En application de la réforme territoriale, le préfet de Gironde propose :
– une métropole bordelaise (au sens administratif nouveau) qui s’élargit vers l’ouest (du Médoc à Canéjan-Cestas) par rapport à la CUB (Communauté Urbaine de Bordeaux),
– une communauté d’agglomération autour du Bassin d’Arcachon, qui aurait à peu près les contours du Pays de Buch,
– une communauté d’agglomération autour de Libourne.
Ces trois nouvelles entités ne peuvent que s’autonomiser par rapport au département de Gironde, en lui prenant des compétences, en droit ou en fait.
Le département de Gironde continuerait à régner sur le Médoc, le Sud-Gironde (y compris les Graves jusqu’à Léognan), sur l’Entre-deux-Mers, même si le préfet y prône un regroupement hardi des communautés de communes existantes.
On remarquera aussi, en Sud-Gironde, la proposition de plusieurs communautés qui chevauchent la Garonne, en regroupant communes de la rive gauche et communes de l’Entre-deux-Mers. Exemple : Auros+La Réole+Monségur, Langon+St Macaire...
On retrouve ici le grand Bazadais antique. Cela ancrerait à nouveau l’est de l’Entre-deux-Mers en Gascogne.
Bien sûr, il y aura des résistances, et le chamboulement sera probablement moindre que ce que le préfet propose.
Du point de vue d’une reconstitution d’un espace gascon autonome par rapport à Bordeaux et Toulouse, l’autonomisation de la métropole bordelaise est positive. Le fait qu’elle soit cantonnée, au sud, à l’est et au nord, aux limites présentes de la CUB, et qu’elle n’inclut pas le pays de Buch, est également positif : cela limite le grignotage de la Gascogne par la zone métropolitaine (celle-ci étant, par son brassage de population, de moins en moins gasconne et de plus en plus cosmopolite - même si le sentiment d’appartenance à la Gascogne peut encore, espérons-le, y prospérer).
La perte de puissance du département, place forte jacobine par définition, est bonne aussi pour la Gascogne.
On essayera de surveiller ce qui se trame dans les autres départements gascons, et surtout dans ceux qui sont limitrophes : leur perte de puissance peut permettre peu à peu la recomposition future d’un triangle gascon fait de pays.
