La Ténarèze

- François BONNENFANT

Tracé probable de la Ténarèze, avec la toponymie du XXI° siècle (annoté par F. Bonnenfant)
Itinéraires Ténarèze pour randonnées au XXIe siècle
Liste de localités avec indication des routes à la sortie de chaque localité.
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Un panneau de l’Office National des Forêts, sur l’aire d’accueil de Lagors, commune de Peyrusse Grande, mentionne :

La Ténarèze est une route pré-romaine entre les bassins de l’Adour et de la Garonne ; elle permettait d’aller de Bordeaux en Espagne sans franchir de pont et était donc exempte d’octroi, les péages d’avant notre siècle.
La Ténarèze franchit les Pyrénées au Port du Plan ; à Lupiac, elle se divise vers Sos et la vallée de la Garonne.

Pour en savoir plus [ligam mort - voir les cartes en portfolio et la carte ci-dessus] :
Explications détaillées, avec schémas et photos des différents tronçons de la Ténarèze.
Attention, les documents sont regroupés suivant trois tronçons de la Ténarèze :

 de Bordeaux à Lupiac,

 de Sos à Lupiac,

 de Lupiac à l’Espagne.
Suivre les liens vers ces trois tronçons au milieu de cette page d’accueil Ténarèze.

Grans de sau

  • Ces chemins d’il y a si longtemps font rêver.

    Mais je me pose deux questions plus précises, et d’ordre complètement différent :

    1) Est-ce que la toponymie qui longe la Ténarèze peut avoir des récurrences d’un bout à l’autre ?

    Je remarque par exemple Cestias en Gascogne centrale, qui me fait penser à Cestas près de Pessac, au bout de la Ténarèze...

    2) Je comprends que la Ténarèze existe encore sous forme de routes ou chemins.

    Ces routes sont-elles carrossables ?

    Et cet itinéraire "des crêtes" (en exagérant un peu) est-il propice aux randonnées à bicyclette, en évitant les descentes et montées dans le creux des vallées ?

    • Les lieux CESTAS et CESTIAS sont uniques dans la base de données de l’IGN (qui couvre toute la France), le site de la ville de CESTAS mentionne ’Autrefois, Cestas se nommait Ad Sextum, c’est-à-dire 6 ème borne milliaire sur la route du sel (en venant de Bordeaux).

      Le mille était une unité de longueur utilisée par les Romains.’

      Cestas était au Moyen Age une halte sur le chemin de Saint Jacques de Compostelle.

      De part sa définition la Ténarèze est chemin de Saint-Jacques.

  • Il est possible d’aller en bicyclette de BORDEAUX (15m) à TRAMEZAIGUES (906m) par des routes départementales cd, puis d’aller (encore cd) jusqu’à Frédançon, la montée vers le refuge de Rioumajou (1560m) et le port d’Ourdisselou (2403 m) en VTT.

    Vous ne franchirez PAS UN pont, mais vous monterez doucement jusqu’à CAPVERN (600m).

    LUPIAC-TONNEINS par cd sans problème (ça descendra doucement), il n’y a que la Gélise à traverser à SOS.

    La section BORDEAUX-LOSSE peut se faire par des chemins forestiers, des cd en s’appuyant sur les repères de l’image du site.

    La carte Michelin 234 -qui m’a servi à monter cette image- est suffisante ; les cartes IGN au 100 000 (n°55, 56, 63 et 70) couvrent l’ensemble de la Ténarèze.

    • Cher François,

      il y a forcément un pont à franchir : c’est le pont de la Gélise en bas de SOS

      Alors que toutes les rivières de Gasgogne suivent globalement un axe sud nord, la Gelise après Eauze tourne brusquement à droite , passe en bas de Sos, et s’en va vers l’est jusqu’à Mezin

      Question : comment les géologues expliquent cette exception ? Si on va de Sos à Gabarret, le relief apparait particulièrement accidenté : comment l’explique t on ?

      Amicalement

      Paul

  • Louis Puech, dans son « Histoire de la Gascogne » parue en 1914 aux Éditions de la Société Archéologique du Gers, cite, pour illustrer son chapitre sur l’Aquitaine Ibérique indépendante un texte de P. Labrouche (archiviste qui anima la Revue de Béarn, Navarre et Lannes de 1883 à 1888) qui dit ceci :

    « Un chemin longtemps connu sous le nom de Ténarèse existait déjà en ces temps reculés. Cette voie qui traverse toute la Gascogne ne touche en effet à aucune des anciennes cités aquitaines où les Romains n’auraient pas manqué de la faire passer s’ils l’avaient construite.

    Elle franchit les Pyrénées au Port du Plan où ses traces sont encore fort visibles, suit la vallée d’Aure, puis la ligne de partage des eaux entre l’Adour et la Garonne jusqu’à Lupiac (Gers).
    De là elle gagne la plaine de la Garonne par Lannepax, Cazeneuve et Sainte-Maure.

    La Ténarèse a été praticable aux voitures jusqu’au XVIIe siècle.

    Il n’existe plus de route carrossable dans cette partie des Pyrénées qui est la plus élevée. »

    • Dans l’excellent "La moyenne Garonne - Agenais Bas-Quercy" de Pierre Deffontaines (réimpression par Librairie Quesseveur, Agen, 2000), p. 373, il est écrit que la Ténarèze se terminait au Port-de-Pascau, "un des plus importants ports de trafic" (de la moyenne Garonne, s’entend).

      Le Port-de-Pascau est dans la commune de Saint-Léger, en face d’Aiguillon, et donc à une douzaine de km au sud de Tonneins.
      Pour y accéder en venant de Sos, il fallait alors traverser aussi la Baïse au Pont de Bordes à Lavardac, ce qui avec la traversée de la Gélise à Sos, fait un pont de plus. On n’est plus tout-à-fait en route des crêtes...

      Mais on peut admettre qu’après sa bifurcation de Lupiac, la Ténarèze avait une autre bifurcation à Sos.

  • Cette voie en effet ne franchit aucun pont sauf un, naturel, appellé Pont du diable, près de Lannepax.

    Elle a donné son nom à une des trois appellations d’Armagnac, (Bas Armagnac, Ténarèze, et Haut Armagnac).

  • Bonjour,

    A propos de la Ténarèze, voilà un excellent site qui décrit la voie de la Ténarèze dans sa partie pyrénéennes.
    L’auteur (qui aurait mérité d’indiquer son nom) y décrit en détail cette voie à ce niveau :

    http://cirquedebarrosa.free.fr/portdeplan.htm

    Mon père m’avait raconté qu’il avait lu dans son enfance que Robinson Crusoé aurait traversé les Pyrénées. Il y aurait connu sa plus grande peur… J’ai donc trouvé ce site en tapant « Robinson » et « Rioumajou » ( c’est la vallée que remonte la Ténarèze dans les Pyrénées). L’auteur fait référence à cette histoire. De son site, on peut meme se diriger sur les pages du livre de Défoé. Il cite l’étude de l’Abbé Médan à ce sujet.
    Je le cite :
    « La réalité de cette traversée pyrénéenne a été établie par le trés érudit abbé gascon Léopold Médan. Sa trés sérieuse étude, parue dans la Revue de Gascogne en 1910, modèle de critique et de déduction, a localisé un à un les points de l’itinéraire de Robinson, en particulier la descente du port de Plan à l’hospice de Rioumajou, avec la fameuse lutte contre l’ours.
    Il a pu démontrer que Daniel Defoe avait une connaissance trés précise des lieux ».

    Voilà les références de cette étude : Médan, « Une traversée de la Gascogne au XVIIème siècle. Robinson en Gascogne », 1910, p 385, Revue de Gascogne.
    Je ne me suis pas encore procuré ce texte.

    Amicalement

    • Cher François,

      Voici une bibliographie toute provisoire sur l’aspect historique de la Ténarèze ( à complèter par qui voudra bien…). Certains de ces articles sont directement lisibles et téléchargeables à partir du site Gallica de la BNF. Pour les autres, j’espère bien que ce message conduira à la diffusion de leurs photocopies.

      Ce que j’aimerais bien savoir : quelles sont les preuves qui permettent d’affirmer :
      1) que ce chemin existait bien avant le romains ?
      2) que ce chemin tire son nom de iter cesaris ?

      Amicalement

      Paul

      Bibliographie provisoire sur la Ténarèze ( à complèter par qui voudra bien)

      Bulletin de la Société Archéologique du Gers :
      (tables auteurs et matières accessibles sur le site web de cette société)

      Duffau. 1920. Trafic commercial par la Ténarèze au XVIIIème siècle, p117-118,
      Aragon-Launet 1954. Images de la Ténarèze de Sos à Lannepax, p170-174
      Samarran, 1981, Ténarèze », p119

      Revue de l’Agenais :
      (articles accessibles sur Gallica dont les 63prmeiers numéros ont été scannées)

      Bastard C, Duffaud J. 1912. Les découvertes de Sos. p 1
      Bourousse de Laffore J. 1880. Notes historiques sur des monuments ou des sites religieux du département de Lot-et-Garonne (suite) . p81
      Mommeja J. 1912. Le vicomte de Métivier et les premières découvertes archéologiques du pays des Sotiates. p 16
      Tholin G. 1896. L’oppidum de Sotiates d’après s M Camoreyt et l’Abbé Breuils .p 57

      Revue de Gasgogne
      (tables par auteurs et matières éditées en 1973, scannée entièrement par Google Recherche Livres et Gallica)

      Breuils A. 1888. Quelques grottes préhistoriques de la Ténarèze, p. 385
      Breuils A. 1888. Note sur l’oppidum des sotiates , p399
      Breuils A. 1889. Grottes préhistoriques de la Ténarèze, p. 483
      Breuils A. 1891. Ténarèze p 548
      Breuils A. 1896. La construction et l’entretien des routes en Gascogne au moyen age , p 433
      Médan L. 1910. Une traversée des Pyrénées centrales à la fin du XVIIème siècle.Robinson Crusoé en Gascogne, p 385-419
      Médan L. 1926. L’horizon pyrénéen à Eauze, p 145

      Revue de l’Aquitaine

      Perez de Casteras. 1868. Etymologie Ténarèze. P 169 (numéro sur Gallica)
      Curie-Seimbres. 1886. titre inconnu. p545 ( et Bul de la Société Ramond 1878 p 57-73 )

      Bulletin de géographie historique et descriptive
      (ce numéro sur Gallica)

      Labrouche P, 1897. La grand’route centrales des Pyrénées. Le port de la Ténarèze Bulletin de géographie historique et descriptive , p115

      Site web
      pour l’instant, on ne trouve que des eaux-de-vie, un groupe de musique traditionnelle, des offices de tourismes et des restaurants, mis à part ce site très documenté qui concerne la partie pyrénéenne de cette voie :

      Carrière P. http://cirquedebarrosa.free.fr/portdeplan.htm

  • bonjour
    Je m’intéresse à la route de la Ténareze que j’ai envie de parcourir.
    Existe-t-il de la documentation (carte, guide etc...) à ce sujet et si oui, où m’dresser ?
    Merci d’avance
    J.POUYMAYOU

  • je n’ai pas été m’y promener depuis plusieurs années.
    désolé !

  • ça a l’air d’un chemin landais banal, mais c’est un tronçon de la Ténarèze, Sos-Durance sur la branche qui va à Tonneins, près des Aloumats, entre Maynoun et Luquestrany d’un côté, et le Cabana de l’autre.
    Hélas, le chemin est coupé maintenant un peu plus loin en allant vers Durance par un grand périmètre de champs "industriels" à l’emplacement des "Landes de Lagravette".
    On est aussi tout près du nouveau parc photovoltaïque des Aloumats.

    En sens inverse, vers Sos, c’est la "piste", ou "route blanche", de Du Barry, dont j’ai découvert récemment qu’elle devenait un lieu de promenade pour les habitants de Meylan, Réaup, peut-être Sos ? (Sos)
    Du Barry

  • Que’m hès saunejar , Tederic ! Qu’ esperi seguir aqueth camin antic e misterios dexpuix longas annadas ...Un jorn, benlèu ?

    • E be ò, a jo tanben, aquesta Tenaresa que’m hè saunejar.
      E soi desolat de véser que l’an copada capsùs de Durança, per camps industriaus, mès pas solament.
      La carta de l’IGN de 1950 qu’amuisha enqüera un camin complet e dret énter Sòs e Durança.
      En mei deu mesprètz entaus vielhs camins ruraus, i a tanben ua mauconeishença de l’istòria, un contexte generau de desdenh entà l’istòria locau e regionau.
      Survie des chemins ruraux

      Pensi que digun ne sap pas, localament, qu’ua branca de la Tenaresa passava per la "pista blanca", puish peu camin qu’amuishi ça-sus.
      Cau díser qu’aqueste traçat n’es pas tanpau segur a 100%, mès lo trabalh de François Bonnenfant qu’es seriós ; eth medish ditz que lo son traçat es "probable".
      Sabi pas s’es sonqu’ua coincidéncia, mès aqueste camin que passa tanben a costat de las Nau pèiras (Naou peyros), consideradas com un cromlèc. (Réaup-Lisse)
      Las Naou Peyros

      De seguir...

  • ce que je proposais consistait surtout en un itinéraire SANS ponts et autres OCTROIS entre Bordeaux et l’Espagne, praticable avec chariots tirés par des animaux.
    chacun étant libre de s’en écarter ou de s’y raccorder peu alors et prendre le qualitatif Ténarèze.
    j’abrégerai donc ici ma collaboration.

    [Merci François. Nous prenons donc le relais !
    Tederic M., webmèste]

  • Dans le n°5 de sa série "La Lomagne", André Dupuy a traité abondamment des chemins de crêtes (appelées serrades) qui traversaient la Lomagne, complétant avec la Ténarèze un éventail de routes qui, logiquement, correspondait à l’éventail des rivières gasconnes.
    Il s’intéresse en particulier au camin deus burraires* (chemin des beurriers) qui rejoignait St Nicolas de la Grave, et traversant Garonne en face de Moissac, se prolongeait jusqu’en Auvergne par le camin moishagués ou camin gascon.
    Ces burraires continuèrent jusque vers le milieu du 19e siècle, et disparurent en même temps que la route qu’ils utilisaient...

    *nom des habitants d’Ossun en Bigorre qui commerçaient jusqu’en Auvergne


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