"Un projècte d’escòla bilingua gascon/basco a Boucau"

- Tederic Merger

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Grans de sau

  • A noter dans le développement du twitt du dénommé Christophe de Prada,deux affiches annonçant la réunion publique du 3 juin :
     celle en français parle de dualisme "basque/gascon" ;
     celle en basque écrit "okzitana/euskera".
    Comme je ne comprends pas le basque ,je suppose que,dans cette langue,gascon se traduit par"okzitana".
    Plus sérieusement,je suppose que cette étonnante dichotomie s’explique par des rapprochements politiques qu’on n’explique pas au vulgum pecus supposé venir à la réunion (mais je ne voudrais pas céder trop vite au procès d’intention !).

  • "Comme je ne comprends pas le basque ,je suppose que, dans cette langue, gascon se traduit par"okzitana"."

    Pas du tout, lisez bien le tweet :"Gaskoina, gaskoin." Y aurait-il du côté du Boucau, encore un peu de conscience gasconne ? L’affiche montre bien que le mot gascon semble plus porteur que celui d’occitan.

    Le gascon, la Gascogne, les Gascons sont bien connus dans la langue, la littérature et l’histoire basque (et aussi au Pays basque espagnol).

    L’été dernier, en visitant la Casa de Juntas à Guernica, le garde de l’entrée demandait aux visiteurs leur pays et leur région d’origine.

    D’où venez-vous ? De France. De quelle région ? De l’Aquitaine. Quelle ville ? Pau. Ah si ! Biarneses !!! Bai !

    Eskerrik asko !

  • Derrière l’affichage de ce projet, il y a tout un contexte problématique - et une égalité basque-gascon de façade.

    Le gascon est en position de faiblesse identitaire en pays bayonnais. Mais Le Boucau est tellement clairement en terre gasconne (rive droite de l’Adour...) que les basquistes n’ont pas osé (par pragmatisme), ou pas voulu (par idéal) un projet d’ikastola basque pure.

    Enfin, je le vois comme ça, mais je ne suis pas sur place.

    De toute façon, la simple existence d’un tel projet est positive pour le gascon, surtout avec l’utilisation du terme "gascon" (et pas "occitan").
    J’aime aussi "au Boucau" et pas "à Boucau".
    Depuis quand a-t-on supprimé l’article du Boucau ? Tederic M.

  • Gascón, el idioma, se traduce por "gaskoi(n)era en euskera y "gascón" el etnónimo por "gaskoi(n)". Gaskoin, a menudos, quiere decir, sobre todo en el Iparralde, francés, un poquito como gabacho, con sentido bastante peyorativo.
    A mi, como vasco, me gusta muchisimo la idea de una escuela euskera/gascón.

  • J’avais intuitivement perçu la même chose que Tederic.
    A noter que sur son proofil Twitter C.de Prada se définit à la fois comme basquisant et"occitanista" mais là encore à quelle définition du mot renvoie-t-il ? Reste que l’affiche en basque indique bien "okzitana" .
    A suivre en tous cas cette expérience bien particulière .

  • La pelouse est tondue et magnifique.
    Le Boucau est un quartier de Tarnos érigé en commune par Napoléon III en 1857. Le Boucau n’est en rien une commune basque et ne l’a jamais été. Pourquoi appeler cette commune Bokale, c’est ridicule. Je ne vois pas très bien ce qu’une école basque vient y faire. De quel droit ?
    Pauvre Gascogne !
    On attend la réciproque avec une école occitane à Saint-Jean-de-Luz !
    Tout compte fait PJM a peut-être tort, la disparition totale de la Gascogne n’attendra pas 20 ans.

  • Ceux qui trouvent ridicule d’ouvrir une ikastola au Boucau apprendront que le projet a tout compte fait été écourté car au contraire de l’Ikastola qui comptait déjà plusieurs enfants intéressés, il n’y avait AUCUN enfant inscrit dans la calandreta gasconne. Boucau est évidemment en terre gasconne mais ne souhaite pas à priori apprendre la langue romane ancestrale. Pourquoi donc ouvrir une ikastola au Boucau ? Parce que il y existe une demande, ce qui n’existe pas le moins du monde pour la calandreta malheureusement... Au lieu de fustiger des projets très louables comme ceux ci, soyez conscients que parfois le dynamisme pour l’euskara pourrait réveiller le désert culturel dans lequel erre le pays gascon incapable de trouver un mainat gascophone...

  • Il est indéniable que le projet d’une ikastola au Boucau a pu aboutir, tout simplement parce qu’il y a demande. C’est un fait. Et il n’y a pas de demande parallèle gasconne, pour partie parce que les Gascons sont faibles, ce pour des raisons diverses (dont l’une, que nous analysons depuis un certain nombre d’années ici même, est celle de s’être embourbé dans l’imaginaire occitan qui a induit une coupure totale avec les derniers locuteurs de la langue et une confusion totale sur ce qu’était le pays charnel, vécu).

    C’est un fait également que l’émergence de l’agglomération "Pays Basque" favorise, dans les mentalités, l’idée d’un territoire homogène, contre la réalité du terrain, ou du moins ce qu’il en reste. Pour parler de manière très concrète, le rejet catégorique, par exemple, des nationalistes basques, avec lesquels les partis classiques doivent gouverner, d’étendre à Tarnos quelque chose d’aussi légitime que le transport urbain vers Bayonne, montre bien qu’au sein des régionalistes basques, est très diffusée l’idée de territorialisation du fait basque sur des frontières désormais définies, celle de l’agglo.

    L’agglo - difforme - a d’ailleurs pris la compétence linguistique : nous allons voir si elle impose le basque dans l’espace public au Boucau, à Guiche ou à Lichos. On peut parfaitement accepter le trilinguisme à Anglet, Biarritz ou Bayonne, points de rencontre dans ce qui est devenu une métropole, mais au Boucau, c’est déjà beaucoup plus bizarroïde.

    Bien entendu, cette question est quelque peu différente de celle de l’implantation d’une école privée, mais les deux thématiques sont liées : une frontière est en train d’être créée, là où il n’y en eut jamais, elle est mentale et administrative. Et elle vient travestir l’histoire de nombreuses communes, toujours au détriment du fait gascon.

    Les Gascons de la nouvelle agglo "Pays Basque" sont en droit de se sentir marginalisés, et au fond, de craindre pour leur identité. Leur faiblesse justifie que l’on ne commette pas de maladresses trop éclatantes : une ikastola au Boucau, et éventuellement une signalisation bascophone, en sont.

  • Il existe un parallèle tout à fait éclairant au demeurant, c’est celui de la rive gauche du Nervion et des Encartaciones, en Biscaye, désormais en banlieue de Bilbao, dont la langue ancestrale est le roman de Cantabrie, une langue très proche du castillan, depuis des siècles, ainsi que la toponymie en atteste.

    La politique officielle de la communauté basque post-franquiste a été celle de nier l’existence de cette langue, via une basquisation forcenée, notamment de l’odonymie. Les arguments furent les mêmes : la demande, la dignité de la langue, la nécessité de la territorialisation.

    On peut faire le constat suivant, non sans cynisme : les cultures minoritaires, quand elles deviennent majoritaires dans un ensemble donné, ont souvent aussi peu d’égard pour les cultures devenues minoritaires au sein dudit ensemble qu’en avait à leur endroit la culture nationale qui les opprimait.

  • 9.Emmanuel Duarte :
    personne ne trouve ridicule l’implantation d’une ikastola au Boucau,tout juste un peu provocateur à la limite dans cette ville totalement gasconne historiquement(d’autant que ladite ikastola sera implantée à la limite de Tarnos).Le post 3 reconnait bien la faiblesse du gascon tout comme celui de Vincent en 10.
    Au sujet de l’agglomération Pays Basque,un point est à souligner qui est nouveau par rapport aux posts antérieurs concernant ce fil de discussion:c’est la prise de compétence en langue gasconne de l’Agglomération basque décrétée fin 2018.Cela devrait pouvoir ouvrir de réelles possibilités et tranquilliser l’atmosphère autour de cette ikastola, pour l’instant privée de sa jumelle calendrete programmée.

  • C’est dommage que cette calandreta n’ait pas pu ouvrir au Boucau par manque de candidats (seulement un couple de parents originaires du Béarn si je ne dis pas de bêtises). L’idée d’une école mixte calandreta / ikastola me plaisait beaucoup, tant pis.

    Précisons qu’en plus de l’ikastola et de l’Agglo Pays Basque, le parcours de la course en faveur de la langue basque Korrika passera pour la première fois par le Boucau cette année. Que l’on soit pour ou contre, on ne peut en effet que constater la territorialisation du fait basque qui colle aux "frontières" de l’Agglo.

    PS : de toute façon, que Korrika passe par le Boucau ou pas ne changera pas grand chose à l’avenir du fait gascon au nord de l’Adour, mais l’anecdote est intéressante.

  • 12. Si on pousse un peu le raisonnement sur ce qui est "provocateur" ou pas, l’ikastola du Boucau ("à la limite de Tarnos") n’est pas plus "provocatrice" que l’emplacement du lycée Etxepare (avenue Mounédé, Bayonne) ... à moins que l’on considère que l’enseignement du basque n’a rien à faire non plus dans ce quartier de Bayonne, un pied dans les Landes.

  • Bruno:un peu plus provocateur quand même, car Etxepare est sur le territoire bayonnais ,ville basco-gasconne de droit(trilinguisme quasi officiel,au moins sur les plaques des rues) et de fait(quoique surtout francophone !) Au contraire Boucau(et Tarnos !) sont totalement gasconnes tant linguistiquement- ce qu’il en reste- qu’historiquement et la langue basque y est totalement étrangère sauf quelques éléments de population récente,sans doute.

  • Gérard, je ne veux aucunement chipoter sur cette question mais si on passe au peigne fin, quartier par quartier, ce qui est censé être gascon ou basque - et ce de façon exclusive - le quartier de Bayonne dans lequel les ikastola se situent n’est pas plus basque que celui du Boucau !! ... comme Bayonne de façon générale d’ailleurs.

    Moi-même, je prends la tête aux gens pour dire que le Boucau n’est pas du tout une ville basque mais - et là c’est moi qui vais être quelque peu provocateur - d’un point de vue linguistique, il y aura plus de bascophones au Boucau que de gascophones ... si ce n’est déjà le cas !

    Pour ce qui est des panneaux de signalisation, peut être que je me trompe mais ceux du Boucau sont tous en français. Et comme le rappelait lo basco, sur un autre fil de discussion, les panneaux en gascon n’apparaissent que quand la pression est suffisamment forte pour que les panneaux soient affichés en basque. Voilà la réalité "socio-linguistique du panneau signalétique gascon en Bas-Adour". ;-)


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