Voici les arguments de la CAF contre une "ninoèra" bilingue en Vallée d’Ossau :
"Votre association diffuse sur internet en occitan, une opinion au sujet de la position de la Direction de la CAF à l’égard du projet de crèche en Vallée d’Ossau, sans nous avoir consultés ou prévenus.
Vous évoquez des positions de notre organisme qui sont tout à fait erronées.
Nous tenons d’abord à confirmer notre attachement à la diversité régionale et culturelle en particulier en matière linguistique.
En échange, vous devez comprendre que la CAF intervient en matière de politique familiale et sociale.
Or l’apprentissage d’une langue est une question avant tout culturelle donc hors de notre champ de compétence. Si d’autres CAF s’aventurent à financer ce domaine, c’est uniquement sous leur propre responsabilité locale.
Notre position en Béarn n’est donc fondée sur aucun ostracisme anti-occitan, mais simplement sur notre réglementation.
Pour contribuer à votre débat, je souhaite l’élargir avec les remarques suivantes :
* Du point de vue de l’intérêt du bébé, la plupart des experts en matière d’apprentissage du langage et de la langue, considèrent qu’il n’est pas pertinent d’apprendre une 2ème langue aussi jeune, sauf à la rigueur si cette 2ème langue est parlée continuellement à la maison par toute la famille. Ce qui est loin d’être le cas, de l’avis de
nombreux béarnais, y compris en Vallée d’Ossau.
* Toujours du point de vue de l’intérêt de l’enfant, soulignons l’importance de la 2ème langue à apprendre en priorité : quel que soit l’intérêt des langues régionales, il est au moins aussi pertinent de leur enseigner une langue étrangère pour les préparer à l’évolution du monde et à mieux faire face à leurs futurs parcours scolaire et professionnel (la plupart de nos enfants, statistiquement, ont plus de chance de travailler à l’étranger quand ils auront 30 ans que dans la Vallée d’Ossau).
* Vous comprendrez facilement que nous pourrons tous être également confrontés sur certains territoires français, avec la forte densité de population d’origine étrangère, à des demandes tout aussi légitimes que la vôtre pour apprendre l’arabe ou le chinois dès le berceau.
* Enfin, et c’est très important, je tiens à vous préciser que la position officielle définitive de la CAF de Pau, appuyée par la caisse nationale, a été officialisée pendant l’été 2007 auprès des élus locaux concernés et de l’association."
Il me semble que tous ces arguments sont imparables : dans la mesure où la transmission ne s’opère pas, il est inutile d’apprendre béarnais à des enfants si jeunes.
Il vaut mieux en effet se projeter dans le monde à venir fait de mobilité : les Ossalois ne vivront plus en Ossau et inversement l’Ossau accueillera de plus en plus (et chaleureusement on l’espère !) de nouvelles populations. Il n’y a pas d’avenir pour le gascon : aucune utilité sociale, relation sentimentale brisée avec les nouvelles générations.
Reste un seul argument : nous sommes Béarnais, fiers de notre pays le Béarn, et en Béarn on parle gascon béarnais. Point. Ah évidemment c’est du patriotisme, ça pue le nationalisme. Rien qu’à imaginer ces défilés de nationalistes béarnais avec leurs drapeaux aux vaquetas, je pense à Munich.
C’est la seule manière de sauver ce qui peut l’être : renouer avec le petit patriotisme local.
Tant que l’occitanisme sera en place, ce genre d’arguments "à la basque" ne se feront pas entendre.
Les occitanistes ont totalement perdu tout sens des réalités.
Pourquoi apprendre le gascon aux nins ? Vincent.P