Nous sommes tous faillibles et il nous arrive de proférer des choses qui vont au-delà de notre pensée. C’est sans nul doute le cas avec cette bourde de Jean Lassalle, le candidat malheureux à l’élection présidentielle, à l’accent pyrénéen si typé, qui a marqué les médias hexagonaux (moqueries en tout genre, évidemment).
Reste que faire le raccourci entre le geste, certes militant, de mettre ses enfants en ikastola, et la prise des armes, manière ETA, est vexatoire, diffamant, et évidemment stupide.
C’est là la preuve que Jean Lassalle, avec la sympathie que l’on peut avoir pour sa personne, n’est pas structuré suffisamment d’un point de vue de la pensée politique, et que sa défense des cultures régionales - qui est indéniable dans la vidéo à la 23ème minute - manque toutefois de cohérence globale : avec Jean Lassalle, c’est toujours la République qui doit, telle une bonne fée, se pencher sur le devenir de nos territoires.
Moins que la gaffe et l’affirmation un peu grossière, c’est cela que je retiens, cette obsession archaïque pour la République, ses services publics miraculeux, la figure de l’autorité parisienne. Les nouvelles générations locales doivent, à mon sens, s’organiser : le tissu associatif, l’initiative privée, sont autant légitimes à investir le champ culturel local que l’État, déconcentré ou décentralisé.
Pour le reste, cela n’arrangera pas les relations entre Basques et Béarnais, après il y a quelques années les propos du député David Habib : je crois que nous pouvons dire que Gasconha.com est très partisan de la pratique de la langue basque partout où elle est légitime, et nous bénéficierons tous d’un Pays Basque fort et affirmé.