Collègue de travail. 26 ans, en couple, sur le point de faire construire dans le Sud-Toulousain, aux confins de la Gascogne. Je l’ai bien avertie du danger qu’elle avait à s’enterrer à la campagne loin de la ville où elle travaillera fatalement, les transports, l’enfermement pavillonnaire, tout ça ...
Une gare pas loin qu’elle dit, tant mieux alors ...
Mais est-ce le destin d’un jeune couple que de vivre cette vie de galère ?
Un appart en périphérie immédiate de Toulouse, c’est aussi bien ...
Passons, on ne peut rien faire contre les fantasmes contemporains, même si dans les faits ils aboutissent à des inepties d’un point de vue de l’aménagement du territoire.
Elle m’a surtout confié ceci : son lotissement s’appelle "Couradou del Païs".
Ses mots, avec accent toulousain très fort : "j’ai honte de dire mon adresse, j’aurais préféré quelque chose de normal, Rue des Chênes, quelque chose comme ça".
Tant que les militants régionaux n’agiront pas dans le but de rendre leur fierté aux sonorités de l’ancienne langue, ils se trouveront toujours face à ce mur de mépris, dressé par les autochtones eux-mêmes.
Et la graphie alibertine n’est d’aucune utilité, elle n’est source de dignité que pour quelques latinistes et autres médiévistes des facultés ...
Je passe évidemment sur le fait que la maison qu’elle fait construire est une saloperie méditerranéenne.
Mais en l’espèce, c’est pas sa faute, c’est son mec (d’origine portugaise et dans l’artisanat), elle, elle voulait retaper une petite toulousaine de brique, c’est chou.

Tranche de vie Vincent.P