzun, ...).

    A mon sens, Irassen est le basque Iratzun, sur iratz "fougère" (ce qui explique l’absence de mouillure), autrement dit "la fougeraie".

  • Bjr. J’ai relevé que, près de SAINT-LON, au lieu dit Rue Mesquine, il y avait un ou des amas de lignite, exploité(s) comme combustible en 1948. Je ne pense pas contribuer à faire avancer, mais...

  • Normal : Saint Lon LES MINES !
    La fiche wikipedia du village indique qu’une mine de lignite y fut exploitée entre 1918 et 1948, ce qui est finalement bien peu en soi et pour avoir donné alors un qualificatif au village.Avant cela il s’appelait Saint-Lon d’Orthe puisqu’il est situé en pays d’Orthe.

    A noter:pour "lignite" le dicodoc donne "lignit" , donc à prononcer "linnit" , ce qui me surprend.S’agissant de charbon de bois,j’aurais attendu un dérivé de "lenha" (bois de chauffage), quelque chose comme "lenheta" o atau ...

  • Par rapport au message de Gaby de 2012 (y répondre directement dans la souillarde m’a conduit à des messages d’erreur bizarres)...
    FANTOIR :
    40269 Saint-Lon-les-Mines IRASSEN
    40269 Saint-Lon-les-Mines IRASSENSOUS
    et aussi :
    40269 Saint-Lon-les-Mines URICHEN
    (Aurichen sur la carte d’état major du 18e ; lieu assez proche de l’endroit où Cassini place "la Rue Mesquine)


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