Les mots en -ade de l’estiu gascoun sardinade, carcassade, thonade...

- Tederic Merger

Je n’ai pas encore vérifié s’il y en avait dans le vocabulaire du surf de Miquèu Baris.*
Lo campionat mondiau de surf en 2017 : un eveniment neo-gascon ?

Bien entendu, la terminaison -ade (-ada en alibertin) n’est pas spécifiquement gasconne, elle est occitane, catalane, et aussi castillane, portugaise et brésilienne (la Lambada...).

En Gascogne profonde, on mange plus qu’on ne surfe.
Grillade est maintenant banal.
Piperade est traditionnel. pipèr = piment
Je vois sardinade depuis des années (comme escargolade).
Thonade et carcassade me paraissent plus nouveaux, et témoignent d’une certaine créativité de nos campagnes - à moins qu’elles aillent tout simplement chercher ces mots et ces recettes sur le web : ils y sont !
Je vois quand même que Google donne carcassade d’abord en Gascogne.

Poudenas - Thonade 2016
Lubbon - carcassade 2016
St Pé - St Simon - hestes 2016
Baudignan - hestes 2016

* Adara qu’èi verifiat ! Que n’i a dus : cabussada (« wipe out ») e espetarnada.

Grans de sau

  • Qu en’i a un tercèr : aviada (gahar l’aviada/gaha l’abiade).
    Es çò que soheti aus estius e aus estivaires gascons enguan !

  •  ade est tout bonnement l’aboutissement du latin -ata, en respectant les "règles" de la transformation phonétique de chaque langue romane :
     ade en gascon moderne, ata en italien, ada en castillan , et bien sûr -ée en français : couvée, allée, cuvée, etc.

     ata latin est le féminin du participe passé des verbes en -are (-a en gascon moderne, -ar en espagnol, -er en français, etc.).

    Mais il existe aussi bon nombre de formes masculines : -at en gascon (couhat, salat, etc.), ato en italien, adu en castillan, -é en français : coupé, salé, chassé-croisé, accusé etc.

    Les verbes en -ire latin avaient leurs participes passés en -itus, -ita, d’où chez nous -it (couhit) et -ide (culhide, audide…) et en français, -i / -ie (farci, moisi, ouïe, saillie…).

    Et les verbes en -ere es avaient en -utus, -uta, d’où en gascon -ut (arrecebut) et -ude (courrude, coelhude) et en français, -u (reçu) et -ue (revue).

  • Merci Jean pour ces explications.

    J’ai mis en avant les nouveaux mots avec la terminaison -ade comme un cas d’activation en français moderne de ce qui était spécifique au gascon et à tout un groupe linguistique latin. Au point où nous en sommes, c’est toujours bon à prendre !

    Et si la terminaison -ade surnage en français - un français à tonalité d’oc, l’envers de la médaille, c’est que les autres terminaisons de participe passé, que ce soit celles au masculin (-at, -it, -ut), ou celles au féminin des verbes des autres groupes (-ide, -ude), sont, elles, sans postérité en français : par exemple, on rencontre bien "virade" (de l’espoir, etc.) mais beaucoup moins "courrude" (je trouve quand même une "Courrude du Bager" à Arudy).

  • En direct de Marmande où je me trouve pour midi, j’ajoute les Confituriades de Beaupuy (47) !

  • J’en ai un qui n’est pas réservé à l’estiu, mais est aussi associé au plaisir :
    l’écartade !
    Je l’ai entendu en Agenais.
    Mais il semble connu plus largement : « écartade Incartade de nature sexuelle » nous dit le Dictionnaire québécois instantané

  • De 2016 a 2018, la tounado de Poudenàs qu’a chic cambiat.
    Sounque "l’assiette gasconne" qui es remplaçado per "l’assiette gourmande".
    De touto faÿçoun, ad aqueth moumén, jou que serei au Moun entà cantà !

  • "La Circulade des Pensées" ; c’est au crématorium du Pech Bleu à Béziers ; donc pas en Gascogne, mais nous partageons ce suffixe -ade avec le Languedoc... et même peut-être avec toute la France !

  • Engoan / cette année, je découvre la beafsteakade : "grande beafsteakade champêtre" à Gabarret - mais c’était hier !
    Il est question d’entrecôte... si on rêve un peu, en gascon, on pourrait avoir "entercoustade" !

    Au même moment, la Dépêche nous apprend que :

    De la fouace aveyronnaise au mounjetade en passant par les tomates farcies dont sa grand-mère lui a donné la recette, Carole Delga [la présidente de la Région Occitanie ] cultive son éclectisme et confesse être « très gourmande ».

    Hélas, la Dépêche nous déçoit en mettant mounjetade au masculin, alors que c’est la mounjétade (la monjetada, era monjetada). mongeta = haricot

  • A Poudenas, ils attaquent aussi l’aussi l’automne avec un nom en -ade !


Un gran de sau ?

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