La charte de 2003 du "Pays Coeur d’Albret" L’atout « Gascogne »

- Tederic Merger

Depuis le 1er janvier 2017, Albret Communauté a réuni, sur le périmètre du "Pays Cœur d’Albret" une communauté de communes unique (avant il y en avait trois).

Un "pays" qui se transforme en intercommunalité, c’est aussi ce que nous avons pu observer en Couserans, avec la création de la Communauté de communes Couserans-Pyrénées sur le périmètre du Pays Couserans.
C’est un grand pas, parce que l’intercommunalité est une collectivité locale de plein exercice, avec des compétences étendues : elle décide et administre, quand le "pays" fixait surtout des orientations, tout en négociant, quand même, des contrats d’action avec l’Europe ou la Région.

On peut donc espérer qu’Albret Communauté, avec ses pouvoirs étendus, s’inspire et s’inspirera de cette charte de 2003, qui parlait - un peu - de Gascogne.

Les racines gasconnes

« Le Sud du territoire est résolument gascon, plus « proche », si l’on examine les chiffres des migrations alternantes des communes de la zone, de Condom que de Nérac ou Agen. La présence d’une « Académie des menteurs » à Moncrabeau est également un signe révélateur des racines culturelles du territoire. »

décodage et commentaire :
 Condom insufflerait de la gasconitat, contrairement à Nérac et Agen ; nous savons pourtant que la gasconitat du Néracais est forte ; à quel point cette dichotomie entre le sud et le nord de l’Albret néracais est-elle réelle ?
 Les gascons seraient plus facilement menteurs !-)

« la commune de Saint-Pé-Saint-Simon est d’ailleurs rattachée au bassin de vie de la commune landaise de Gabarret, et non pas à celui de Mézin. L’identité du territoire est à la fois landaise, gasconne, et agenaise : elle est la somme de ces influences, ce qui la rend d’autant plus difficilement définissable et « appropriable ». »

décodage et commentaire :
 Pour les rédacteurs de la charte, la Gascogne, c’est plutôt le département du Gers, puisqu’une bourgade comme Gabarret (dans le Département des Landes) est définie landaise, et pas explicitement gasconne.
 L’Agenais gascon (le Brulhois...), ils ne semblent pas connaitre non plus.

« En termes d’image, le Cœur Albret bénéficie d’un côté de l’image internationalement reconnue du « bien vivre gascon », mais d’un autre côté, il a tendance à se noyer dans ce vaste espace touristique, par manque de valorisation de ses atouts propres. »

décodage et commentaire :
 Le "vaste espace touristique", c’est donc la Gascogne ? Bonne nouvelle ! (mais de quelle Gascogne s’agit-il ?)
 L’idée du « bien vivre gascon » est quand même bien stimulante...
 Et qu’il soit "internationalement reconnu", nous le savions déjà, et nous souhaitons que tous les pays du triangle gascon profitent de cette notoriété, celle du nom Gascogne, Gascony...

« L’atout « Gascogne » qualifie naturellement l’Albret, territoire porteur d’une culture vivante et de savoir-faire spécifiques. Il est souvent le résultat d’une longue relation entre l’homme et son espace. La grande diversité patrimoniale (espaces naturels, agricoles, forestiers, savoir-faire, architecture, histoire...) fait l’identité du pays. Son image doit être préservée et mise en avant car elle participe au renforcement de la cohésion sociale et constitue un des fondements du développement actuel et des nouvelles potentialités du territoire. »

décodage et commentaire :
 L’atout « Gascogne »... Voici qui peut ravir Région Gascogne Prospective et Gasconha.com !
 Il faudrait quand même démêler ce qui est particulièrement gascon, dans ces multiples qualités, dont certaines peuvent heureusement exister en d’autres pays.
 A propos d’architecture : la charte se réfère sans doute au patrimoine bâti ancien
(par exemple la bastide de Vianne), mais ne comporte guère de recommandations sur la qualité du bâti nouveau (sauf sur sa localisation spatiale) ; or nous constatons, nous Gasconha.com, par exemple à Calignac, Caubeyres, Réaup-Lisse, en fait partout... que les constructions pavillonnaires de ces dernières années sont souvent mauvaises sur un plan esthétique, et ne valorisent en rien une identité de pays gascon, bien au contraire...

« La qualité environnementale de notre territoire mais aussi l’affirmation d’un véritable « art de vivre » en Albret, peuvent constituer les conditions d’un tel développement autour des activités de création et de récréation tant pour les populations résidentes qu’extérieures. Grâce à cette dimension particulière de la vie locale, on peut espérer maintenir ou renforcer le lien social et, par là, en favoriser le développement économique.
Développer l’économie résidentielle, c’est « PARTAGER NOTRE QUALITÉ DE VIE ». »

décodage et commentaire :
 Après le "bien vivre gascon", "l’art de vivre"... bien sûr, ce sont des choses difficiles à expliquer, mais on aimerait quand même plus de précisions. Comment se décline cet art de vivre ? Bien manger ? l’armagnac ? la charte mentionne plusieurs fois un produit local, le melon... et elle décline ainsi la « culture gasconne » : « gastronomie, production locale d’Armagnac, manifestations (« académie des menteurs » à Moncrabeau) » ; encore les menteurs ! On n’est pas loin du cliché du "gascon fanfaron" et des promesses de gascon...
 "populations extérieures, économie résidentielle, partager notre qualité de vie"... Un des axes de la charte est de développer l’attractivité de l’Albret, pour les touristes, mais aussi pour les nouveaux résidents... l’idée est aussi que la population autochtone vieillissante a besoin d’un apport extérieur. Rai, l’idée de partager un art de vie est séduisante !

« Création de circuits, de visites pour faire vivre l’histoire locale : en exemple, les circuits qui ont été créés et commercialisés par l’office du tourisme du Mézinais, après autorisation préfectorale (10 circuits, dont certains interdépartementaux, valorisant les racines gasconnes du territoire, en lien avec le Gers), création de produits touristiques liés au goût, à la gastronomie. »

décodage et commentaire :
 ici encore, "le Gers" voisine avec "les racines gasconnes"...
 mention de l’histoire locale : les séjours à Nérac d’Henri de Navarre, futur Henri IV ? cette référence est insistante à Nérac, nous aimons lou noste Enric, mais l’histoire locale n’est pas que ça !
 à propos de "racines gasconnes du territoire" : un grand absent dans le texte de la charte, la langue gasconne du territoire ! ; et l’idée de patrimoine toponymique (les noms de lòcs chers à Gasconha.com)... dommage, quand on parle de renforcer l’identité du pays !

Une revendication d’autonomie

Au delà de ces invocations de la Gascogne, heureusement insistantes mais un peu imprécises, incomplètes ou réductrices, la charte regrette que les actions de développement menées en Albret aient été majoritairement portées par des acteurs extérieurs au territoire (Département 47, Etat, Europe) le plaçant « dans une position de relative dépendance à l’égard de politiques et de logiques d’action exogènes ».
Saine revendication. Mais la mutation du "pays" en communauté de communes devrait la satisfaire.

Le territoire du Pays Coeur d’Albret
Agence Marketeam - Charte du Pays Coeur d’Albret - 2003

Les frontières régionales

Déjà en 2003, la charte estimait qu’elles pesaient « lourdement sur d’éventuels rapprochements ». C’est la frontière entre Aquitaine et Midi-Pyrénées, dont le pays d’Albret est limitrophe, qui était visée. Avec les arrégiouasses Nouvelle-Aquitaine et Occitanie, ça ne s’est pas arrangé !

La « percée » agenaise

« Elle touche plus fortement les communes les plus proches de l’agglomération [agenaise], et marque un début de diagonalisation du territoire, (également marquée par l’influence de la Vallée de la Garonne). »

décodage et commentaire :
En 2003, la charte soulignait une faiblesse économique du pays d’Albret, un faible rayonnement de Nérac et de Lavardac. La fermeture de la verrerie de Vienne n’a pas dû arranger les choses. Du coup, l’Albret néracais dépendait (dépend toujours ?) de l’expansion résidentielle du bassin de vie d’Agen.

Evaluation

« La loi prévoit la notion d’évaluation du projet et même de révision de la charte à 10 ans. »
Donc, l’évaluation officielle a dû avoir lieu vers 2014...
Il ne faudrait pas que la transformation en communauté de communes, qui a eu lieu depuis, ait brisé cette disposition vertueuse.
Mais soyons ambitieux : nous pourrions ici, sur Gasconha.com, et au nom de Région Gascogne Prospective, prendre la relève, au moins partiellement !

Voir en ligne : La Charte du Pays Cœur d’Albret - 2003

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