LA MAISON À FAÇADE SUR MUR PIGNON EN PAYS DE BORN en compagnie de quelques exemples d’autres pays vascons

- Halip Lartiga

LA MAISON À FAÇADE SUR MUR PIGNON EN PAYS DE BORN
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Recoupe en partie "Architecture vernaculaire à Biscarrosse".


Architecture vernaculaire à Biscarrosse

Grans de sau

  • Je viens de lire votre article avec intérêt Philippe.
    Comme le précédent d’ailleurs (architecture vernaculaire en pays de Born).
    Je trouve les vieilles maisons passionnantes.
    Vous rappelez en début d’article une certaine dichotomie entre un type à pans de bois de la Garonne à l’Alava le long de l’Atlantique et un type utilisant majoritairement la pierre d’ancrage plus pyrénéen.
    Sans rien enlever à cette distinction, j’aimerais si je trouve le temps, à l’occasion, montrer des similitudes assez intéressantes qui se cachent entre les deux.
    C’est me semble-t-il souvent passé inaperçu parce que pour la maison "pyrénéenne" on prend pour référence un type du XVIIIe XIXe siècle très fortement répandu et homogène qui s’éloigne du type "atlantique".
    Il existe néanmoins des bâtis plus anciens ou plus minoritaires à façade en mur pignon jusque dans les vallées de montagne.
    On leur prête moins attention parce qu’ils sont plus rares et qu’ils sont parfois convertis en annexe agricole.
    De même certaines anciennes maisons pyrénéenes, si l’on dépasse une orientation des pentes du toit différente (façade en mur gouttereau) recèlent une organisation interne des pièces qui indique un fond commun avec les maisons "atlantiques".
    Je ne m’étends pas davantage, ce serait bien plus pertinent avec des photos et des dessins. Kwan aji tens...
    Si toutefois d’aucuns voient ce dont je parle, je les invite à faire ce petit travail de collectage, pourquoi pas ?

  • Bonjour Monsieur Artiaque,

    Je n’ai jamais étudié de très près le détail des vestiges d’une architecture de type atlantique dans les vallées des Pyrénées gasconnes.
    Vous avez raison de souligner que l’organisation intérieure de la maison est également importante. Le bâti à nef et à bas-côtés, le type basilical est aussi un point commun de premier ordre. Une pièce centrale avec foyer sur laquelle s’ouvrent les chambres. Qu’il y ait une strate ancienne de maisons à façade sous-pignon dans la zone montagnarde ne serait pas étonnant en soi. Toulgouat est bien passé à côté de leur présence dans certaines communes nord-occidentales du département des Landes.
    Bien cordialement.

    Philippe Lartigue

  • A propos de l’introduction de Philippe, quelques réflexions miennes après des années à faire le tour de la Gascogne en bagnole :

     La maison à façade sous pignon est un modèle archaïque, que l’on retrouve ailleurs en France, dans les vallées alpines (le chalet alpin en est une itération) et le bâti médiéval de nombreuses petites villes.

    On trouve des maisons à façade sous pignon qui paraîtraient pour landaises jusqu’en Charente limousine, y-compris dans les hameaux ruraux. Assez stupéfiant. On ne peut pas non plus passer sous silence que l’autre gros foyer de maisons à façade sous pignon, en concurrence avec les modèles périgourdins, c’est l’Agenais guyennais, pays métissé de transition.

    Réciproquement, la maison à façade sous pignon est largement répandue dans toute l’Espagne, hors les grands axes fluviaux qui charrient les influences latines et méditerranéennes.

     Tout comme Artiaque, j’ai remarqué le maintien d’un type à façade sous pignon en Gascogne pyrénéenne (Béarn, Bigorre). Il est souvent à toiture haute. De beaux exemples à colombages sont connus en Béarn (la fameuse maison Toulet de Taron, récemment massacrée par une restauration crève-cœur).

     La maison à façade sous pignon est largement connue en Couserans, hors les hautes vallées. C’est notablement le style vernaculaire dominant de toute une partie du piémont couseranais, avec notamment un foyer en Séronais, aux confins de la Gascogne.

    Il en va de même du Bas-Comminges qui quand il échappe aux influences toulousaines, est lui aussi à façade sous pignon, en continuité directe de l’Astarac. J’ai mis en ligne ici même des photos, je vais les rechercher pour illustrer.

     A propos des influences exogènes, il convient de bien les définir.

    Je ne pense pas que le Bordelais ait subi des influences exogènes, en tout cas, pas sur le bâti classique du XIXème siècle aujourd’hui si répandu et que l’on associe à la Gironde. C’est bien au contraire Bordeaux qui a créé ce style et l’a exporté dans toute la Gironde et au-delà en Lot-et-Garonne, et bien évidemment dans les Charentes, avec à chaque fois des adaptations locales.

    Les influences exogènes en Bordelais se font évidemment sentir en revanche en Entre-deux-Mers, encore que j’ai détecté des maisons à façade sous pignon, que je vais proposer ci-après. Il en va de même en Médoc qui a adopté la maison que je dis vendéenne à défaut d’un meilleur terme : petite maison basse sans étage. Les maisons à façade sous pignon du Médoc ont été relégués comme granges. Elles sont aujourd’hui rarissimes.

    L’autre grande influence exogène, c’est Toulouse, assez notablement, mais cette influence cesse assez vite dès que l’on quitte la vallée de la Garonne : le contraste entre Auvillar et les villages lomagnols dans les coteaux est saisissant.

  • Bonjour à tous,

    Voici un lien extrêmement intéressant où l’on voit que la maison à façade sous-pignon mais surtout à nef et bas-côtés, basilicale, est présente ailleurs que dans l’aire vasco-aquitaine, jusqu’en Lorraine. Les articles présentés sur ce site, notamment ceux de Christian Lassure, sont une excellente source notamment au sujet de la dichotomie qui existe entre l’architecture proprement pyrénéenne et celle que Monsieur Artiaque appelle atlantique. Il semble évident que les contraintes environnementales jouent un rôle primordial. Un autre indice est encore la manière dont les hommes occupent leur territoire.

    Bien cordialement.

    P. Lartigue

    www.pierreseche.com

  • Oubli.
    Une fois sur le site, il faut aller dans la rubrique "architecture vernaculaire" puis aller consulter la liste des articles en bas de page.

  • Excusez cette disgression, mais , si je suis d’accord avec Vincent sur l’exportation du style girondin "de ville" de Bordeaux vers les petites villes du Bordelais (je pense à la banlieue bordelaise, Libourne, Coutras, St André de Cubzac...), par contre, il y a un style bordelais plus simple qui est celui des petites maisons de rivière (jusqu’à Langon sur la Garonne, jusque vers Castillon sur la Dordogne) et surtout des maisons de journalier et de vigneron. Bien sûr, dans les zones où le calcaire est facilement disponible, donc en excluant le plateau landais stricto sensu. Un livre (je crois qu’il s’appelle "Maisons de Gironde") traite de ces maisons paysannes et en fait même dériver les échoppes.


Un gran de sau ?

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