L’alimentation en Occitanie

- Tederic Merger

En visite à Valence sur Baïse (que je vous recommande : c’est une bastide qui ressemble étonnamment à celle de Montréal), j’ai acheté du pain, exactement une baguette nommée "petit bonheur" dans une boulangerie, celle qui est un peu excentrée, sur la place Voltaire*, pas sur la place principale aux cornières. Le pain était bon.

Mais la poche en papier qui le contenait portait le visage souriant de Carole Delga "Ancienne ministre, Présidente de la Région Occitanie Pyrénées-Méditerranée" et faisait à longueur de baguette la promotion de "L’ALIMENTATION GRANDE CAUSE REGIONALE 2018" :

« Depuis longtemps, notre région entretient un rapport singulier avec l’alimentation, car elle touche à notre culture, à notre identité, à notre qualité de vie, et nous procure des moments forts de partage et de convivialité.

Les produits de nos montagnes, de nos coteaux, de nos vignes, de nos plaines et de notre littoral sont notre fierté et contribuent à la renommée de l’Occitanie à travers le monde. [...] »

On appréciera le "Depuis longtemps, notre région" pour une Région inaugurée début 2016.
Et puis, "notre" (5 fois), "nos" (4 fois), "nous" (1 fois)...
En remplaçant "Occitanie" par "Nouvelle-Aquitaine", le texte peut servir aussi pour cette dernière (à Gasconha.com nous souhaitons que ces deux régions coopèrent !).

* A Valence sur Baïse, les noms de voies sont très standard français (rue de la République, rue Jean Jaurès... quand même un boulevard de Lissagaray qui doit honorer une gloire locale, malgré le nom basque...).
Eh bien ça m’aura fait connaitre ce Lissagaray, un publiciste de gauche qui a failli devenir le gendre de Karl Marx. Il n’a pas de rapport particulier à Valence sur Baïse, mais il est bien issu de la Gascogne au sens large, puis monté à Paris comme tant d’autres gascons lettrés.

Grans de sau

  • =) un publiciste de gauche qui a failli devenir le gendre de Karl Marx. Il n’a pas de rapport particulier à Valence sur Baïse, mais il est bien issu de la Gascogne au sens large,

    Paul Lafargue dont le père était né à Bordeaux a été le gendre de K Marx...

  • Et l’auteur de "L’éloge de la paresse",un super programme !

  • Deux des filles de Marx Laura et Eleanor ont d’ailleurs pendant la Commune été à Bordeaux dans la famille de Paul Lafargue pour une collecte en faveur des Communards. Laura était déjà la femme de Paul qu’elle avait épousé en 1868, et Eleanor aura une liaison avec Lissagaray fils d’un pharmacien de Toulouse qui avait fait ses études à Auch, Lissagaray sera le dirigeant de la Commune et après la semaine sanglante il en écrira l’histoire qu’Eleanor traduira en anglais. Mais Marx était très réticent sur cette relation et fera tout pour l’empêcher, Eleanor se mariera avec Aveling un Anglais, mais elle finira par se suicider, Laura et Lafargue aussi se suicideront en 1911, leur tombe commune est juste en face du mur des fédérés.
    Il y a un roman de Juan Goytisolo, "la saga de los Marx" qui fait revivre les deux soeurs sorties de leur tombes à notre époque. On y voit leurs maris... si on sait que certains attribuent à Lafitte le flibustier charnègue le financement des premiers écrits de Karl, on voit que notre Gascogne a eu à voir avec le "dia-mat" et le non moins matérialisme historique !!!


Un gran de sau ?

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