Je suis pour une extension de l’Eurocité dite basque jusqu’à Capbreton Vincent.P

- Vincent P.

Ne serait-ce que parce qu’historiquement, la juridiction de Bayonne s’est toujours étendue à la rive gauche de l’Adour et que donc, du temps où le fleuve se jetait au Vieux Boucau, Bayonne contrôlait le cordon dunaire.
Parce qu’économiquement et démographiquement, il est aberrant que tout projet dans lequel Bayonne s’investit ne comporte pas toute la partie landaise de son agglomération.
Parallèlement cela pose évidemment la question de la légitimité des départements, si à terme l’on pouvait ressusciter les petits pays comme le Seignanx ou le Maremne, ce serait formidable.

Du reste, l’intégration de Capbreton et sa région dans l’Eurocité pourrait être un symbole fort pour cette région des Landes dans la reconquête de son identité, tant je suis persuadé qu’à terme une appartenance administrative - ici certes lâche et transfrontalière - développe une identité.

P.-S.

Une "eurocité" se rit des frontières administratives, ou en bâtit de nouvelles, sur une base géographique.
Les derniers projets d’élargissement de la communauté d’agglo de B.A.B au nord sont encore timides.
L’eurocité "basque" est un regroupement non administratif, ce qui peut permettre plus de largeur d’esprit.
Qu’elle inclut des terres indiscutablement gasconnes comme le Seignanx ou le Maremne confirme sa mixité basco-gasconne.
Ce serait donc clairement une eurocité vasconne !
[Tederic M.]

Grans de sau

  • Bien sûr que Hossegor devrait en faire partie, et même tous les petits pays du sud-ouest landais, Maremne, Gosse, Orthe, Seignanx. Et pourquoi pas jusqu’à Dax ?

  • Je ne suis pas du tout d’accord.
    Fondamentalement parce que Capbreton et Hossegor sont économiquement et socialement situés sur une ligne ouest-est et non nord sud.
    C’est la route Capbreton-Dax qui regroupe la zone de chalandise des artisans et PME du coin, guère une ligne nord-sud.
    Historiquement, je crois qu’il en était de même : Capbreton était un port de pêche important sans aucun lien avec Bayonne, plus probabalement concurrent et rival d’ailleurs.
    Quant à la sujétion administrative de cette zone à Bayonne, j’en doute assez (mais je veux bien admettre une démonsration contraire, évidemment).
    Sur le plan écclésiastique, la juridiction (dont on sait qu’elle reprend de très anciennes limites de "pagi"), Capbreton a toujours relevé du diocèse de Dax et non de Bayonne.
    Surtout, je suis convaincu que l’annexion de cette zone au BAB (voire au delà à la supposée "eurocité basque") aurait des conséquences sociales et écologiques désastreuses.
    Sociales car la zone ainsi "annexée" servirait de réserve foncière au BAB, limité dans son développement par la densité et le niveau disssuasif des prix de l’immobilier au sud et serait destinée à constituer une grosse et informe banlieue, sans doute dortoir et vraisemblablement moins huppée que la zone "basque" type Bassusssary, Arcangues, Villefranque,etc..
    A la clé, bien sûr, la disparition programmée des terres agricoles et des paysages harmonieux qui vont avec.

    Ecologiquement, je rappelle l’extrême fragilité de la zone dunaire et au delà : n’oublions pas la précarité de l’équilibre entre terre et eau qui a permis plusieurs fois à l’Adour de changer de parcours et d’embouchure entre Boucau Vielh et Bocau, précarité que les changements climatiques en cours et la montée du niveau des océans ne peuvent qu’accroitre.

    Tout au plus, puis-je comprendre qu’à l’image du faubourg du Saint-Esprit au XIXèsiècle (du Seignanx à l’origine), puis du Boucau, annexé au siècle dernier par le département des Basses Pyrénées et ledit BAB, une commune comme Tarnos, voisine immédiate partageant la même logique industrielle et maritime que le Boucau, puisse elle aussi se joindre à l’ensemble.

    Il est clair que se pose dans ces conditions la question de la viabilité de la communauté du Seignanx.
    Je pense qu’unie au petit pays de Gosse voisin (qui m’est très cher !) et qui lui est culturellement très proche, cette communauté peut s’affirmer -en maintenant une vocation dominante à la ruralité et ne pas se laisser transformer, quel qu’en soit le statut administratif, en grande banlieue de Bayonne, ce qui est le danger actuellement.

  • Le diocèse de Bayonne n’était qu’un découpage ultérieur du grand diocèse de Dax héritier de la cité des Tarbelles qui de Lit-et-Mixe au pays de Mixe en Basse-Navarre, possédait une certaine unité centrée sur le bassin de l’Adour (qui se jetait très haut au Nord pour couper le cordon dunaire).

    Il faut ajouter également que le peuplement de Bayonne s’est effectué en provenance des pays gascons côtiers.
    Conformément à cette unité, Bayonne a bien tenté d’obtenir à la Révolution un département de l’Adour comportant Dax comme sous-préfecture (le Béarn étant uni à la Bigorre).

    Je ne crois pas pour ma part que l’annexion administrative de Capbreton/Hossegor changerait grand chose à la situation de facto, à savoir que la zone est déjà la réserve foncière du BAB, version cité dortoir en effet et populo.
    Je crois qu’avec l’afflux des personnes sur la côte atlantique contre lequel nous ne pouvons rien, il faut au moins disposer des outils qui permettront de mieux le gérer.
    La concertation entre Bayonne et les communes rurales du Seignanx ou de Gosse est nécessaire pour éviter l’étalement urbain du cas par cas et soulager les maires de communes rurales.
    Bref, délimiter des zones à urbaniser plus densément pour éviter le mitage des terres.

  • Pour me faire un avis, je suis passé dans les environs de Tarnos hier.
    Je remarque avec un certain plaisir que les bâtiments qui sortent de terre sont assez massivement des grands projets d’immeubles (3 étages) dans le style néo-régional (parfois landais, parfois basque).
    Il est assez évident que toute cette région est la banlieue bayonnaise tant l’A63 nous fait vite basculer sur le pont Hubert-Touya de Bayonne (5 minutes).

    Par contre, il y a clairement un problème avec les maisons individuelles, à savoir qu’elles semblent pousser un peu n’importe où, et surtout, dès la limite administrative factice entre Le Boucau et Tarnos franchie, sans que l’on en sache la raison, on ne respecte plus le style local.
    Hallucinant. Tarnos se "méridionalise" alors qu’en toute objectivité, il n’y a aucune différence avec Le Boucau et autres quartiers septentrionaux de Bayonne.
    C’est là que l’on constate combien un département est aussi un carcan parce qu’il impose aussi des réseaux (je suppose que les entrepreneurs landais auxquels les néo-Tarnosiens font appel sont sur Dax, foyer de la provençalisation, là aussi à titre purement gratuit).

  • Je converge avec Vincent dans la dénonciation du mitage et la prolifération alarmante du provençal/californien dans le coin, je ne crois pas cependant qu’on résolve la question par une "concertation entre Bayonne et les communes du Seignanx" si on entend par là leur regroupement dans une unité administrative :
    ce serait sans doute la concertation entre pot de terre et pot de fer et l’extension effective et définitive de ces banlieues dortoirs, même habillées plus joliment qu’aujourd’hui, d’immeubles un peu plus denses et éventuellement inspirés de styles régionaux.

    Il faut arriver à un style d’aménagement territorial évitant la massification des grandes conurbations façon XXè siècle et laisser les territoires ruraux trouver en eux-mêmes les ressources de leur développement.
    Voir par exemple le remarquable travail de la communauté de communes du Gabardan.
    Certes celle-ci a à lutter contre l’isolement et le dépérissement démographique alors que le défi du Seignanx est inverse mais rien ne serait pire qu’un Lille Roubaix Tourcoing façon sud-ouest !

  • Nous sommes donc, Vincent, Gerard et moi, d’accord sur le danger de l’étalement urbain.
    Mais la question qui peut faire débat est celle-ci :
    Est-ce que la réunion administrative des zones rurbaines avec les zones urbaines renforce la rurbanisation ou non ?

    Je me pose beaucoup la question au sujet du contour à préconiser pour une éventuelle métropole de Bordeaux.
    J’observe d’abord que la rurbanisation sévit déjà dans des zones qui n’appartiennent pas à la Communauté Urbaine de Bordeaux.

    Le cas de Saint-Selve (Communauté de communes de Montesquieu, indépendante de la CUB), et de ses nouveaux lotissements dans le pignada, a déjà été évoqué dans les "locs" de Gasconha.com.
    J’ai tendance à penser qu’englober les communes à tendance rurbaine dans une communauté incluant la ville centre pourrait, paradoxalement, limiter la rurbanisation, seules des autorités métropolitaines ayant la force de s’y opposer, alors que les maires des petites communes y succombent forcément.
    La direction actuelle de la CUB est capable de développer un discours, et même (c’est plutôt ça qui compte !) une politique de redensification le long des voies de transports en commun et dans les centres urbains existants, alors que les maires de communes rurbaines se limitent au discours, et même pas toujours.
    Pour compléter le tableau girondin, il faut aussi parler du Département, qui, à mon avis (notamment à cause du mode de scrutin), prend le parti des petites communes et communautés rurbaines, et facilite la rurbanisation, par exemple en finançant les investissements routiers qu’elle induit.

    Je rêve aussi de communautés rurales qui retrouvent le chemin de l’autonomie, mais nous n’y sommes pas du tout !
    Dans le cas girondin, je rêve du démembrement du Département, qui serait divisé entre la métropole bordelaise (avec le débat évoqué plus haut sur ses contours) et des communautés de type "pays" qui seraient assez fortes pour retrouver un développement autonome.
    Une Gascogne renaissant politiquement pourrait d’ailleurs fédérer ces pays, et laisser les métropoles comme Bordeaux et Toulouse, bien circonscrites territorialement, exercer un rayonnement qui dépasse de loin les pays gascons.


Un gran de sau ?

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