Le choix de Samatan pour l’amassade "Nousautes les gascoûns" avait aussi l’avantage de titiller l’ogre toulousain.
En prenant, pour m’y rendre, le bus de Toulouse vers Samatan et Lombez, j’ai vu ce qu’il avait déjà dévoré. En gros, il a gnaqué jusqu’à Saint Lys.
De la Gare Matabiau jusqu’à Saint Lys, on ne quitte pas la ville, et le bus* met 1h10 officiellement, et en réalité beaucoup plus à l’heure de pointe où je l’ai pris.
Quand on passe une rocade, on pourrait croire qu’on va s’en sortir, mais non, ça continue : rond-points, centre commerciaux et leurs parkings, lotissements ; des instituts de fitness tentent leur chance sur l’artère principale, la route de Lombez ; c’est interminable surtout que ça bouchonne... les voitures sortent de partout, il est entre 18 et 19h, il fait nuit ce 24 novembre, mais tout est éclairé. Débauche d’énergie, civilisation du pétrole...
Après Saint Lys, on entre dans le monde de la nuit : on entre vraiment en Gascogne.
Après coup, j’ai repensé au projet de méga-centre commercial Val Tolosa, initialement « Portes de Gascogne », à Plaisance du Touch, entre Estiou et La Menude, donc en plein dans cette zone déjà bien entamée par l’ogre toulousain, où il prendrait encore 44 ha de terres naturelles.
"A malin, malin et demi", disait ma grand-mère... Avec ce Val Tolosa, les centres commerciaux déjà installés sur ces Portes de Gascogne trouveraient plus fort qu’eux.
Val Tolosa vs Portes de Gascogne...
Gardarem la Ménuda !
* Ligne 65 du Réseau Arc-en-ciel du Conseil départemental de la Haute Garonne, terminus Boulogne sur Gesse.
Les annonces vocales dans le bus n’ont rien à voir avec des intonations ni des prononciations gasconnes ; elles sont étrangères au pays, et même étranges.