L’âme des maisons du Sud-Ouest

- Tederic Merger

C’est un livre de Marie Le Goaziou aux Editions Ouest-France.
"Au pays des mousquetaires, les maisons ont du panache ! Et comme les célèbres soldats du roi, quatre régions constituent ce pays de cocagne où l’on célèbre l’art de bien vivre : les Landes, le Béarn, la Bigorre et le Pays basque."
En fait la carte qui figure au début du libre englobe plus que ça... mais ni Comminges ni Couserans.

Ce livre grand-public déroule agréablement les clichés du "sud-ouest" que nous connaissons déjà (et que Gasconha.com essaye de dépasser !). Il est joliment illustré par Piotr Candio.
Par "sud-ouest", c’est principalement la Gascogne dans sa moitié occidentale, et le pays basque, qui sont entendus.
Le pays basque est, nous y sommes habitués, sur-représenté.
Y a-t-il une seule fois le mot "Gascogne" dans ce livre ? (à part dans "golfe de Gascogne"). Qu’am trabalh !

L’adjectif "gascon" apparaît au moins ici (hélas dans un cliché éculé) :
p. 106 : "Comment parler du Sud-Ouest sans parler de rugby, "ce sport de voyou joué par des gentlemen", comme les Gascons aiment à le rappeler"
On remarquera un còp de mei qu’en l’absence d’un adjectif correspondant directement à "sud-ouest" ("sud-ouestien" ?), l’adjectif "gascon" a sa chance... Ouf !

Mais, heureuse surprise, l’aire vasconne est mentionnée, à propos de l’architecture :
"On retrouve en effet dans toute l’aire vasconne ces maisons au squelette de poteaux de bois s’organisant autour d’une nef centrale, avec de part et d’autre un côté pour les hommes, un côté pour les bêtes."
Et la maison vasconne est bien présentée. C’est rare !

Un autre bon point, p.86 : "le béret basque est en fait béarnais". Rappel salutaire.

Passons maintenant aux détails qui fâchent ou qui font tâche. Ils révèlent peut-être un manque de vérification dû à la nécessité d’éditer vite...

p.8 : la maison soultine ; c’est "soulétine" (de Soule, la province basque)

p.13 : "Henri Godbargue" ; c’est Godbarge, l’architecte néo-basco-landais.

p. 30 : (les bergeries courbes) : "les bâtiments à la forme si originale ont désormais disparu" ; il y en a au moins une à Goualade !

p. 19 et 47 : "Ahinoa" ; c’est "Aïnhoa" (en graphie officielle française).

p. 34 : "En Béarn, le toit à la glousse" rappelle une poule protégeant ses petits sous ses ailes déployées" ; pourquoi ne pas utiliser le terme gascon de "clouque" (maison clouque comme Gnarraut) ?

p. 62 : "les anciennes maisons rurales basques et landaises abritaient sous le même toit toute l’exploitation agricole. Elles s’organisent autour d’une pièce très originale que l’on nomme eskarats, ou eskats, au Pays basque, estantade ou estalouis en pays landais. C’est une grande pièce centrale au rez de chaussée, à laquelle on accède par une grande porte charretière" ;
l’estaoulis (et non "estalouis") est autre chose (sauf erreur, le trou par lequel on pouvait nourrir les boeufs depuis la salle principale de la maison) ; et l’estantade serait plutôt assimilable au lorio basque qu’à l’eskaratz.

p. 91 : les "chank" landaises...
"le résinier, qui utilise un tchank ou un pitey" ;
Il s’agit bien sûr des "tchanques" ou "tyankes", les échasses landaises

La chasse à la palombe p. 110 : "dans les cols des Pyrénées mais surtout au Pays basque, on la chasse au filet" ; tout le reste du texte, y compris le vocabulaire, est du Pays basque, alors que l’activité des paloumayres est massivement gasconne...

p. 114, quelques termes de vocabulaire : 2/3 de basque (mais on retrouve le "tchank" !)

Bref, mon appréciation générale est mi figue mi raisin. Miei higa miei arrasim.
Au fait, et le gascon (la langue), à part quelque "Adishatz" ici et là ?
[Tederic M.]

Voir en ligne : L’âme des maisons du Sud-Ouest

Un gran de sau ?

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