Le sentiment national gascon chez Camelat Vincent.P

- Vincent P.

"U soulet sistèmi de grafie qui escoubaré l’ère e nous acoustumaré à ue léngue literari tau Bear e la Gascougne. [...] Que y a u interès mayou, u interès qui gausarèy apera naciounau à nous maneya qu’ue soule léngue, ue léngue qui sie biste coumprèse dous quoate corns de la Terre dous Naupoples."

Lettre à André Pic de Janvier 34 :

"E sabes quoan de proubençaus e soun abounats à Reclams ? Tres ou
quoate : Fontan, Mistrau, Rolland, Arnaud qui ey de Lunel e qu’ey tout.
Nou parli de Loubet qui ey à Paris. Que souy doungues decidat mèy que mèy à nou tant debisa de Proubence e à bira-m decap à Catalougne e Espagne."

Lettre à André Pic de Janvier 36 :

"Mercés hère dou sinnet dab qui bieni de coupa las hoelhes dou libe de Rohlfs : le Gascon, ue bère obre que t’en respouni e qui-ns e cabilhara à touts dens l’idée qu’em mèy iberics qu’arré mèy e que-ns e cau cerca noustes mestes nou sur la Seine ne sur lou Rose mès tras los montes, darrè las mountagnes puntagudes."

Grans de sau

  • Dès la huitième ligne de la préface de Bite Bitante éditée par Reclams, on peut lire de la plume de Jean Salles-Loustau :

    « En 1921 paraît Morta e Viva, ample méditation sur l’histoire de "notre nation", de la conquête romaine au coup d’arrêt que l’on sait avec la bataille de Muret. Dans une perspective occitaniste qui ne dit pas son nom, Camelat voit dans cet épisode de la Croisade Albigeoise "l’agonie d’une civilisation" selon la formule de Simone Weil, tout en affirmant la possibilité d’une Renaissance ("la Reviscolada") si l’on choisit de creuser comme il le fait lui-même le sillon ouvert par Mistral. »

    Est-ce une interprétation abusive qui cherche à rentrer tout ce qui est gascon dans le rang occitaniste ou bien Camelat hésitait véritablement entre l’échelle gasconne et provençale (pour ne pas dire "occitane" en termes plus modernes) ?

  • Les récits fondateurs sont nécessaires à toute vie sociale.

    Le méridionalisme, surtout à partir du XIXe siècle, est une maladie française dont les deux virus sont, dans les villes des régions d’Oïl l’image colportée du "Méridional" type ; et dans les pays du "Sud" l’adoption de ces stéréotypes par les petites élites urbaines déculturées, avec un brin de jalousie et de suffisance. Raillerie d’un côté, complaisance de l’autre.

    Le malheur des Gascons c’est que leur nationalité d’abord ethnographique n’a pas trouvé son mythe fondateur, que D’Astros et G. Ader avaient pourtant esquissé.

    M. Camélat (1871-1962) avait lancé sa vision de l’histoire des Gascons, qui, pour son époque et malgré des erreurs sur l’origine de ce peuple, était bien plus adaptée que les fantasmes "occitans" sur Montségur ou les rêveries pan-latines.

    Reclams de Biarn e Gascounhe no 10, 1934 (38e anade) :
    « Que parlam hère, en France, de crises, mes que s’èm apercebuts que la mey danyerouse si nou-n se rebiraben biste, que seré la crise de l’esprit. »


Un gran de sau ?

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