La France n’aime pas ses accents

- Tederic Merger


[Tederic M.]

Voir en ligne : La France n’aime pas ses accents

Grans de sau

  • La glottophobie, phobie des accents, maladie française, par le professeur de sociolinguistique Philippe Blanchet :

    https://www.franceculture.fr/conferences/universite-bretagne-loire/discrimination-par-le-langage-une-violence-meconnue#xtor=EPR-2-[LaLettre01092017]

  • Entendu tout à l’heure à France Culture, "Le grain à moudre", Paysans, des héros trop discrets ?
    C’est au Salon de l’Agriculture...
    Un des trois invités, le jeune Hubert Charruel, a fait le film "Petit paysan" sur la ferme de ses parents qu’il n’a pas reprise, puisqu’il est cinéaste, bravo à lui !
    La ferme en question est en Haute-Marne, département d’origine de mon père, et dont je connais l’accent (qui cependant n’est pas forcément le même dans tout ce département entre Lorraine, Champagne et Bourgogne).
    La question est posée de "l’absence d’accent" des paysans présentés. Hubert Charruel (1) explique qu’il n’a pas voulu les dévaloriser en leur donnant l’accent.
    Par ailleurs, on le félicite parce qu’il a su filmer "le geste juste" des paysans. Le geste juste, oui ; l’accent juste, non ?

    (1) Lui n’a pas cet accent. Il dit que même ses parents "n’avaient pas l’accent"(2) de toute façon. Bon, ça m’étonne un peu. Les gens de mon âge, donc de l’âge de ses parents je suppose, "avaient l’accent" là-bas, surtout à la campagne.

    (2) déjà, l’expression "avoir l’accent" ou "avoir un accent" veut dire que ceux qui l’utilisent croient, eux, ne pas en avoir... alors qu’ils ont seulement l’accent dominant.

    En passant :
    L’autre écrivain invité, Vincent Ravalec, vit partiellement dans les Landes, m’a-t-il semblé entendre (un de mei avec Marin Ledun).
    Il fait remarquer, amusé, que dans son village où les chasseurs sont nombreux, lui ne boit pas d’alcool et ne mange pas de viande, ce qui devrait être un handicap à l’intégration...
    Ou est-ce qu’on passe tout à un écrivain parisien, définitivement estrangè ?

  • Franquement, quèn entèni aquò, que’m rènd pèc e hòu. "Dévaloriser" mes quau pegot !! Belèu que vau parésher ûn chic estrem mes ne’m semble pas que pusqui compréner, eth aqueth omi sourtit de’queth mitân, lou mounde pèisân se parle atau...

    E lou cop dou vilatge dab lous cassaires... Coum se n’i avè pas sounqu’aquò, toustèm... Qu’es tarrible aqueth varat entre lou mounde vielh e lou navèth...

  • C’est vraiment grave :
    Je viens d’entendre à France Culture dans l’émission "Le temps du débat" une émission titrée "Peut-on démocratiser l’accès aux grandes écoles ?".
    Une ancienne élève de grande école (d’après le générique de l’émission, je déduis que c’était Marianne Blanchard « ancienne élève de l’ENS Ulm, agrégée de sciences économiques et sociales, maître de conférences en sociologie à l’ESPE Midi-Pyrénées » explique que réussir dans une grande école (déjà y entrer, je suppose !) c’est pour beaucoup savoir adopter la manière d’être de l’élite.
    Exemple (je n’ai pas réussi à la réécouter, donc je rapporte en substance ce qu’elle a dit) :
    Elle a dû faire un effort énorme pour perdre son accent (elle était du midi - je ne sais plus comment elle a dit...) ; effectivement, elle a réussi : elle a l’accent standard, et apparemment elle s’en félicite !
    Donc rien n’a changé depuis que Michel Serres avait été brimé pour son accent à un oral universitaire à Paris ! ou depuis que Bourdieu avait changé d’accent pour pouvoir rejoindre l’élite intellectuelle parisienne...

    Je suppose qu’un accent anglo-saxon ne nuirait pas, lui... parce qu’au fond, l’anglais, c’est la langue de notre super-élite mondiale, à laquelle notre élite parisienne se soumet... Mais cela mis à part, elle veut tout bêtement se reproduire, c’est-à-dire passer le relais à ses propres enfants, quelles que soient leurs qualités intellectuelles.

    Alors, tous les discours sur le racisme ?
    Y a pas une loi qui interdit les discriminations sur l’origine ? l’origine mais pas l’accent ?

    Ce qui m’interloque, c’est que cette ancienne élève (si je ne me trompe pas) de l’ENS Ulm, une des institutions intellectuelles les plus prestigieuses de notre République, n’avait pas vraiment l’air choqué à ce sujet... Soumise ?

    Ils veulent, disent-ils, démocratiser l’accès aux grandes écoles... de leur remue-méninges sortira peut-être la proposition de cours de "perte d’accent" pour les postulants ?

  • L’accent après l’éradication des langues régionales...

  • Ceci dit j’ai eu comme professeur à la Sorbonne Canguilhem, je suivais un séminaire à Ulm de Serres, j’ai beaucoup écouté Bourdieu, et Barthes qui pourtant n’allait vers Urt qu’en vacances tous avaient l’accent,ou des pointes d’accent reconnaissables et qui ne trompaient pas , ils ne s’en départissaient pas, Serres encore moins que les autres ...
    La jeune dame dit une chose juste : il y a des rites idiots dans les écoles mais à ma connaissance,ceci n’en fait pas partie, c’est du "après coup" pour avoir l’air initié...
    _Dans les jury d’agrégation des facultés de Droit (le concours de plus haut niveau toute la sphère Education nationale,après la thèse pour devenir Prof d’université sans passer par le stade maître de conf.) je peux vous dire que tous les deux ans il y a des membres du jury ou même des Présidents à l’accent gascon ou à l’accent toulousain

  • Je me rappelle avoir lu ou entendu des propos terribles de Bourdieu sur l accent local,peut etre ne suis je pas le seul.


    • Disparition des accents régionaux, en Ecosse et chez nous Tederic M.

      Oui Gérard, il a bien tenu des propos terribles, et nous nous en sommes faits l’écho sur Gasconha.com : Bourdieu et l’accent, 22 juillet 2015, 15:27, par Vincent P.
      Voici le texte complet du gran de sau de Vincent en lien ci-dessus :

      Ce que disait Pierre Bourdieu, gourou de la sociologie française de la fin du XXème siècle, pourfendeur de la reproduction des élites, théoricien du goût comme héritage socio-économique, et d’origine béarnaise (enterré au Père-Lachaise, auprès de la bourgeoisie parisienne dont il voulait les louanges) :

      « Quand on vient d’un petit milieu et d’un pays dominé, on a forcément de la honte culturelle. Moi, j’avais la honte de mon accent, que j’avais corrigé, etc. J’étais passé par l’école normale. Quand je descendais à Dax, que j’entendais l’accent, ça me faisait horreur. Encore aujourd’hui j’entends certains accents à la radio, ça me fait physiquement horreur. Or c’est l’accent que j’avais. Dernièrement, j’entendais Tillinac, qui est un écrivain chiraquien, parler avec un accent de Brive : ça me fait horreur ! J’ai envie de le tuer, pas simplement pour ce qu’il dit - tiens, voilà une forme de violence symbolique, c’est un truc -, l’autre fois aussi, j’ai entendu à Toulouse un chanteur d’avant-garde qui faisait de la poésie d’avant-garde avec l’accent de Toulouse. C’était terrible ! Oh Toulouse !... Terrible... Bon, eh, eh, je devrais pas. C’est mon boulot de comprendre ça. C’est mon propre accent. Or je ressens ça comme affreux. C’est pas possible de faire de la poésie d’avant-garde avec cet accent. Bon, je vais me faire tuer par les Occitans, mais enfin, ça fait rien... »

      Il s’agit de la retranscription d’une interview dans un des nombreux films de Pierre Carles le prenant comme objet d’étude. Un monde qui paraît si lointain, en ces années 2010.

      Les mots sont très durs et reflètent une haine de soi terrible. Cela dit, l’on a le droit de se haïr, plus précisément de haïr son milieu d’origine.

    • En plus Bourdieu a tort factuellement, logiquement (mais peut-être pas statistiquement), quand il dit :
      « Quand on vient d’un petit milieu et d’un pays dominé, on a forcément de la honte culturelle. »
      En logique élémentaire, j’ai appris qu’un seul contre-exemple suffit à infirmer une généralité.
      Ici, le contre-exemple est celui de ma mère, qui venait bien « d’un petit milieu et d’un pays dominé » (un village des landes d’Albret, et plus largement la Gascogne), et qui n’avait pas de honte culturelle, pas honte non plus de son accent gascon, qui s’était cependant un peu atténué par un séjour permanent hors Gascogne depuis l’âge de 23 ans, mais pas volontairement.
      Au contraire, elle révérait l’accent gascon (ou "l’accent du midi", elle ne l’en distinguait pas), de même qu’elle révérait la langue gasconne, et aussi la cuisine (la cruchade, par exemple), enfin tout ! elle révérait aussi le sable de nos chemins landais, l’abranoun et le pignadà !
      N’ac avosse pas hèit, ne serí pas ací a arromegar contra lo racisme e lo mespretz de l’elita parisenca.

  • J’ai commencé ma carrière en région parisienne au contact du public et mon accent était bien perçu en général.
    Mais l’accent s’atténue peu à peu au contact de ceux qui n’en ont pas.
    Je ne perçois pas vraiment de différences entre l’accent du midi languedocien et l’accent gascon.

  • Aujourd’hui à Tonneins, dans une grande surface :
    devant moi dans la file d’attente à la caisse, je remarque un homme jeune en tenue de travail qui arbore sur le dos de son blouson "SOCIETE BIGOURDANE DE...".
    A son tour avec la caissière, j’entends qu’il décline l’adresse de sa boîte (Rabastens de Bigorre...).
    Je n’ai pas tout suivi, mais seulement qu’avec ce petit échange et l’annonce de sa provenance, il y a eu un double déclic entre lui et la caissière : d’une part, Rabastens, c’est relativement loin ; mais en même temps, il y a un terrain commun : elle lui dit "Vous aussi, vous avez l’accent !"

  • Philippe Labro explique au sujet de son accent du Sud-ouest pourquoi "il a fallu s’en débarrasser" quand il est entré au lycée Janson de Sailly...
    A partir de 4:20 :
    https://www.sudradio.fr/emission/les-clefs-dune-vie-2004/
    32406465

  • J’ai entendu récemment l’actrice marseillaise Ariane Ascaride disant aussi qu’il lui avait fallu se débarrasser de son accent. Je ne sais plus en quels termes elle le disait, je ne me rappelle pas qu’elle s’en scandalisait.
    Philippe Labro non plus ne s’en scandalise pas, il en parle comme d’une adaptation nécessaire pour survivre parmi ses camarades snobs et grands bourgeois du lycée Janson de Sailly.

    Autre chose : "accent du Sud-ouest"... Philippe Labro est de Montauban. Montauban n’est pas en Gascogne (mais pas loin), et son étiquette régionale, c’est aussi "sud-ouest", donc la direction depuis Paris !

  • Dans le quotidien néo-aquitain Sud Ouest d’aujourd’hui, un article signé Sylvain Cottin titre sur "la piste des contrebandiers de la glisse en Espagne" dans cette dernière semaine de l’Avent :
    "Au sommet de Baquièira... d’ordinaire colonisé par 30% de Français, l’accent gascon s’est alors discrètement mêlé à celui des Catalans".
    Bravo M.Cottin, grâce à vous, nous avons échappé à l’évocation vraisemblable d’un "accent néo-aquitain" !

    [Note du webmèste : Baquèira (et non Baquièira) est la célèbre station aranaise, où des gascons ont donc, semble-t-il, tenté de contourner l’interdiction des remonte-pentes côté français.]

  • En recherchant le blog de Michel Feltin Palas (que je ne retrouve pas) , je tombe sur un autre blog qui communique sur une enquête de 2020 concernant la perception par les gens d’avoir ou pas un accent régional,avec carte des régions à l’appui (à noter que ce sont les "anciennes" régions qui étaient retenues,sensées plus proches de la réalité des vécus,je suppose).
    Le résultat est intéressant mais bizarre : 51% des habitants de Midi-Pyrénés disaient avoir un accent(la plus grosse proportion dans les régions,me semble-t-il), proportion diminuée à 28% en Aquitaine.Mais seulement 3% en Poitou Charente et...0% en Limousin ! ça vaudrait la peine de creuser la signification de tout cela.
    https://philliria.wordpress.com/2020/07/06/paris-choque-le-nouveau-premier-ministre

  • Cela correspond bien a mon ressenti : dès que l’on atteint le nord-Périgord, la Corrèze, le nord-Cantal ... , je ne sais plus y faire la différence avec ce que je perçois comme étant l’accent "pointu". Personnellement chez les locuteurs français situés au nord d’une ligne "estuaire de la Gironde-Hautes-Alpes, je n’ai jamais identifié d’accents divers, que ce soit breton, chtimi (quand leur français n’est pas teinté de chti), à l’exception bien évidement de l’accent germanique des alsaciens.
    Si on affinait la carte on constaterait l’influence de la forte proportion de non-autochtones dans les zones de Montpellier ou sur la Côte d’Azur qui expliquent la perte de l’accent (ou du non-accent) régional.

    Il existe distinctement un accent gascono-languedociano-provençal dont, par contre, je distingue facilement les variations.

    Bizarrement je m’était trouvé dans un café près de Limoges vers 1980 : j’avais eu l’impression d’entendre ma langue d’oc, mais en ayant oublié la signification des mots.

    • La géographie des accents en France suit logiquement la géographie des anciens parlers.
      Il est donc peu surprenant que les accents des pays d’oïl diffèrent relativement peu entre eux (mais il y a bien des différences, Andriu !), de même que les accents des pays d’oc.
      La différence d’accent oc/oïl est spectaculaire, je pense que les étrangers qui savent un peu de français en sont étonnés.
      Dans les régions d’oc "du nord" évoquées par Andriu, il y a aussi des accents qui ne sont pas d’oïl, mais en sont moins radicalement différents ; ça correspond parfaitement au caractère intermédiaire des parlers "nord-occitans".
      Pour avoir la moitié de mes ancêtres près de Colombey les 2 églises, je sais que leur accent les rattache à un ensemble qui inclut la Lorraine romane, une partie de la Franche-Comté, peut-être aussi un peu de Bourgogne et de Champagne... cet ensemble n’a même pas de nom à ma connaissance... ça doit être un reste de l’ancienne Lotharingie, mais la perte d’identité y est donc pire qu’en Gascogne !
      De plus j’ai vécu en "Chti-Picardie" et même quand les autochtones y parlent français, c’est avec une musique des phrases qui leur est propre. Enfin, tout ça s’amenuise au fil du temps...

      Hors oc et oïl, il y a par exemple la Bretagne bretonnante. Je connais peu, mais j’ai eu l’occasion d’entendre des bretonnants parler français... ils ont aussi leur accent. Mais comme ils voisinent avec des bretons d’oïl, leur accent se rattache à l’ensemble d’oïl, de même que l’accent des basques français se rattache à l’ensemble d’oc.

    • Je constate également la disparition de l’accent dans les contrées "limousines" dans le français contemporain, le contraste est saisissant entre le Sarladais/Bergeracois (accent à la Germinal Peiro, le président du CD24), et le Nord-Périgord, idem la Corrèze, à l’exception de l’accent briviste, qui se maintient (mais qui à nos oreilles très méridionales, peut parfois sonner septentrional, selon les mots, sur certains sons).

      Pour écouter l’accent de la Haute-Corrèze dans les années 70 dans la bouche de paysans, regardez cette vidéo de l’INA : il y a quelque chose d’une prosodie méridionale, il y a un accent tonique, mais c’est vrai que c’est exotique, et c’est assez fluctuant selon les locuteurs. Comme si la francisation avait été plus précoce : dans le reportage, constatez combien l’accent est plus fort quand les locuteurs parlent limousin plutôt que le français, ce dernier ne semblant pas une langue seconde (ce qui était le cas dans la bouche des vieux Gascons et Languedociens ruraux nés dans les années 1910, qui ont fait la bande-son de mon enfance).

      https://www.youtube.com/watch?v=JEC0rgDjpeE

      Aujourd’hui, un ami mien, fin observateur de ces réalités, me dit qu’en Sarladais, l’accent d’oïl pénètre à Terrasson, où l’on n’entend plus l’accent du SO dans la bouche des autochtones.

  • J’ai eu l’occasion de discuter avec un chalossais qui a la soixantaine et avec sa mère.
    J’ai constaté qu’il ne roulait pas du tout les r alors qu’elle au contraire roulait les r.
    Apres la langue et petit à petit l’accent se perd.

  • Un passage rigolo du livre de Paul Guth "Le naïf aux 40 enfants" qui est d’ailleurs plutôt rigolo d’un bout à l’autre.

    Le "héros" - on peu supposer que c’est à peu près Paul Guth lui-même, qui a vécu son enfance à Villeneuve sur Lot, avec une mère d’origine bigourdane - vient prendre son premier poste de professeur agrégé de lettres dans une ville "du Nord" qu’on peut supposer être Rouen. Il se présente au concierge du lycée :

    J’étais en pays d’oïl. Sous le glacis d’accent pointu que je m’imposais, à aucun prix ne devait percer la pointe d’ail de ma langue d’oc.
    La première phrase, articulée au seuil de mon premier poste, me semblait être le sésame de ma carrière. Je renfonçai donc dans ma gorge les bouffées de chaleur méridionale qui me poussaient à prononcer : Jo souis lo nouvó professor do Lettro. A travers mon gosier, si serré qu’on n’aurait pas pu y enfiler une aiguille, je flûtai, à la parisienne : Jeu suis leu nuveau preufessur de Lettru.

  • Ce matin à France Culture, une fois de plus*, j’entends un scientifique qui a "une pointe d’accent" d’oc. Par exemple la prononciation des e supposés muets en français, aussi à l’intérieur des mot : "changement" (il est question des dernières annonces du GIEC sur le changement climatique).
    Le nom du scientifique est prononcé par la journaliste : c’est Cassou** !

    (lo) Casso
    Prononcer "(lou) Cassou" avec l’accent tonique sur ca !


    Donc pas seulement d’oc, le scientifique (du CNRS) mais probablement gascon (statistiquement)...
    Mon biais gasconiste : je déplore aussitôt que "Cassou" soit prononcé avec l’accent tonique sur sou... Praoube de jou (dans quel monde vis-je !-)) : il serait temps que je m’y résigne...

    Autre chose : je remarque depuis quelques temps sur France Culture un nouveau tic de langage : "hein" qui s’intercale dans le discours, au point d’être parfois horripilant.
    Notre intervenant par moi supposé gascon n’en était pas totalement exempt, mixant donc des restes de langue ancestrale avec une des dernières productions langagières de l’écosystème médiatique français...

    *"une fois de plus", parce que ce n’est pas si rare que des scientifiques qui parlent sur les médias nationaux aient "l’accent du midi" : sans doute le fait que les jeunes des pays d’oc ont souvent, parmi d’autres carrières de fonctionnaire, choisi l’Université et l’enseignement, et y ont réussi brillamment (exemple : Michel Serres).

    ** Christophe Cassou, pour être complet.

  • Peu importe ce qu’il dit [Bernard] avec cet accent ignoble et qui fait rire partout ailleurs qu’à Saint Clair (...)

    Dans le roman "Thérèse Desqueyroux", "Saint Clair" est Saint Symphorien.
    Saint-Symphorien

    En vain, de son affreux accent, rabâchait-il [Bernard] (...)

    Le petit déjeuner de Bernard Desqueyroux

  • Dans la même grande surface* où j’avais recueilli en 2019 l’épisode Tonneins-Rabastens : "Vous aussi, vous avez l’accent !" (gran de sau n°9 dans le présent fil), cette fois, c’était en 2022 il y a quelques semaines, et je l’ai noté pour le restituer ici :
     au rayon boucherie, poisson, fromages... une (jeune) vendeuse quitte son poste de travail et dit "à deméng" à l’autre qui prend la suite (et ne dit pas comme ça, elle) ;
     toujours au rayon boucherie, un jeune boucher porte joliment un béret noir ;
     aux caisses : entre deux jeunes employés, encore "à deméng" !

    *Bon, allez, c’est une moyenne surface, marque "Intermarché".


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