Fusion Aquitaine et Poitou-Charentes

- Tederic Merger

Débat sur le site de "la Charente libre".
Il en ressort que l’idée d’un rattachement à la région Aquitaine plait en Charente, mais en faisant scission de la Région Poitou-Charentes.
Pourquoi plait-elle ?
Parce que Bordeaux est ressentie plus proche et plus attrayante que Poitiers ;
parce que la Charente et la Saintonge sont ressenties comme appartenant au "Sud-ouest", lui-même assimilé à la Région Aquitaine...
Allez y voir, et donnez votre avis aux charentais : certains s’interrogent sur l’accueil que leur feraient les aquitains !

Voir en ligne : Fusion Aquitaine et Poitou-Charentes

Grans de sau

  • A part la Haute-Saintonge, pays de transition entre Périgord et Bordelais, et Royan colonie de Bordelais, je dois véritablement avouer mon étonnement devant ce tropisme sudiste et publicitaire des habitants de la Saintonge et de l’Aunis, prêts à quitter une région qui, somme toute, représente un espace civilisationnel indéniable (Poitou-Charentes : même langue, mêmes patronymes, mêmes paysages, ... il ne manque que la Vendée) au profit de ce qui est quand même l’une des modalités du Sud de la France dont ils n’ont même pas l’accent (et sans tomber dans la psychologie des peuples ils n’en ont pas non plus la mentalité).

    On pourrait envisager une région Limousin-Aunis-Saintonge-Périgord qui correspondrait sans nul doute à quelque chose de plus tangible, un vague mirage de cet ancien espace limousophone.
    Le sentiment Sud-Ouest des Charentais est avant tout lié à la géographie sentimentale française, à ses oripeaux (le journal Sud-Ouest), ...

  • Baaah quina coneria encoèra...

  • De toute façon, on n’y arrivera jamais : même si l’on fait la démonstration courtoise et rationnelle de l’existence du fait gascon, on se retrouve avec ceci :

    "Nous sommes au 21ème siècle, les personnes bougent beaucoup d’une région à l’autre. Inutile de vous renfermer toujours plus sur vous-même... Ouvrez-vous aux autres, partagez votre culture, non pas pour diviser comme vous semblez vouloir le faire, mais pour rassembler."

    Voilà, les mentalités ne sont plus prêtes pour l’existence d’identités régionales. On pourrait répondre par le cynisme, faire remarquer le paradoxe qu’il y a à refuser l’identité du voisin quand on justifie soi-même sa volonté de le rejoindre en argumentant sur des faits identitaires (l’économie en fait partie). Mais c’est vain.

    • Le "fait gascon" peut s’expliquer comme un fait historique.
      On ne nous reprochera peut-être pas de raconter notre histoire...

      Mais vouloir "faire gascon" au présent ou au futur nous expose, c’est vrai, à l’objection d’enfermement signalée par Vincent.P.

      Et l’objection est juste : On ne met pas une culture sous cloche.
      Le "fait gascon" est lui aussi, d’ailleurs, le produit d’un métissage.

      Il faut donc tenter de partager "la Gascogne" avec les nouveaux venus et les voisins qui veulent se rapprocher de nous. Donc, faire aimer la Gascogne, dans un contexte de mobilité et de brassage extrêmes.

      Certains ne feront que passer, mais, si on s’y prend bien, on en séduira d’autres, qui resteront...
      Comment séduire ?
      Jouer au maximum sur notre climat doux, sur nos espaces naturels (océan, massif landais, Pyrénées, campagnes bucoliques à la Pesquidoux...), sur notre réputation festive, sur la proximité avec le Pays basque et l’Espagne (sans tomber dans les espagnolades).

      Et les charentais, dans tout ça ?
      Ils sont déjà voisins.
      Une partie d’entre eux veut Bordeaux comme capitale. Tant mieux pour Bordeaux, et tant mieux pour nous, qui aurons le plaisir de les y rencontrer !

      Une extension de la Région Aquitaine en direction des charentais se fera difficilement, parce que tous les charentais ne la souhaitent pas, et que, surtout, la République française n’a pas comme principe de donner le choix.
      Mais si par miracle, ça se précisait, les gasconistes ne doivent pas s’y opposer : cela ne nuira pas à la Gascogne, qui, de toute façon, n’est pas reconnue par la Région Aquitaine actuelle.

  • Malheureusement je suis tout à fait d’accord avec Vincent.
    Je commence d’ailleurs à légèrement désespérer...

  • Je ferai gentiment remarquer également une certaine arrogance charentaise, en tout cas au vu des réactions sur ce forum : mépris hallucinant des Poitevins sur des arguments ridicules (pour info, la Saintonge et l’Aunis ne sont pas plus des pays de rugby que le Poitou : tous les joueurs de La Rochelle sont généralement piqués à des clubs du Sud ou du Massif Central), sensation absurde d’être attendu comme le messie en Aquitaine, nostalgie aberrante d’une Grande Aquitaine (à laquelle ils appartinrent grosso-modo 100 ans mais toujours en même temps que le Poitou), négation absolue de qui ils sont (Monsieur Moreau qui se dit aquitain, c’est le même genre que les Laborde bayonnais fiers d’être basques), appel constant à l’humanisme et à la félicité dans l’Aquitaine réunie.
    Je crois foncièrement qu’il y a quelque chose qui cloche dans les Charentes. Un manque de caractère certainement. Je ne dis pas ça méchamment.

    Une fois de plus, on remarquera que les occitanistes sur de nombreux forums approuvent le rattachement des Charentes à l’Aquitaine, du fait de la Charente limousine. Et comme les Basques se moquent pas mal de savoir à quelle sauce ils seront mangés par l’Etat français, il n’y aura que les rares Gascons encore conscients pour sauver la région Aquitaine et réclamer une fusion avec Midi-Pyrénées.

  • Allez, pour ceux que ça amuse (pitié, pas de pierres) :

    flickr.com

    (je n’avais pas la place de mettre le Bourgeais, le Cubzadais, ...)

  • Je pense sincèrement que l’inclusion des Charentes dans l’Aquitaine ne peut qu’à terme être désastreuse en termes d’image : elle ancrera dans l’imaginaire français la Gironde et les Landes dans une façade atlantique fantasmée (qui est déjà conçue ainsi par les organismes statistiques français qui prévoient un doublement de la population), elle donnera du crédit à l’exception basque qui si elle peut s’accommoder de vivre en bonne compagnie avec des gens du Sud-Ouest, retrouverait une vraie raison d’être en se voyant noyer dans un ensemble de La Rochelle à Bayonne (or à mon avis, l’intimité avec le Pays Basque est nécessaire), elle condamnera toute tentative de "réunification" gasconne, elle brouillera les cartes de la dernière chose qu’il nous reste en gros, l’accent (déjà qu’à mon avis, je trouve préjudiciable le parachutage politique et avec tout le respect que l’on doit à Alain Rousset) ...
    Je le dis franchement : je ne concevrais pas être représenté par exemple par Monsieur Bussereau).

    Les régions administratives françaises ne sont à l’heure actuelle que des solutions techniques mais à terme, elles sont vouées à développer une véritable identité, tout comme aujourd’hui les gens sont attachés au département.
    Si l’on ne refuse pas maintenant des choses qu’à titre personnel je ressens comme des falsifications historiques, il sera alors encore plus difficile de donner sens à la Gascogne.
    Je ne crois pas que la société civile puisse porter ce projet : celle-ci est bien trop passive et ne réagit qu’aux choses qui viennent d’en haut.

  • Les charentais veulent intégrer "L’Aquitaine" du fait de leur seule fascination pour Bordeaux.
    Et de même pour se rapprocher "mentalement" d’Irun où aller faire ses courses à Alcampo le dimanche constitue la sortie préférée !!
    Je ne l’invente pas, c’est ce qu’on m’a déjà dit sur place.
    Alors exit les prétendus arguments qui vont dans le sens de synergies économiques.
    Fusion inutile pour débat futile.
    La dernière phrase de Vincent P. résume tout : nous sommes dans un pays ou tout ce qui vient d’en haut est bu et digéré sans protestation aucune.

  • 1) Je préfère que Bordeaux fascine...
    2) Les représentations mentales, même en apparence futiles, font aussi l’Histoire.
    3) Si Bordeaux et Irun fascinent, c’est bon pour la Vasconie, dont Bordeaux POURRAIT être vue comme un poste avancé. (pour l’instant, l’idée dominante reste que Bordeaux est une ville chichiteuse qui n’a rien à voir avec la fougue vasconne/basco-landaise)


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