Les noms de famille dans la Petite Gavacherie au XIXe siècle Fréquence, origine, étymologie...

- Gaby

Grans de sau

  • Il est connu que le gascon(sans doute quelque peu transformé par son environnement immédiat) avait été conservé dans le bourg de Monségur lui même alors que le marotin d’oil était parlé dans le reste de la Gavacherie (un peu gasconnisé peut-être aussi ? ).Or le faible nombre de patronymes gascons(et leur plus faible encore représentation démographique) fait penser que des immigrés d’oil établis dans le bourg auraient pu passer au gascon au fil du temps.Malheureusement nous n’avons pas la distribution patronymique par communes pour le vérifier, apparemment.Mon hypothèse est-elle bonne ? Et comment l’expliquer ? Cet isolat gascon de Monségur intrigue.

  • J’ai remarqué un certain nombre de patronymes gascons fixés à Monségur, notamment d’origine béarnaise (p.ex. Nabos, Minvielle, MEstrot). Mais cela n’explique pas tout : pourquoi n’ont-ils pas parlé béarnais, alors ?

  • Bravo à Gaby pour cette ébauche d’étude, qui aurait mérité une véritable thèse, si la matière première était encore en état d’être étudiée, ce qui n’est pas le cas (nous sommes nettement dans une contrée où les derniers beaux restes de culture autochtone se sont éteints dans les années 60).

    Une indication sur l’état actuel en Petite Gavacherie : les gens ancrés dans ce pays y ont l’accent du Sud-Ouest en parlant français. En effet, j’ai eu l’occasion à Bordeaux de me faire des connaissances de gens originaires de cette contrée autour de Monségur (notamment Saint-Ferme et Taillecavat), et il est manifeste qu’il restait peu de conscience identitaire de ce passé.

    Ainsi que Gérard nous y invite, l’étude se devrait d’être complétée par une analyse commune par commune. Mais en fait, plus que commune par commune même, ce serait famille par famille, pour décrypter et reconstituer les liens maritaux, et les préférences.

    Personnellement, une recherche rapide sur Geneanet ne me permet pas de déceler de préférences "ethniques", l’on se mariait aussi bien avec des gens de terres restées gasconophones qu’avec des gens issues du cœur de la Gavacherie, ce qui est un phénomène que l’on retrouve dans la Grande Gavacherie. Je constate une mixité totale, ainsi que des courants migratoires intéressants.

    Par exemple, qu’est allé faire un Paloque du Béarn à Monségur au début du XIXème siècle ? Il y a épousé une fille Dexperts de la ville, variante du patronyme Dexpert, très fréquent en Bordelais gasconophone.

    https://gw.geneanet.org/edouardpareja?lang=fr&pz=mathilde+jeanne+nicole+yvonne&nz=pareja&ocz=0&p=jean&n=paloque

    A mon sens, il convient d’analyser la situation comme suit : il y a eu un phénomène massif de colonisation sur des terres qui avaient été "désolées" (c’est le terme de l’époque), qui comprenaient l’ensemble de l’Entre-deux-Mers. Le parler d’oïl des Gavaches s’est maintenu le mieux là où ils étaient démographiquement majoritaires, sur une période somme toute courte de 300 ans, vu que dès le XIXème siècle, il semble que le gascon est en voie de reprendre les villages, phénomène stoppé net par l’introduction du français, et qui s’est maintenu comme un mirage dans l’accent des descendants des Gavaches (étant entendu qu’il est possible que le marotin était lui-même "dit" avec un accent gascon, ce qui ne serait rien d’étonnant, après 3 siècles et demi de perméabilité).

    En somme, il n’y a rien de surprenant, on trouve dans l’Entre-deux-Mers gascon une très forte proportion de patronymes d’oïl ou nord-occitans. Ce qui est plus surprenant, c’est qu’en 2017, personne n’ait vraiment encore étudié de manière complète la question, notamment en puisant dans les archives, ce de façon systématique, pour comprendre les courants d’attraction, et les modalités de repeuplement, tout au long du XVIème siècle, puis la formation du petit peuple "marotin".


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